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ASPIC — ASRAEL


naja aspis (fig. 304) a la taille des grandes couleuvres et atteint de un à deux mètres. Il est généralement de teinte verdàtre, et a le ventre plus foncé que le dos et parfois strié de bandes transversales. Il porte au cou des taches brunes, qui toutefois n’affectent pas la forme de lunettes.

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304. — Naja aspis ou vipère haje.

Il peut élargir ses premières côtes et dilater considérablement son cou. Quand il craint quelque danger, il dresse la partie supérieure de son corps en se faisant une base de ses vertèbres inférieures, horizontalement disposées en cercle. Les monuments égyptiens le représentent souvent dans cette position (fig. 305). Ses crochets venimeux sont cannelés, et son poison est d’une telle violence, qu’il donne la mort en quelques instants à l’homme et aux animaux. Cf. Élien, De anim., ii, 24 ; vi, 38 ; Plutarque, Moral., p. 380 ; Oppien, Cyneget., iii, 433. C’est à la morsure de ce serpent que Cléopâtre demanda la mort : « Elle eut l’intrépidité de porter les mains sur les redoutables aspics, pour en faire passer le noir poison dans ses veines. » Horace, Carm. I, xxxii, 26. Les charmeurs orientaux savent pourtant rendre le naja incapable de nuire, soit en épuisant son venin, soit en lui arrachant ses crochets, soit même en l’apprivoisant. Son nom égyptien est ârâ. Horapollon, 1, 1, dit que « ce serpent a la queue repliée sous le reste du corps ; les Égyptiens, continue-t-il, l’appellent oûpaïoç, les Grecs pota-tXia-xoç, et son image en or est placée sur la tête des dieux. » Cet ornement, appelé, d’après ce passage, urseus, est en effet placé sur la coiffure des dieux et aussi des rois (fig. 306).

La Bible parle du venin terrible de l’aspic comme d’une cause de mort inévitable. Deut., xxxii, 33 ; Job, xx, 14, 16. Il est donc très dangereux de mettre le pied sur la bête ou la main dans son trou. Ps. xc (xci), 13 ; Is., xi, 8 ; Marc, xvi, 18. Le pouvoir faire impunément est la marque d’une protection divine, qui s’exercera surtout spirituellement au temps de la loi nouvelle. Le venin de l’aspic est le symbole de la calomnie, et le serpent qui refuse d’obéir au charmeur est l’image du pécheur endurci, à la langue perfide. Ps.cxxxix(cxl), 4 ; lvii (uvm), 5, 6.— VoirW. Pleyte, Le naja, dans les Proceedings of the Society of Biblical

— L’aspic dressé.

Temple de Semaéh.

xriu 8 dynastie.

D’après Lepslus, Denk maler, Abth. iii, pi. 56.

Archseology, novembre 1890, t. su, p. 14 ; A.M.C. Duméril et G. Bibron, Erpétologie générale ou Histoire naturelle des reptiles, t. vii, in-8°, Paris, 1854, p. 1275 ; Description de l’Egypte, Histoire naturelle, t. i, 1809, p. 157-160. 2° Le second serpent appelé « aspic » par la Vulgate, le 'aksûb, n’est nommé qu’une seule fois dans la Bible

306. — L’urœus sur la coiffure royale de Séti I « r. Bas-relief û'Abydos, d’après une photographie.

hébraïque, Ps. cxl (cxxxix), 4 : « Sous leurs lèvres est le venin du 'aksûb. » Les Septante, la Vulgate en cet endroit et Ps. xiii, 3, et saint Paul, Rom., iii, 13, traduisent ce mot par « aspic ». On ne lui a pas trouvé d'équivalent en arabe, et d’ailleurs, d’après son étymologie, il peut s’appliquer à toute espèce de serpent. Le 'aksûb est, en tout cas, très certainement une vipère des

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307. — Le toxiooa.

plus venimeuses. La supposition la plus vraisemblable qu’on ait faite à son sujet l’identifie avec le toxicoa d’Egypte et du nord de l’Afrique, connu encore sous les noms d’echis arenicola et de « scytale des pyramides ». Voir Description de l’Egypte, t. i, p. 151-154. On le trouve aussi en Syrie. C’est un vipéridé dont la taille varie de trente centimètres à un mètre, mais dont le venin est très redoutable (fig. 307). Les deux autres serpents les plus venimeux de ces contrées, la vipère haje (pé(én) et le céraste (Sefîfôn) ayant déjà leur nom hébreu, il est bien possible que le 'aMûb représente le toxicoa.

H. Lesêtre.

ASRAËL (hébreu : 'Àiar'êl, « Dieu a lié [par un vœu] ; » Septante : 'EuepviX), un des fils de Jaleléel, de la tribu de Juda. I Par., iv, 16.