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ARKEVOLTI — ARME


à Padoue, à la fin du xvie siècle et au commencement du xviie. Il donna en 1CG2 une grammaire hébraïque assez estimée, 'Arugat habbôsêm, « Parterre de plantes aromatiques, » Cant., v, 13, in-4o, Venise, 1602 ; in-8o, Amsterdam, 1730. E. Levesque.

    1. ARLOTTO##

ARLOTTO, de Prato, en Toscane, frère mineur, docteur en théologie, de l’université de Paris, provincial de Toscane, puis général de son ordre, mort à Paris, en 1286. Sixte de Sienne et Marcellin de Pise lui attribuent un ouvrage anonyme intitulé Concordantise utriusque Testament), qui, après avoir été répandu en de nombreuses copies, fut plus tard imprimé, toujours sous l’anonyme. Les bibliographes franciscains en ont noté nombre d'éditions, que malheureusement ils n’ont pas décrites, notamment : Nuremberg, 1485 : Bologne, 1486 ; Bàle, 1196, avec corrections de Sébastien Brandt ; Strasbourg, 1530, avec plus de corrections encore ; Venise, 1549, in-4° ; Anvers, Plantin, 157-2 et 1585 ; Hanovre, 1618 ; Francfort, 1620 ; Anvers, 1625, etc. P. Apollinaire.

    1. ARMAGÉDON##

ARMAGÉDON ( 'kpui.yzàôû,-j). D’après l’Apocalypse, xvi, 14-16, les rois de toute la terre seront rassemblés pour combattre le Dieu toutpuissant dans un lieu qui est appelé en hébreu Armagédon. Aucune localité ne porte ce nom d’Armagédon, mais on peut entrevoir comment saint Jean a formé cette appellation. Armagédon signifie en hébreu la montagne de Mageddo. Or la ville de Mageddo, actuellement Ledjoùn, adossée à la montagne du Carmel, donnait son nom à la partie occidentale de la plaine d’Esdrélon ; les environs de Mageddo ont été le champ de bataille le plus célèbre de la Palestine, celui où se sont livrés les combats les plus décisifs entre les Israélites et leurs ennemis. Au temps des Juges, les rois chananéens furent battus par les gens de Zabulon et de Nephtali, près des eaux de Mageddo. Jud., v, 19. Plus tard le roi Josias périt dans une bataille, livrée dans la plaine de Mageddo contre le roi d’Egypte Néchao. IV Reg., xxm, 29 ; II Par., xxxv, 22. Mageddo fut aussi le théâtre d’une victoire de Thothmès III sur les Héthéens. En souvenir de la défaite de Josias, le prophète Zacharie, xii, 11, pour peindre un grand deuil, rappelle celui de Mageddo. On comprenM que saint Jean, localisant la grande bataille des rois contre le Tout-Puissant, l’ait placée dans la montagne de Mageddo. Galiléen de naissance, il devait en connaître les grands souvenirs. — Il est inutile de signaler les autres explications d’Armagédon qui ont été présentées ; elles sont peu plausibles. E. Jacquier.

ARME. Hébreu : néséq ; keli. Le mot hébreu néséq, III Reg., x, 25 ; Ezech., xxxix, 9, 10, qui répond le plus exactement à notre expression générique d’armes, embrasse de plus les machines de guerre dont on se servait pour assiéger les villes fortes. Job, xx, 24 ; xxxix, 21 ; Ps. cxl (Vulgate, cxxxix). 8, ainsi que les objets composant l'équipement militaire, même ceux qui n’avaient aucune utilité directe pour l’attaque ou la défense ; et par extension les arsenaux qui les renfermaient. II Esdr., iii, 19. — L’hébreu kjli, dérivé de kâlàh, « faire, fabriquer, » et que la Vulgate rend par vas, « vase, » dans le sens d’armes guerrières, signifie dans son acception première des objets quelconques sans autre détermination. Dans un sens plus restreint, il est employé pour désigner certains objets déterminés, comme des meubles, Gen., xxxi, 37 ; xlv, 20 ; Lev., xv, 4 ; des vases précieux, Gen., xxiv, 53 ; Exod., iii, 22 ; xi. 2 : xii, 35 : xxvii, 19 ; ou même des vases ordinaires, Levit.. xi, 33 : des vêtements, Deut., xxii, 5 ; des instruments et en particulier des instruments de musique, I Par., xv, 16 ; II Par., v, 13 ; vii, 6 ; xxiii, 13 ; xxxiv, 12 ; enfin les instruments de la colère divine comme sont les fléaux, guerre, inondations, tempêtes, etc. Is., xin, 5 ; Jer., l, 25 ; Ezecb., xxxii, 7. Il était logique d’appliquer aussi celle expression vague aux instruments de

combat, c’est-à-dire aux armes. C’est ce qu’ont fait souvent les écrivains sacrés, soit qu’ils emploient le mot kelê tout seul, Gen., xxvii, 3, soit qu’ils le fassent suivre d’un déterminant, kelê milhâmâh « vases ou armes de guerre », Jud., xviii, 11 ; cf. Jud., xviii, 16 ; Deut., i, 41 ; kelê mâvét, Ps. vii, 14, « armes de mort. »

Les armes dont il est question dans la Bible sont principalement énurnérées dans les passages suivants : 1 Res., xvii, 5-7, 38-39, 45-47 ; II Par., xxvi, 14-15 ; II Esdr., IV, 13, 16 ; Job, xi.i, 17-20 ; Jerem., xlvi, 3-4 ; Ezech., xxxix, 9 ; Ephes., vi, 13-17. Les unes sont destinées à l’attaque, les autres à la défense. En voici l'énumération. Pour la description, l’usage et l’histoire de chaque arme en particulier, voir l’article consacré à chacune d’elles. Pour les armes de siège, voir Machines de guerre.

I. Armes offensives. — Les principales sont, pour les combats à distance : l’arc, le javelot et la fronde ; pour les combats corps à corps : l'épée et la lance ou pique.

1° L’arc (hébreu : qesst), employé aussi pour la chasse, Gen., xxvii, 3 ; Is., vii, 24, était chez les Hébreux, comme chez les autres peuples, l’arme habituelle des rois et des guerriers, soit à pied, soit à cheval. Gen., xxi, 16 ; II Reg., xxii, 35 ; Job, xx, 24 ; Is., xiii, 18. | 2° Les flèches (hébreu : hêsi), I Reg., xx, 36-38 ; IV Reg., I ix, 24, complément de l’arc, étaient portées dans le car' quois, teli, Gen., xxvii, 3, de la racine (âlâh, suspendre, parce qu’il était suspendu à la ceinture ou à l'épaule. Quelques interprètes donnent à ce mot le sens d'épée, | mais celui de carquois est communément reçu, et il concorde avec le passage de la Genèse, xxvii, 3, où l’on voit le têli placé à côté de l’arc du chasseur. Cf. Is., vii, 24. Le carquois est encore exprimé par le mot 'aspâh, Is., xxii, 6 ; xlix, 2 ; Jer., v, 16 ; Job, xxxix, 23 ; Ps. cxxvii (cxxvi), 5.

3° La fronde (hébreu : qéla'), I Reg., xvii, 40 ; xxv, 29, employée par les bergers, I Reg., xvii, 40, et les chasseurs, Job, xli, 19, mais aussi par les troupes armées à la légère, II Par., xxvi, 14, rendait les plus signalés services, non seulement dans les combats en rase campagne, I Reg., xvii, 49, mais aussi du haut des remparts des forteresses. IV Reg., iii, 25. Elle était employée avec le plus grand succès par les Benjamites. Jud., xx, 16 ; I Par., xii, 2. I Les pierres qu’on lançait avec la fronde, 'abnê gela', II Par., xxyi, 14 ; Job, xli, 20 (19) ; Zach., ix, 15, étaient le complément de cette arme d’attaque. 4° Le javelot. Voir plus loin lance, 6°. 5° Vépée, désignée en hébreu par le mot héréb, est présentée tantôt comme une arme tranchante, III Reg., m, 24, tantôt comme une arme de pointe. I Reg., xxxi, 4 ; II Reg., ii, 16 ; I Par., x, 4 ; Prov., xii, 18 ; Is., xiv, 19. Quelques interprètes donnent le sens d'épée au mot mekêrâh, Gen., xlix, 5, qu’ils rapprochent du grec p.c</a[pa, la courte épée des Lacédémoniens. Ce sens est fort douteux. Cf. Gesenius, Thésaurus linguse hebrsese, p. 672. Les Hébreux ne paraissent pas avoir fart usage de l'épée très raccourcie ou poignard, qui se répandit en Palestine sous la domination romaine et demeura surtout l’arme des sicaires et des brigands. Josèphe, Ant. jud., XX, vin, 10 ; Bell, jud., II, xiii, 3.

6° La lance ou pique, hânit, II Par., xxiii, 9 ; Is., ii, 4 ;

formée d’une hampe de bois, II Reg., xxi, 19 ; xxiii, 7,

terminée par une pointe de fer forgé, lahébét, mot à mot, « flamme, pointe brillante du fer de la lance », I Reg.,

xvii, 7, était très répandue chez les Hébreux dès les

; temps les plus reculés. Dans l’attaque à petite distance

on s’en servait quelquefois comme de javelot, I Sam.

(I Reg.', xviii, 10-11 ; xix, 9-10 ; xx, 33 ; à cause de ce

double emploi, cette arme, appelée II Par., xxm. 9, pique,

est désignée au verset suivant par sélah, qui signifie

i « javelot ». Cette lance, hânit, se distinguait sans doute

; par ses petites dimensions et sa légèreté d’une autre
; lance appelée en hébreu rômah, Num., xxv. 7 ; Jud., 

I v, 8 ; U Par., xi, 12 ; xiv, 8 ; xxv, 5 ; xxvi, 14 ; II Esdr.,