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XV, 1-8, Azarias, fils d’Oded, qui, abordant le roi, lui rappela que l’alliance théocratique était un élément constitutif du royaume : « Jéhovah a été avec vous parce que vous avez été avec lui, » II Par., XV, 2, et dans un tableau prophétique lui découvrit les malheurs réservés à son peuple le jour où il romprait ce pacte. Asa écouta avec respect, et, encouragé par ce message, il s’appliqua plus que jamais à la destruction de l’idolâtrie. Bientôt il convoqua le peuple à la rénovation de l’alliance théocratique. C'était le troisième mois de la quinzième année du règne d’Asa. II Par., xv, 10. Après un sacrifice solennel de sept cents bœufs et sept mille moutons, réservés sans doute de l’immense bétail pris sur Zara, II Par., xiv, 15, le peuple, à la suite d’Asa, prit l’engagement « de chercher le Seigneur Dieu de ses pères de tout son cœur et de toute son âme », II Par., xv, 12-15, tandis que la fanfare des cors et des trompettes portait au loin l'écho de cette grande manifestation.

Peu de temps après, peut-être l’année suivante, le Royaume d’Israël, qui jusque-là avait vécu en paix avec Jnda, entra en hostilités. Il y a manifestement une altération de chiffres dans le passage du second livre des Paralipomènes qui fixe cette guerre à la trente-sixième année du règne d’Asa, II Par., xv, 19 ; xvi, 1, puisque d’après III Reg., xvi, 8, Baasa, le roi d’Israël qui fit cette guerre, mourut la vingt - sixième année du règne d’Asa. C’est donc « la quinzième » et « la seizième année » qu’il faut lire, au lieu de « la trente-cinquième » et de « la trentesixième ». Cette guerre fut poussée avec vigueur par Baasa, qui, franchissant la frontière, s’avança jusqu'à deux lieues de Jérusalem, s’empara de Rama, clef du passage de Juda en Israël, la fortifia et coupa ainsi toute communication par le nord avec la capitale de Juda. III Reg., xv, 27 ; II Par., xvi, 1. Asa n’osa pas, en face de l’armée d’Israël, compter sur Dieu, comme il l’avait fait en face de l’innombrable multitude des Éthiopiens : ses vues étaient devenues plus humaines, sa foi moins ferme. Il préféra au secours de Jéhovah celui des Syriens, dont le royaume, depuis Razon, III Reg., xi, 23-24, avait prospéré, tant au point de vue militaire que commercial. Bénadad, lié jusque-là à Israël par un traité, se rendit facilement à la demande d’Asa et à ses présents, pour lesquels on avait épuisé le trésor du temple et celui du roi. III Reg., xv, 18. Il voyait là d’ailleurs une occasion très favorable de tirer parti de son travail d’organisation militaire et d'étendre sa domination. C’est pourquoi, sans tarder, il entra en campagne en faveur d’Asa, et, se jetant sur Israël, il força Baasa à lâcher Rama, qu’Asa occupa aussitôt. Il fit plus que l’occuper : à l’aide d’une réquisition universelle de tous les hommes valides de Juda, il la démantela, et avec les matériaux de construction fortifia Gabaa de Benjamin et Maspha, deux places qui dès lors devenaient pour Jérusalem un rempart assuré contre l'éventualité d’une nouvelle invasion du côté du nord. III Reg., xv, 18-22 ; II Par., xvi, 2-6. Jérémie nous apprend qu’Asa avait fait construire à Maspha une grande piscine, afin de l’approvisionner d’eau. Jer., xli, 9.

Le recours d’Asa aux Syriens n'était pas seulement un acte de défiance à l'égard de Dieu, mais encore une violation sacrilège de la constitution théocratique de Juda, que Dieu reprocha sévèrement au roi, par la bouche du prophète Hanani, II Par., xvi, 7-9, lui annonçant en même temps des guerres sanglantes, en punition de son infidélité. Malheureusement le cœur d’Asa s’endurcit, et, rebelle à l’avertissement de Dieu, il entra en fureur, fit saisir le -prophète, qu’il condamna au cruel supplice des entraves, II Par., xvi, 10 ; cf. Jer., xx, 2 ; xxix, 26, tandis qu’il faisait mourir à cette occasion plusieurs de ses sujets. Cet acte de brutale tyrannie fut une tache sur le règne d’Asa, jusque-là si glorieux. Ceu fut d’ailleurs le dernier trait. Les guerres prédites par le prophète, II Par., xvi, 9, n’eurent pas lieu pendant les dernières années d’Asa, bien que la paix ne semble pas avoir été désormais solide du

côté d’Israël. III Reg., xv, 16. La trente-neuvième année de son règne, il fut pris de douleurs de pieds très violentes, probablement de la goutte, III Reg., xv, 23 ; II Par, , xvi, 12, et il mit trop sa confiance dans l’art des médecins, pas assez dans le secours de Dieu. Les paroles du texte sacré, II Par., xvi, 12, donnent à entendre que l’affaiblissement du sentiment religieux déjà signalé persistait dans le cœur du roi, bien qu’il demeurât fidèle au culte divin et fut toujours très éloigné de l’idolâtrie. Asa mourut après deux ans de cette maladie, et fut enseveli avec magnificence, II Par., xvi, 14, dans le tombeau que, selon la coutume, il s'était fait préparer dans Jérusalem, auprès de ses pères. III Reg., xv, 24 ; II Par., xvi, 14. Son fils Josaphat lui succéda. P. Renard.

2. ASA (Septante : 'Ouo-â ; Codex Alexandrinus : 'A<ra), père ou ancêtre de Barachie, lévite qui, après la captivité, habitait un des hameaux dépendant de Nétophah, aux environs de Bethléhem. I Par., ix, 16.

ASAA. Officier du roi Josias, II Par., xxxiv, 20, nommé ailleurs Asaia. Yoir Asau 1.

    1. ASAËL##

ASAËL, hébreu : 'Aèah'êl, « Dieu a fait, créé ; » Septante : 'AsarjX. Nom de cinq Israélites.

1. ASAËL, le plus jeune des trois fils de Sarvia, sœur de David. Le seul fait que la Bible raconte de lui est un trait de bravoure qui lui coûta la vie. Avant d’en faire le récit, l’historien sacré a soin de dire qu’Asaël « était extrêmement agile à la course, pareil aux gazelles qui vivent dans les bois ». II Reg., ii, 18. L’agilité à la course était, en effet, une des qualités physiques les plus prisées des anciens, à cause surtout des services qu’elle rendait à la guerre : le principal héros de l’Iliade est Achille « aux pieds légers » ; le dictateur Papirius fut honoré du surnom de Cursor, parce que, au rapport de Tite Live, Hist. rom., IX, 16, « aucun homme de son temps ne pouvait le vaincre à la course. » Cette agilité d’Asaël lui fut funeste le jour où, commandée par ses deux frères aînés, Joab et Abisaï, l’armée de David battit à Gabaon les troupes d’Abner, général d’Isboseth. Au moment de la déroute, il s’attacha aux pas d’Abner, et le serra de si près que celui-ci, malgré son désir de ne pas encourir la haine de Joab en tuant son frère, dut prendre l’offensive et frapper Asaël. Le jeune guerrier tomba mort sur le coup. II Reg., n, 19-23. Voir Abner.

C’est avec une visible sympathie que l’auteur du second livre des Rois parle de la bravoure d’Asaël, qu’il rapporte d’abord le trait de courage qu’elle lui fit accomplir, puis sa mort, la compassion de ses compagnons, s’arrêtant devant son cadavre à mesure qu’ils passaient, et enfin la sépulture qu’ils lui donnèrent dans le tombeau de son père, à Bethléhem ; il a même soin de le comptera part en faisant le recensement des soldats de David tués à Gabaon. II Reg., Il, 30. On sent qu’il était aimé et admiré., ce guerrier qui, malgré sa jeunesse, avait déjà pris place pafrni les officiers désignés dans l'Écriture sous le nom de sâlîsîm, (la Vulgate traduit ce mot par « trente », II Reg., xxiir, 24), et se faisait distinguer même entre les vaillants de l’armée de David. I Par., xi, 26. Le soin de venger Asaël servit de prétexte à Joab pour se débarrasser d’Abner, qui portait ombrage à son ambition ; il le tua par trahison à Hébron, avec la complicité d' Abisaï, « pour venger le sang de son frère Asaël. » II Reg., iii, 27, 30. E. Palis.

2. ASAËL, un des lévites que le roi de Juda, Josaphat, associa aux prêtres qui devaient parcourir le pays pour instruire le peuple de la loi du Seigneur. II Par., xvii, 8.

3. ASAËL, un des lévites préposés à la garde des dîmes et des offrandes faites au temple, sous les ordres de Chonénias et de Séméï, au temps d'Ézéchias. II Par., xxxi, 13.