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AZOT


passa tour à tour sous la domination de ses successeurs, les Ptoléméés et les Séleueides. Une curieuse médaille, qui date probablement dé cette époque, montre que cette ville était redevenue alors une place forte (fig. 385). Le droit représente la tête d’un gouverneur appelé Hirom. (Voir Zeitschrift von Numismatik, 1876, t. iv, p. 266.) Au revers, on voit la déesse d’Azot, Atargatis ou Astarthé, portée sur deux sphinx ailés et tenant une fleur dans sa main droite. La légende est en langue sémitique, mais écrite en caractères grecs, qu’il faut lire au rebours : IP ASAÛA AS1NA ou nj’Dn nw l’y, « la ville d’Azot la forte. »

A l’époque des Machabées, Azot était soumise aux rois de Syrie. Judas Machabée (163 avant J.-C.) marcha contre cette ville, la pilla et y brûla les autels des faux dieux avec les idoles qu’on y adorait. I Mach., v, 68. Quelques années plus tard (143 avant J.-C), Jonathas la traita plus

rable village, comme nous l’apprend Jacques de Vitry (Azotus, dit-il, nunc ad modici casalis reducta est parvitatem), Hist. Hierosol., 41, dans Bongars, Gesia Dei per Franco », in-f°, Hanau, 1611, p. 1070-1071. Aujourd’hui, de son antique gloire, il ne lui reste que son nom d’Esdud. Ses maisons sont de construction grossière, la plupart eu briques crues, et se composant seulement d’un rez-de-chaussée ; le nombre de ses habitants est de quinze à dixhuit cents. La ville ancienne était probablement sur le sommet de la colline, tandis que les masures actuelles sont sur le versant oriental. Les dunes de sable arrivent jusqu’auprès du village. Il est alimenté d’eau par des étangs et par un puits en maçonnerie à l’est. Bâtie sur une petite éminence (fig. 386) et solidement fortifiée, l’antique Azot était, par sa situation, une place importante. Le monticule sur lequel elle s’élevait est verdoyant et d’un agréable aspect, couvert de jardins,

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886. — Vue d’Azot

durement encore ; il y poursuivit le général syrien Apollonius, y mit le feu et la brûla avec le temple de Dagon. I Mach., x, 77-84 ; xi, 4. Sous Alexandre Jannée, son territoire appartenait au royaume juif. Josèphe, Ant. jud., XIII, XV, 4. Pompée l’enleva aux Juifs et le réunit à la province de Syrie. Ant. jud, , XIV, IV, 4 ; Bell, jud., i, vu, 7. Le gouverneur romain Gabinius repeupla Azot l’an 55 avant J.-C. Ant. jud., XIV, v, 3 ; Bell, jud., i, vin, 4. Hérode le Grand la légua par son testament à sa sœur Salomé (4 avant J.-C). Ant. jud., XVII, viii, 1 ; XI, v. Quelques années plus tard (38 de notre ère), l’esprit divin transporta le diacre Philippe dans cette ville, après qu’il eut baptisé l’eunuque de Candace, reine d’Ethiopie, Act., viii, 40, et il dut y prêcher l’Évangile. Elle comptait sans doute alors beaucoup de Juifs parmi ses habitants, ce qui fit que Vespasien l’occupa militairement pendant la guerre judaïque. Josèphe, Bell, jud., IV, iii, 2. Il y eut des évêques chrétiens à Azot aux ive, ve et VIe siècles. Lequien, Oriens christianus, t. iii, p. 660-662 ; B Gams, Séries episcoporum, 1873, p. 453. Mais les prophètes avaient annoncé sa ruine. Amos, i, 8 ; Sophonie, ii, 4 ; Zacharie, ix, 6. Elle devait disparaître. Bu temps des croisades, elle n’était déjà plus qu’un misé d’oliviers, de figuiers et de palmiers du côté de l’est. A l’ouest s’étend un grand marais. Une colline de sable, couverte de jardins hérissés de cactus, se dresse au nordouest, et protège Azot contre le vent de mer ; c’est là que s’élevait probablement autrefois la citadelle, cf. I Mach., IX, 15, et peut-être aussi le temple de Dagon. Près du village, au sud-ouest, est un grand caravansérail en ruines.* Tout autour croissent l’oranger, le citronnier, le grenadier, le figuier, l’olivier. Le port d’Azot était à l’endroit appelé aujourd’hui Minet Esdud, « port d’Azot ; » il n’y reste que quelques ruines, et elles ne sont même pas d’une haute antiquité.

Voir Ch. L. Irby et J. Mangles, Travels in Egypt and Nubia, ch. iv, in-12, Londres, 1844, p. 56 ; Ed. Robinson, Biblical Researches, 3 in-8°, Boston, 1841, t. ii, p. 368 ; H. Reland, Palsestina, 2 in-4°, Utrecht, 1714, t. ii, p. 606-609 ; K. B. Stark, Gaza und die philistàische Kûste, 1852, p. 22, 208, 594 ; K. Ritter, Erdkunde, 2e édit., t. xvi, p. 89-101 ; T. Tobler, Dritte Wandrung nach Palàstina, 1859, p. 26-32 ; Survey of western Palestine, Jérusalem, p. 441-442 ; Memoirs, t. ii, p. 409-410 ; 421-422 ; t. iii, p. 318 ; Thomson, The Land and the Book, Southern Palestine, 1881, p. 157-161, 169-171 ; Ebers et Guthe,