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ARTISANS CHEZ LES HÉBREUX


Ésaû. Gen., xxv, 27. Le laboureur proprement dit s’appelle 'ikkâr, « celui qui creuse » la terre. Is., lxi, 5 ; Jer., Ll, 23. Cf. Jacob., v, 7 ; Eccli., xxxviii, 26-27.

2. Pasteur, rô'êh. Ce métier se rattache au précédent. Il était commun en Palestine. Gen., xxxi, 38-40 ; Am., vu, 14 ; Luc, xv, 4, 5 ; Joa., x, 11, 12.

3. Vignerofl, kôrêm, du nom de la vigne, kérém, « la plante excellente. » Is., lxi, 5 ; Jer., iii, 16 ; Joël, I, 11 ; IV Reg., xxv, 12 ; II Par., xxvi, 10 ; Matth., xx, 1 ; xxi, 34-41.

B) ouvriers sur métaux.— 1. Forgeron, fyârâS barzél, a ouvrier du fer. » Tubalcaïn fut le premier qui travailla le bronze et le fer. Gen., iv, 22. « Le forgeron a le ma'âsâd ( petite hache) ; il façonne le fer au brasier avec les maqqâbôt ( marteaux), il travaille d’un bras robuste, souffre la faim jusqu'à épuisement ; il ne boit pas et se fatigue. » Is., xuv, 12. Cf. Eccli., xxxviii, 29-31 ; I Reg., xin, 20, 21.

2. Ouvrier du bronze, fyârâs nehosét. On trouve déjà mention, dès le temps du séjour dans le désert du Sinaï, de ceux qui travaillent ce métal. Exod., xxvii, 2, 3, etc. Leur industrie était importante, parce que le bronze fut longtemps le plus commun des métaux employés pour fabriquer les outils et les ustensiles de ménage. Pratiquement, ils ne se distinguaient pas des forgerons. III Reg., vu, 14 ; II Par., xxiv, 12. Us exerçaient en même temps l'état d’armurier, parce que chez les Hébreux, comme chez les Philistins et les autres peuples de l'époque, la plupart des armes offensives et défensives étaient en bronze, sauf parfois les pointes de lances. I Reg., xvii, 5-7 ; II Reg., xxii, 35. Quand Nabuchodonosor se fut emparé de Jérusalem, il eut soin d’emmener en captivité les ouvriers qui auraient pu fabriquer des armes à l’usage de la population laissée en Palestine, particulièrement le forgeron et le rnasgêr, sorte de serrurier ou d’autre ouvrier travaillant le fer et le bronze. II (IV) Reg., xxiv, 14, 16 ; Jer., xxiv, 1.

3. Orfèvre, sorêf, « celui qui liquéfie » le métal. Jud., xvii, 4 ; Is., XL, 19 ; Prov., xxv, 4, etc. Ses principaux instruments sont nommés dans la Bible : le creuset, mâferêf, Prov., xvii, 3 ; xxvii, 21 ; le soufflet, màpuah, Jer. vi, 29 ; l’enclume, pâ'as, et le marteau, pattîs, Is., xli, 7 ; les pinces, mélqâfjiaîm, Is., vi, 6 ; le ciseau ou burin, fyérét. Exod., xxxii, 4 ; Is., viii, 1. L’art de l’orfèvre fut d’un grand emploi dans la fabrication des vases sacrés et dans la décoration du tabernacle, de l’arche et du temple. Béséléel eut grâce d'état pour exécuter les pièces d’orfèvrerie qui ornèrent le tabernacle. Exod., xxxvii, 1. Les orfèvres furent aussi les grands fabricants d’idoles, depuis l’argentier qui façonna un dieu à l’usage de Micha, Jud., xvii, 4, jusqu'à ceux dont les prophètes stigmatisèrent l'œuvre impie. Is., xl, 19 ; xliv, 11 ; Sap., xiii, 11, etc. Enfin ils étaient fort occupés pour suffire aux exigences de la parure féminine, qui comportait une grande variété de bijoux. Is., iii, 18-23.

C) ouvriers sur sois. — 1. Charpentier, foc « 'êfîm, « ouvrier des bois, » travaillant les bois pour la charpente, la menuiserie, la charronnerie, l'ébénisterie, etc. Le charpentier a en main le crayon à tracer, èéréd ; la corde à mesurer, qâv ; le compas, mefyûgâh ; le ciseau, màqsû'âh, Is., xliv, 13 ; la hache, garzén, Is., x, 15, ou qârdom,

I Reg., xiii, 20 ; la scie, massôr, Is., x, 15, et le marteau, maqqâbâh, III Reg., vi, 7, ou halmûf, Jud., v, 26.

2. Sculpteurs sur bois. Ils apparaissent surtout à titre de fabricants d’idoles. Is, xl, 20 ; xliv, 13 ; Sap., xiii, 11-16.

D) ouvriers de coustruction.— 1. Maçons, godrîm,

II (IV) Reg., xii, 13 (12). — Ils sont aussi appelés giblim, « gens deGébal, » ville delà côte phénicienne, parce que les hommes de cette localité étaient habiles maçons en même temps qu’excellents marins. I (III Reg.), v, 18 ; Ezech., xxvii, 9. Les maçons se servaient de la scie à couper les pierres, megêrâh, Il Sam. (II Reg.), xii, 31 ; 1 (III Reg.), vii, 9 ; et de la perche à mesurer, qànéh,

Ezech., xl, 3, 5. Dans Amos, vii, 7, la Vulgate parle de truelle ; mais le texte hébreu porte 'ânâk, « plomb. » Ces artisans employaient la chaux, sid, Is., xxxiii, 12 ; Am., ii, 1, et un enduit, fâfèl, pour crépir ou blanchir les murailles. Ezech., xiii, 10 ; Matth., xxiii, 27. Les maçons phéniciens furent associés aux maçons hébreux pour la construction du temple de Salomon ; les uns et les autres étaient en même temps tailleurs de pierre. III Reg., xvii, 18.

E) ouvriers de L’alimentation. — Il est question dans Osée d’un 'ôfèh, « celui qui fait cuire, » soit boulanger, soit cuisinier. Ose., vii, 4. Les gens de ce métier ne pouvaient se trouver que dans les villes, parce qu’ailleurs chaque famille cuisait pour son usage. Jérémie mentionne à Jérusalem une place ou rue des Boulangers, hûs hâ'ôfîm, Jei xxxvii, 21 (hébr.). Josèphe appelle « vallée des Fromagers », xupowoiwv, la vallée qui traversait Jérusalem du nord au sud. Bell, jud., V, iv, 1. C’est là sans doute qu’on travaillait le laitage à l'époque des Jébuséens.

F) OUVRIERS DU VÊTEMENT, DES USTENSILES, DE LA TOILETTE, etc. — 1. Tisserand, 'ôrêg. Ce métier, plus ordinairement exercé par les femmes, l'était aussi quelquefois par les hommes. On y employait le fuseau, kîsôr ou pélék, Prov., xxxi, 19 ; l’ensouple ou rouleau, mentir 'orgîrn, I Reg., xvii, 7 ; II Reg., xxi, 19 ; la broche, yâtêd, Jud., xvi, 14 ; la navette, 'érég. Job, vii, 6. Les Hébreux avaient appris en Egypte les arts du tissage, de la broderie et de

4a teinture, et ils s’en servirent pour travailler à l’ornementation du tabernacle et à la confection des vêtements sacrés. Exod., xxv, 4, 5 ; xxxv, 25, 26, 35, etc. Il y avait du resle des familles au sein desquelles se transmettaient les procédés propres au métier. I Par., iv, 21.- Dans chaque ménage on filait et on tissait, Prov., xxxi, 13, et parfois le luxe réclamait un grand raffinement dans les étoffes. IV Reg., xxiii, 7 ; Ezech., xvi, 16.

2. Foulon, kôbês, pour l’apprêtage des étoffes neuves et le nettoyage des anciennes. Mal., iii, 2 ; Marc, ix, 2. Il y avait un champ du Foulon près de Jérusalem. Is., vii, 3 ; xxxvi, 2 ; IV Reg., xviii, 17.

3. Tanneurs. Il est question de leur travail dans la construction du tabernacle. Exod., xxv, 5 ; xxvi, 14, etc. Les Actes, IX, 43, parlent d’un corroyeur de Joppé, nommé Simon, chez lequel saint Pierre logea assez longtemps.

4. Potier, yôsêr. Cette industrie était très ancienne chez les Hébreux, I Par., iv, 23, et elle se perpétua jusqu’aux temps évangéliques. Jer., xviii, 4 ; xix, 1 ; Eccli., xxxviii, 32-34 ; Matth., xxvii, 7, 10.

5. Faiseurs de tentes, <sx » ]vo7roioi. C'était le métier exercé par saint Paul. Act., xviii, 3.

6. Parfumeur, rôqêafy. Les Hébreux avaient appris cette industrie en Egypte, car il est déjà questionne parfumeurs au désert. Exod., xxx, 25, 35. Les femmes s’occupaient aussi de la préparation des parfums. IReg., viii, 13. Les parfumeurs composaient leurs produits pour l’usage des vivants, Eccle., vii, 2 ; x, 1 ; Matth., xxvi, 7, et pour l’ensevelissement des morts. II Par., xvi, 14 ; Joa., xix, 40. Ils étaient en même temps pharmaciens. Eccli., xxxviii, 7.

7. Barbier, gallâb. Ézéchiel, v, 1, en fait seul mention.

8. Graveurs. « Ceux qui exécutent la gravure des cachets s’occupent à varier leurs figures ; ils mettent tout leur cœur à reproduire la peinture et ne songent qu'à parfaire leur ouvrage. » Eccli., xxxviii, 28 ; xlv, 13.

IL Condition des artisans. — 1° Le travail manuel. — Imposé à l’homme innocent comme agréable occupation, Gen., ii, 15, il devint pénible à la suite du péché. Gen, , m, 17. Aussi « l’ouvrier mercenaire soupire après la fin de sa journée », et il est heureux quand elle est terminée. Job, vii, 2 ; xiv, 6. Dans les anciens temps, le travail manuel paraît avoir été le lot exclusif des esclaves et des artisans. Pendant la captivité, chacun dut pourvoir à sa subsistance, à l'étranger, par le travail de ses mains. Aussi, au retour, devint-il de règle de faire apprendre un métier manuel à chaque enfant. On lit dans le Talmud : « Au père incombe la tâche de circoncire son fils, de lui