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AQUEDUC

de deux cents stades (dix lieuesV Ant.jud., XVIII, iii, 2. L’aqueduc, en effet, à raison de ses détours, a pour le moins cinquante kilomètres de longueur (fig. 191). C’est un canal quadrangulaire, de m 70 de large. Liévin, Guide, t. i, p. 400 ; t. ii, p. 89-95 ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, t. iii, p. 503 ; Palestine Exploration Fund, Quaterly Stalement, 1875, p. 71 ; D r Scîùck, Die Vasserversorgung Jerusalems, dans la Zeitschrift der deutschen Palàstina - Vereins, t. i, p. 132 et suiv. ; Bàdeker, Palàstina und ijijrien, 1891, p. 133. 6° L’aqueduc de la piscine d'Ézéchias. — Isaïe fait

VThKillier. dd'

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194. — Tracé de l’aqueduc de Siloé.

allusion à une piscine creusée par Ézéchias au moment où la ville s’attendait à l’arrivée des Assyriens : « Vous avez fait un bassin entre les deux murs pour les eaux de l’ancienne piscine. » Is., xxii, 11. Cette ancienne piscine est le Birket Mamillah, que Josèphe appelle piscine des Serpents. Bell, jud., V, xii, 2. Elle se trouvait en dehors des murs, à environ six cents mètres de la porte actuelle de Jaffa et de la tour de David. Dans l’angle extérieur que l’enceinte de Sion faisait avec celle d’Acra, Ézéchias creusa une nouvelle piscine, l’Hammam el-Batrak actuel, autrefois l’Amygdalon. Un aqueduc de près de huit cents mètres y amenait les eaux de l’ancienne piscine, dont le niveau est d’une vingtaine de mètres plus élevé. Cet aqueduc existait déjà antérieurement. C’est à son extrémité qu’lsaïe interpella Achaz. Is., vii, 3. Ézéchias ne fit donc en cet endroit que creuser une nouvelle piscine. Puis, pour mettre à l’abri le nouveau bassin, il l’entoura d’une enceinte appelée enceinte d'Ézéchias. L’aqueduc existe encore, en partie creusé dans le roc et en partie maçonné, et il continue à verser dans la piscine inférieure

le trop-plein du Birket Mamillah. Ce fut aussi auprès de cet aqueduc, vers la piscine supérieure, que les parlementaires assyriens notifièrent aux officiers d'Ézéchias l’ultimatum de Sennachérib. IV Reg., xviii, 17 ; Is., xxxvi, 2.

7° Les aqueducs de Siloé. — Mais les travaux d’hydraulique les plus curieux sont ceux que les Hébreux exécutèrent pour canaliser les eaux de la fontaine Gihon ou de la Vierge, qui émerge sur la pente orientale de la colline d’Ophel. Quand David assiégea Jébus, il promit une récompense à celui qui frapperait un Jébuséen et « atteindrait l’aqueduc (sinnôr) ». II Reg., v, 8. Ce passage a suggéré l’idée que les Jébuséens avaient anciennement pratiqué une conduite à ciel ouvert, pour faire arriver les eaux de la fontaine jusqu’au sud de la colline, à la piscine de Siloé. Grâce à cette rigole, les eaux restaient à la disposition des habitants, au lieu de se perdre inutilement dans les pierres de la vallée du Cédron. Voir Birch, Palestine Exploration Fund, Quaterly Statement, 1884, p. 75, et le tracé conjectural de ce canal (fig. 194).

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195. — Galeries primitives donnant accès de l’intérieur de la ville

à la Fontaine de la Vierge. A, Fontaine de la Vierge. — DF, pente d’Ophel. — D, Entrée

de la galerie. — CBOr, galerie Eouterraine. — G-, endroit où

l’on puisait. — E, ancien puits.

Mais cette source était la principale, sinon la seule, de celles qui pouvaient alors alimenter directement la ville. Car rien de plus facile à un assiégeant que d’intercepter les aqueducs d'Étham, quand ils eurent été construits, et de priver d’eau les habitants, en accablant de traits ceux qui sortaient des murailles pour aller puiser à la fontaine de la Vierge. Aussi, sous David ou ses premiers successeurs, on pratiqua dans les escarpements de la colline d’Ophel un système de puits et de galeries permettant d’arriver par l’intérieur du sol jusqu'à la nappe d’eau, et d’y puiser avec des seaux, sans avoir rien à craindre des traits de l’ennemi. Le puits avait son ouverture en haut de la colline, probablement à l’abri de la muraille, à une quarantaine de mètres au-dessus de la nappe d’eau. Il est probable qu’on chercha d’abord à descendre verticalement, comme l’indique un premier puits abandonné en E (fig. 195). Mais ensuite on préféra arriver jusqu'à l’eau par des galènes horizontales ou en pente douce. Ces galeries, qui s'étendent de C en G, ont près de quarante mètres de développement. C’est du point G qu’on puisait l’eau au moyen de seaux. Voir Wilson et Warren, The Recovery of Jérusalem, p. 243-252. Ces travaux avaient l’inconvénient de laisser la jouissance de la source aux assiégeants aussi bien qu’aux assiégés.

Sous Ézéchias, on entreprit une œuvre bien plus hardie, qui avait pour but de soustraire complètement à l’ennemi l’usage de la source, en ménageant aux eaux un débouché sur le versant sud-ouest de la colline. Le roi « boucha la sortie des eaux de Gihon d’en haut, et les dirigea pardessous, à l’occident de la cité de David ». II Par., xxxii, 30 ; IV Reg., xx, 20. Cet ouvrage fit grand honneur au prince, car cinq cents ans plus tard le fils de Sirach le rappelait encore avec éloge : « Ézéchias fortifia sa cité, fit entrer