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AXA — AYYÉLETH


xm, 7. Dans le cas contraire, Othoniel aurait été l’oncle d’Axa. Ce degré de parenté n’était pas alors un obstacle au mariage. Voir Othoniel.) Caleb donna une terre à sa fille, et le mariage fut célébré. Mais la dot parut insuffisante aux nouveaux époux, et ils se concertèrent pour obtenu-un meilleur lot. Un jour qu’elle cheminait sur son âne aux côtés de son père, Axa descendit tout d’un coup de sa monture, pour adresser au vieillard une respectueuse requête. « Que te faut - il donc 1 lui dit Caleb. — Un bienfait de vous, répondit-elle. Vous m’avez donné une terre qui est au midi et desséchée ; ajoutez-y GuUàt (les sources). » Caleb lui donna alors Gullôt d’en haut et Gullôf d’en bas. C’étaient probablement deux localités situées dans les environs montagneux de Cariath-Sépher

(Dabir) et d’Hébron. Voir Gulloth.

H. Lesêtre.
    1. AXAPH##

AXAPH, ville de la tribu d’Aser. Jos., xix, 25. Le nom de cette ville est écrit ailleurs dans la Vulgate Achsaph. Jos., xi, 1 ; xil, 20. Voir Achsaph.

    1. AYGUANI##

AYGUANI, AYGUANUS Michel. Voir Angbiani.

    1. AYLLON##

AYLLON (Louis de), docteur en théologie, originaire de Grenade et professeur d’Écriture Sainte au Colegio mayor de Séville. Il vivait au xviie siècle et il a publié un livre docte et assez original, intitulé Elucubratkmes biblicse in Vêtus ac Notiwnx Testamentum, littérales, morales et tropologicse, in-f°, Séville, 1676. — Voir N. Antonio, Bibl. hisp. nova (1783), t. ii, p. 21.

M. Férotin.

    1. AYROLI Jacques-Marie##

AYROLI Jacques-Marie, orientaliste et exégète italien, né à Gènes en 1660, mort à Rome le 27 mars 1721. Entré au noviciat de la Compagnie de Jésus vers 1676, il professa l’hébreu au Collège romain, puis occupa la chaire de controverses. On a de lui : Disserlatio Biblica in qua Scripturm textits aliquot insigniores, adhibitis linguis hebrxa, syriaca, chaldaica, arabica, grssca, latina, per dialogismum dilucidanlur, in-4°, Rome, 1704. — De prxstantia linguse sanctse oratio habita in Collegio rornano, in-4°, Rome, 1705. — Synopsis dissertationis Biblicse in LXX Danielis hébdomadas, Rome, 1705. — Discours sur les septante semaines de Daniel (dans les Mémoires de Trévoux, lévrier 1713, p. 296-310. Il le prononça à Rome, le 15 décembre 1712, et y attaqua les théories du P. Hardouin). — Liber LXX hebdomadum resignatus, seu in cap. ix Danielis dissertatio, in qua per genuinam editionis Vulgatse interpertàtionem, hebraico textu iliustratam, prophétisa celeberrimse nodus dissolvitur. Accédant conftrmationes ab ànno sabbathico et jubileo, in-8°, Rome, 1713 (il y a des éditions de 1714 et de 1748 semblables à la première. Le P. de Tournemine inséra cette dissertation dans son édition des Commentarii du P. Ménochius). — Dissertatio chronologica deanno, mense et die mortis Domini nostri Jesu Christi, in-f°, Rome, 1718. — Thèses contra Judœos de LXX hebdomadis, in-4°, Rome, 1720. (Il y défend son sentiment contre une dissertation du P. de Tournemine, imprimée dans son supplément de Ménochius.) — Explication du premier verset du chap. xii (pour XIII) du premier livre des Rois (dans les Mémoires de Trévoux, 1721, p. 1369-1387, et dans le Journal des savants, 1722, p. 559-574). — Dissertatio de annis ab exitu Israël de ASgypto ad quartum Salomonis (dans les Commentarii de Ménochius, édit. de Venise, 1722, t. ii, p. 408). — Les Mémoires de Trévoux rendent compte des divers travaux du P. Ayroli : 1705, p. 1821, 1840 ; 1716, p. 2123 ; 1720, p. 657 ; le P. Zaccaria, dans son Historia litteraria, t. xi, p. 233, 236 ; les Acta eruditorum de Leipzig, 1717, p. 422428 ; 1748, p. 551-557. C. Sommervogel.

AYYÉLETH. "intfn nVn*-by, ’al’ayyéléf haMahar.

Ces paroles, qui composent le titre du Psaume xxil (xxi), ont été rendues littéralement par Aquila : ûitàp tri ; iXâfov ttjj

ôp8pivfjç, et par saint Jérôme : Pro eervo matutino. La traduction de Symmaque : ûitèp tîjî floY)0eia « tïjç ôp&ptvijç, et celle des Septante, reproduite par la Vulgate : inèp ufjç àvnÀY)4>eu> ; trfi èarôivîjc, Pro susceptione matulina, reposent sur une autre, lecture de nb’N ; les traducteurs auront rapproché ce mot de mb’N, ’èyàlûf, « force, » lequel

se lit d’ailleurs au ^. 20 du même psaume. Plusieurs interprètes juifs, entre autres Salomon Yarchi (Comment., ii, l.), et avant lui les talmudistes, ont donné une explication analogue. De plus, se fondant sur le mot-mur, sahar, qu’ils

traduisaient par « aurore », ils ont assigné ce psaume au sacrifice du matin. Dans l’une et l’autre signification, ce titre de psaume reste obscur, et les efforts des commentateurs ne lèvent pas la difficulté.

Une autre opinion range’ayyéléf hassabar parmi les instruments de musique, maisies explications qu’on donne en ce sens sont loin d’être satisfaisantes et étymologiquement fondées.

Plus généralement, ces mots du titre, quel que soit le sens qu’on doive leur attribuer, sont regardés, aussi bien que nntfn-bN, ’al tashêt (Ps. lvii-lix et lxxv,

hébreu) et Dtp’im obN Tiy, yônat’élém rehôqîm (Ps. lvi,

hébreu), comme les premières paroles ou comme l’indication du modèle sur lequel auront été rythmés les psaumes qui portent en titre ces sortes de formules. L’usage de ces strophes-types existe dans la poésie des divers peuples orientaux. Les Grecs les appellent eSp[iôç, hirmus, et ils en mettent l’indication en tête de toutes les hymnes liturgiques. Philon semble signaler le même procédé dans les chants des thérapeutes. ( Vit. contempl. , xi, édit. Paris, p. 893 c.) Chez les Grecs comme chez les Asiatiques, Vhirmus provient soit de chants populaires anciennement connus, sur lesquels se modelèrent les chants postérieurement composés ; soit de textes, scripturaires ou liturgiques, employés dans la prière publique, puis disposés pour Je chant, et devenus ensuite le régulateur tonique ou syllabique de l’ode ou du psaume. (Voir Bickell, Metrices biblicse regulm, p. 1 ; Bouvy, Le rythme syllabique des mélodes, dans les Lettres chrétiennes, 1880-1881 ; Christ et Paranikas, Anthologia grseca carminum christianorum, p. cxi ; Vigouroux, Manuel biblique, t. ii, p. 261.) Cette opinion d’ailleurs n’est pas nouvelle ; elle est exprimée par Aben Ezra dans son commentaire sur le Psaume rv : « C’est, dit-il, le commencement d’un chant, ->w nbnn, feftillaf sir, comme’al faShêt, yônat’élém, etc. » L’identification de la formule’al fashef a été très heureusement faite par le P. Bouvy (Lettres chrétiennes, t. ii, p. 294 et suiv.). Voir TaShet. Il en est autrement de la formule ayyéléf haSsahar : elle n’a pu être déterminée ; d’ailleurs la transcription et le rythme même du Psaume xxii (xxi) restent en plusieurs points discutables. Ce fait laisse la place à d’autres explications. La suivante, qui est peu connue, mérite d’être examinée. Le mot nbtN a été rapproché par Jean Harenberg du

nom du mode éolien de la musique grecque. « Éolien se dit nb>N, ’ayyéléf, dans le titre du Psaume xxii, s’il est permis de risquer cette conjecture. Le mode ionien s’appelle itu>, yônaf, dans le titre du Psaume cvi. » (Commentarius de musica velustissima, dans les Miscellan. Lipsise, t. ES, 1752.) Il faudrait alors changer la vocalisation et lire nb$N, ’ayyolit, ou nb*N, èyyolit, defective. Cette ingénieuse interprétation, que nous avons retrouvée dans le traité de Gerbert, De cantu et musica sacra…, 1774, c. i, p. 5, et dans les notices de Vincent, Notices sur les divers manuscrits grecs relatifs à la musique…, de la bibliothèque du Roy, 1847, p. 85, note, mérite d’être signalée. Les superscriptions des psaumes peuvent appartenir à une époque fort postérieure à la composition des pièces qu’elles accompagnent. D’autre part, le système harmonique des Grecs passa de bonne heure en Asie ; il y régnait à l’époque de la captivité