Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome I.djvu/641

Cette page n’a pas encore été corrigée
1129
1130
ASSEMBLÉES


I Reg., vil, 6, et, plus tard, pour la proclamation de Saûl, I Reg., x, 17 ; à Galgala, pour y entendre de nouveau proclamer Saûl, I Reg., xi, 14, 15, et à Ramatha, pour les funérailles du prophète. Ces dernières assemblées, signalées à raison de leur caractère théocratique, n’ont toutefois pas lieu en présence de l’arche.

David' convoque le peuple pour son sacre à Hébron, I Par., xi, 1-3, et ensuite pour le transport de l’arche de la maison d’Abinadab à celle d’Obédédom, Il Reg., vi, 1 ; I Par., xiii, 1-6, puis à Sion même. I Par., xv, 3. À propos de cette translation, le livre des Paralipomènes, xiii, 1-6, fournit de précieuses indications sur la composition et le fonctionnement de l’assemblée d’Israël. David réunit « les chefs de mille, les chefs de cent, tous les chefs », et il dit à « toute l’assemblée d’Israël : Si cela vous plaît, et si la parole que je vous dis vient du Seigneur notre Dieu, envoyons à nos autres frères dans toutes les régions d’Israël, aux prêtres et aux lévites, qui habitent dans les villes de leurs pâturages, pour qu’ils se réunissent à nous ». Par « toute l’assemblée », il faut donc entendre ici, comme dans bien d’autres cas, la réunion des représentants de la nation. En conséquence de cette convocation, « tout Israël, » du ruisseau d’Egypte à Émath, sur l’Oronte, se trouva réuni. Or le second livre des Rois, vi, 1, dit qu’en cette circonstance « tous les délégués d’Israël furent trente mille ». L’assemblée de « tout Israël » était donc loin de comprendre la totalité de la nation. David convoqua encore tout le peuple pour le sacre de Salomon, I Par., xxix, 20-22, et celui-ci fit Une nouvelle assemblée bientôt après à Gabaon, où était le tabernacle. II Par., i, 3.

2° À l'époque du temple. — Tout Israël fut appelé pour assister au transfert définitif de l’arche et à la dédicace du temple. III Reg., viii, 14, 22, 55 ; II Par., v, 1-6 ; vii, 8. Quelques assemblées sont mentionnées dans la suite de l’histoire : quand le peuple est réuni à Sichem pour la proclamation de Roboam, III Reg., xii, 1 ; quand le prophète Élie convoque les Israélites au mont Carmel, sous Achab, III Reg., xviii, 19, 21 ; quand Josaphat assemble dans la maison du Seigneur, pour y implorer le secours divin, les hommes de Juda et de Jérusalem, II Par., xx, 5 ; quand Ézéchias invite ceux d’Israël et ceux de Juda à célébrer la Pâque en commun. II Par., xxx, 13. Au retour de la captivité, Esdras appelle tout le peuple à Jérusalem pour la consécration de l’autel. I Esdr., iii, 1. Il réunit les hommes, les femmes et les enfants, dans deux assemblées consécutives, pour demander pardon au Seigneur. I Esdr., x. 1, 9. Enfin Judas Machabée reconstitue l’assemblée du peuple, I Mach., iii, 13, et la réunit pour la consécration du nouvel autel, iv, 59.

III. Les assemblées religieuses ordinaires. — 1° Devant le tabernacle et au temple. — La loi portait : « Trois fois tous les ans chaque homme se présentera devant le Seigneur Dieu. » Exod., xxiii, 17. Le Seigneur Dieu résidait au-dessus de l’arche ; c’est donc devant le tabernacle ou au temple qu’il fallait se présenter. Les trois époques désignées étaient la Pàque, la Pentecôte et la fête des Tabernacles. Exod., xxxiv, 18, 22-24 ; Deut, xvi, 16. Ces fêtes étaient les mô'âdîm par excellence, et le Talmud les appelle regâlîm, « pèlerinages, » parte que les hommes se rendaient à Jérusalem pour les célébrer. Les malades et les vieillards étaient dispensés du voyage. Ceux qui se trouvaient trop éloignés ne venaient que pour la Pâque, et ceux qui habitaient à l'étranger faisaient le pèlerinage a u moins une fois dans leur vie. Les femmes n'étaient pas soumises à la loi, non plus que les enfants ; mais beaucoup aimaient à se présenter devant le Seigneur, au moins à la fête pascale. I Reg., i, 7 ; ii, 19 ; Luc, ii, 41. Ces solennités amenaient donc devant le tabernacle ou au temple des multitudes considérables. Pendant la fête, qui durait ordinairement sept jours, les prêtres et les lévites accomplissaient leurs différentes fonctions, sans que l’assemblée, dont les parvis du temple ne pouvaient contenir qu’une faible partie, fût obligée de s’y associer directement. Dans

le parvis d’Israël et dans celui des femmes, il était possible de contempler les rites sacrés et de prier ; dans le parvis des gentils, le recueillement était d’autant moins aisé que la joie du peuple y éclatait plus bruyante, et que la loi autorisait même, surtout à la fête des Tabernacles, d’y manger et d’y boire. Cf. Deut., xiv, 23-26 ; Is., lxii, 9. Si grande que fût la multitude, chacun avait le temps, pendant la durée de l’octave, de pénétrer dans l’enceinte sacrée, d’y prier et d’y faire offrir des sacrifices particu-* liers. Les Psaumes graduels, cxix-cxxxiii, expriment les sentiments de ceux qui se rendaient à ces solennelles assemblées. Chacune avait d’ailleurs son caractère particulier : à la Pâque, on immolait les agneaux ; à la Pentecôte, on fêtait la clôture de la moisson ; à la fête des Tabernacles, on habitait dans des tentes de feuillages, et l’on entendait la lecture de la loi. Deut., xxxi, 11 ; II Esdr., viii, 9-12. Ces assemblées tenaient une grande place dans la vie du peuple juif. Aussi le prophète gémit-il amèrement quand « les routes de Sion se lamentent, parce qu’il ne vient plus personne à la solennité, et que le Seigneur a mis en oubli à Sion la fête et le sabbat ». Lam., i, 4 ; ii, 6.

Outre ces trois grandes solennités, on célébrait encore les néoménies et le sabbat. Num., xxviii, 11-15 ; I Par., xxm, 31 ; II Par., ii, 4 ; I Esdr., iii, 5. Ces jours-là, on offrait des sacrifices plus importants, et les Israélites de Jérusalem et du voisinage s’assemblaient au temple. Les prophètes font allusion à ces assemblées, ainsi qu’aux précédentes : « Le Seigneur fera cesser la joie, les fêtes, les néoménies, le sabbat et les assemblées… Que ferezvous au jour de la solennité, au jour de l’assemblée ? » Ose., Il, 11 ; IX, 5. « Lorsque vous venez en ma présence, qui réclame ces dons de vos mains, quand vous entrez dans mon temple ? Je ne souffrirai plus vos néoménies, vos sabbats et vos autres fêtes ; vos assemblées sont pleines de malice. » Is., i, 12, 13. Ces assemblées sont, au contraire, agréables au Seigneur quand on s’y rend pour faire pénitence, Joël, i, 14 ; ii, 15, pour offrir de dignes sacrifices, Eccli., l, 15, ou pour chanter les louanges de Dieu. Ps. xxi, 23, 26 ; xxv, 12 ; xxxiv, 18 ; xxxix, 10 ; lxvii, 27 ; lxxxviii, 6 ; cvi, 32 ; ex, 1 ; cxlix, 1.

Enfin chaque matin, dans le temple, s’offrait le sacrifice quotidien. Une sonnerie de trompettes en annonçait le commencement, et des signaux donnés par des sonnettes permettaient de suivre toutes les phases de la cérémonie. Le soir, à trois heures, on faisait un autre office, à la suite duquel le prêtre prononçait la bénédiction sur le peuple. Mischna, Tamid, iv, v, vu. On immolait un agneau, comme le matin, et on offrait le vin et la farine, au nom de toute la nation. Les pieux Israélites de Jérusalem et les Juifs de la province où de l'étranger, qui se trouvaient de passage dans la ville, choisissaient de préférence l’heure des cérémonies sacrées pour se rendre au temple. Act., iii, 1. Ils se tenaient dans les parvis d’Israël et des femmes ; le premier, large de soixante mètres, et profond seulement de cinq, n'était accessible qu’aux hommes ; le second, formant un carré de soixante mètres de côté, s’ouvrait à tous les Juifs, hommes et femmes. « Le peuple n’assistait probablement pas sans prier aux cérémonies religieuses du matin et du soir. En y assistant, il prenait part aux prières et aux chants, qui s’introduisirent dans le culte sous les règnes de David et de Salomon. Les habitants de Jérusalem faisaient' de préférence leur prière dans les parvis du temple. » Dœllinger, Paganisme et judaïsme, x, 2, in - 8°, Bruxelles, p. 143.

2° Dans les synagogues. — En temps ordinaire, la fréquentation du temple n'était possible qu'à ceux qui habitaient dans le voisinage. Le mot « synagogue » désigne à la fois le lieu où l’on se réunissait et ceux qui faisaient partie de la réunion. Voir Synagogue. On s’y assemblait pour entendre la lecture et l’explication de la loi et pour prier. Les assemblées principales y avaient lieu le jour du sabbat, et aussi le lundi et le jeudi. De