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ASENETH — ASER (TRIBU)


(cf. Lieblein, Dictionnaire des noms hiéroglyphiques, n 08 193, 241) ; As-Hathor, « la demeure d’Hathor, » qui est le nom de deux femmes de la XIIIe dynastie. Lieblein, ibid., n° 508. De plus cette expression est employée dans le Papyrus magique du British Muséum, pi. 16, 3. Cf. Birch, Revue archéologique, novembre 1863, t. vnr, p. 435 : « la

chapelle du siège (ou demeure) de Neith. » D’autres explications ont été proposées, moins heureuses peut-être. Aseneth pourrait venir de '-—< fc J,

Nésnet, « qui appartient àNeith. » On sait que cette préposition nés, qui entre dans la composition de beaucoup de noms propres, a été rendue en grec par un Ç, à l'époque ptolémaïque. Ainsi Nes-bæn-dad a donné Z6ev8eTr)ç. Nesnet aurait fait alors snet dans la transcription hébraïque, et 'asnet avec un aleph prosthétique. On pourrait encore proposer

I V H * » i J, Ausennet, « elle est à Neith, » qui se rapproche de la forme grecque 'AævvéO. On trouve des noms composés de la même manière, par exemple : Ausenmutés, Ausna. Cf. Lieblein, Dictionnaire des noms hiéroglyphiques, n° s 343, 201, 361, etc. Neith, qui entre certainement dans la composition du nom d' Aseneth, était une des déesses du premier ordre dans le Panthéon égyptien ( fig. 293). Émanation d’Ammon, elle était associée à ce dieu comme principe femelle dans la production de l’univers ; elle présidait à la sagesse et à l’art de la guerre, comme Minerve. Vénérée spécialement à Sais, on l’honorait dans toute l’Egypte comme la mère du soleil. Aussi il était naturel qu’un prêtre d’Héliopolis donnât à sa fille un nom où entrait celui de la mère de ce dieu. Des légendes se sont formées sur Aseneth : Prière d' Aseneth, voir Apocryphes, col. 771, et Légende d’Asnath, dans la Bévue des études juives, 1891, t. xxii, p. 87. E. Lëvesque.

ASER (hébreu : 'Asêr ; Septante : 'Aorjp), nom d’un fils de Jacob (et d’un fils de Coré, dans laVulgate), d’une des douze tribus d’Israël, d’une ville de Manassé (et enfin d’une ville de Nephthali dans le texte grec de Tobie).

1. ASER, huitième fils de Jacob, le second qu’il eut de Zelpha, servante de Lia. Gen., xxx, 13. Ce nom veut dire « heureux », et, à la naissance de l’enfant, il se trouve par trois fois sur les lèvres de Lia, qui, dans l’excès de sa joie, s'écrie : be’osrî, « dans mon bonheur, » c’est-à-dire heureuse que je suis ; 'isserûnî, « bienheureuse me proclament les femmes ; c’est pourquoi elle l’appela 'ASêr. » Aser, comme son frère aîné Gad, naquit en Mésopotamie, hébreu : Paddan Aram. Gen., xxxv, 26. Il eut quatre fils et une fille, nommée Sara, Gen., xlvi, 17 ; ses descendants sont énumérés I Par., vii, 30-40. La bénédiction que Jacob

293.

La déesse Neith.

Thèbes. xixe dynastie. — D’après Lepsins. Denltmaler, Abth. iii, pi. 123.

mourant lui donna tïen., xlix, 20, s’accomplit à la lettre dans la tribu dont il fut le père. Voir Aser 3.

A. Legendre.

2. ASER (hébreu : 'Assîr ; Septante : 'Aotip), fils aine de Coré et arrière-petit-fils de Caath, de la tribu de Lévi. Exod., vi, 24. Il est appelé Asir dans laVulgate (Septante : 'Aa-fip), I Par., vi, 22. Voir Asm 2.

3. ASER, une des douze tribus d’Israël. — I. Géographie. — La tribu d’Aser occupait la partie nord-ouest delà Palestine, depuis le Carmél jusqu’aux confins de la Phénicie, c’est-à-dire le versant occidental des montagnes qui s'étendent, comme un prolongement affaibli, du pied du Liban à la plaine d’Esdrelon. Les principales villes son ! énumérées dans le livre de Josué, xix, 24-31, et dans celui des Juges, i, 31-32 ; mais la délimitation exacte du territoire présente de très grandes difficultés. Nous ne savons, en effet, sur quelles bases eut lieu le partage de la Terre Promise, et l’identification de certains noms est encore à l'état de problème. Cependant les travaux modernes, en particulier ceux de E. Robinson, de V. Guérin et des explorateurs anglais de l’Exploration Fund, ont jeté une lumière nouvelle sur beaucoup de points obscurs, et permettent de tracer d’une manière satisfaisante les limites de chaque tribu, ou au moins de réformer les indications fantaisistes de certains auteurs. La carte que nous avons dressée pour cet article présente le résultat actuel de nos connaissances : les identifications ou certaines, ou probables, ou douteuses que nous adoptons sont basées d’abord sur les données de la Bible, ensuite sur les règles de l’onomastique, enfin sur les traditions anciennes.

1° villes principales. — Voici, dans l’ordre même suivi par Josué, xix, 24-31, les principales villes d’Aser. Nous renvoyons, pour les développements, aux articles qui concernent chacune d’elles en particulier :

1. Halcatb (hébreu : ffélqaf ; Septante : 'E5eXexé6, Jos., Xix, 25 ; Xikuid, Jos., xxi, 31), appelée Hucac, Ifûqôq, 'Axàx, dans la liste des villes lévitiques, I Par., vi, 75 (hébreu, 59). C’est très probablement aujourd’hui le village de Yerka, au nord-est d’Accho (Saint-Jean-d’Acre). V. Guérin, Galilée, t. ii, p. 16-17. '*?

2. Chali( hébreu : IJâli ; Septante : 'AXécp ; Codex Alexàndrinus.-'Oo’kzi), probablement Khirbet 'Alla, au nord de la précédente. V. Guérin, Galilée, p. 62.

3. Béten (hébreu : Bétén ; Septante : BaiSôx ; Codex Alexandrinus : Bocrvé), probablement El Banéh, au sudest de Yerka. G. Armstrong, W. Wilson et Conder, Names and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 27.

4. Axaph, Achsapb (hébreu : 'AkSâf ; Septante : Ke<£ç, Jos., xix, 25 ; 'AÇîç, Jos., xi, 1 ; xii, 20 ; Vulgate : Achsaph, Jos., xi, 1 ; xii, 20) ; c’est Khirbet Ksâf ou Iksâf, ruines situées au sud de l’angle formé par le Léontès, suivant Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres, 1856, t. iii, p. 55, et V. Guérin, Galilée, p. 269 ; mais, plus probablement, pour nous, c’est Kefr Yasif, village situé à quelque distance au nord-est de Saint-Jean-d’Acre. Palestine Exploration Fund, Quart. St., 1876, p. 76. C’est l’Aksaphou des Listes de Thotmès III, n° 40.

5. Elmélech (hébreu : 'Allammélék ; Septante : 'E/.tliiXéx)> inconnue ; peut-être cependant VOuadi el-Malek, qui se jette dans le Cison (Nahr el-Mouqatta), en conserve-t-il le nom. Van de Velde, Memoir to accompany the Map of the Holy Land, 1858, p. 283.

6. Amaad (hébreu : 'Am'âd ; Septante : 'Apn^X), Khirbet el-'Amoud, au sud-est d’Ez-Zib, suivant G. Armstrong, Wilson et Conder, Names and places, p. 9 ; Oumm el-'Amed, village situé entre Beit-Lahm (Bethléhem de Zabulon) et Khirbet el-Beidha (Abès d’Issachar), au sud de VOuadi el-Malek, selon Van de Velde, Memoir, p. 284.

7. Messal (hébreu : Mis'âl, Jos., xix, 26 ; xxi, 30 ; Mâsâl, I Par., iii, 74 ; Septante : Maao-â, Jos., xix, 26,