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ANTONIA — AOD


à chacun de ses quatre angles. Trois de ses tours avaient cinquante coudées de haut ; la quatrième, celle du sud-est, avait soixante et dix coudées (trente-six mètres), et dominait tout le temple avec ses parvis. À l’intérieur, l’Antonia était un vrai palais, renfermant de nombreux et beaux appartements, avec des galeries, des bains et de grandes salles qui servaient de logement à la garnison romaine établie à Jérusalem. Elle renfermait tout ce qui était nécessaire à la vie, de sorte qu’elle formait comme une petite ville. Au nord, elle était séparée du mont Bézétha par un fossé profond. Elle donnait accès, au sud, dans les cours du temple par des escaliers, Act., xxi, 35, qui communiquaient avec le portique du nord et de l’ouest. Les soldats romains pouvaient ainsi pénétrer dans le temple, quand leurs chefs le jugeaient à propos, et c’est par là que le tribun romain accourut pour tirer saint Paul des mains des Juifs qui s'étaient emparés de sa personne dans le temple et voulaient le tuer. Act., xxi, 30-40. L’Apôtre fut ramené par ce même chemin dans la forteresse, qui lui servit de prison, Act., xxii, 24 ; xxiii, 10 ; et c’est des marches de l’escalier qu’il montait, Act., xxi, 40, qu’avec la permission du tribun, il adressa un discours au peuple rassemblé dans la cour voisine du temple. Act., xxii, 1-21. — Le Prétoire de Pilate, où fut conduit Jésus au moment de sa passion, Matth., xxvii, 25, était aussi dans la forteresse Antonia. Voir Prétoire.

    1. ANTONIDES Théodore##

ANTONIDES Théodore, calviniste belge, mourut au commencement du xviiie siècle. Il a laissé des commentaires estimés, malgré quelques singularités, sur divers livres de la Sainte Écriture : Schristmatige verklaringe ouer den eersten sendbrief Pétri, in-4o, Leuwarden, 1693 ; Schristmatige verklaringe ouer den tweenden sendbrief van Pelrus en de ludas, in-4o, Leuwarden, 1697 ; Schristmatige verklaringe ouer den algemeenen sendbrief van denvpostellacobus, in-4, Leuwarden, 1699 ; Bedenkingen voorgestelt ter nader verklaring van’t boek lobs, in-4o, Leuwarden, "1700. Cet ouvrage fut combattu par Schmidius, dans une dissertation De mystico historiée lobese sensu, in- 4°, Leipzig, 1703. Pour Antonides, Job est la figure de l'Église. B. Heurtebise.

    1. ANTONIN de Plaisance##

ANTONIN de Plaisance, auteur d’un Itinéraire des Lieux Saints. Tout ce qu’on sait de ce pèlerin, c’est qu’il était de Plaisance, en Italie, et vivait dans la seconde moitié du VIe siècle. Quant à la qualification de martyr, qu’on lui donne dans les manuscrits, elle paraît devoir être attribuée à l’erreur d’un copiste qui a confondu notre pèlerin avec un saint Antonin, martyr, honoré à Plaisance. Son voyage en Syrie, en Palestine, au mont Sinaï et en Mésopotamie, doit se placer vers 570 : c’est le dernier pèlerin qui ait vu la Terre Sainte soumise encore à la domination des empereurs chrétiens. L’antiquité de cette relation lui donne un grand intérêt ; elle contient des indications, trop rares, il est vrai, mais très précieuses pour la géographie de la Palestine. Cet itinéraire a été imprimé pour la première fois à Angers en 16W), d’après un manuscrit de l’abbaye de SaintSerge : Itinerarium B.Antonini martyris, in-4°, Angers, 1610. En 1680, les Bollandistes en donnèrent une autre édition d’après un manuscrit de Tournày : Acta sanctorum (maii), t. ii, p. x-xvra. Cette édition a été reproduite en 1747 par Ugolini, Thésaurus antiquitatum sacrarum, t. vii, p. 1207-1224, et en 1849 par Migne, Pat. lat., t. lxxyii, col. 898. Ces éditions imparfaites ont été surpassées par l'édition critique du docteur Titus Tobler, De locis sanctis quse perambulavit Antoninus martyr, in-12, Saint-Gall, 1863 ; publiée de nouveau dans les Itinera et descriptiones Terrse Sanctse de la Société de l’Orient latin, in-8o, Genève, 1877, t. i, p. 91-138. En 1880, Tobler et Molinier ont donné une relation abrégée du même pèlerinage dans les Itinera Hierosolymitana de la société de l’Orient latin, Itinera latina, I, p. 360-382. Cf. F. Tuch, Antoninus martyr,

seine Zeit und seine Pilgerfahrt nach den Morgenlande, in-4°, Leipzig, 1864 ; M. Delpit, Essai sur les anciens pèlerinages à Jérusalem, in - 8°, Paris, 1870.

E. Levesque. ANTONIO DE ARANDA, théologien espagnol, de l’ordre des Frères mineurs (xvp siècle). Il était originaire de la petite ville d’Aranda de Duero, dans la VieilleCastille. D’une très grande piété, il devint le directeur spirituel de la reine de Hongrie et de l’infante de Portugal, filles de Charles -Quint. Vers 1530, il fit un séjour à Jérusalem et quelques voyages dans les lieux les plus vénérés de la Palestine. Nous trouvons le résultat de ces pieuses pérégrinations dans son livre intitulé : Verdadera description de la Tierra Santa, como estava et ano de ' mdxxx, in-8o, Alcala de Hénarès, 1531. Cette première édition, aujourd’hui fort rare, fut suivie de plusieurs autres en 1537 (Tolède), en 1545 (ibid.), en 1563 (Alcala) et en 1587 (ibid.), avec des titres quelque peu modifiés. La Description du P. Antonio d’Aranda est précieuse à consulter pour connaître l'état des Lieux Saints dans la première moitié du xvie siècle. Nous devons aussi au franciscain espagnol les deux ouvrages suivants, qui n’offrent pas le même intérêt : Tratado sobre las siete palabras que se leen en et Evangelio haber dicho nuestra Seiiora ou Loores de laVirgen nuestra Senora, in-8o, Alcala, 1557 ; Loores del dignissimo lugar del monte Calvario, en que se relata todo lo que nuestro Senor Jesu Christo hizo y dixô en él, in-4°, Alcala, 1551. Voir Nie. Antonio, Bibliot. nova, t. i, p. 96 ; Wadding (continuation), Annales ord. Minorum, t. XIX, p. 28. M. Férotin.

ANUS. Saint Jérôme traduit par ce mot dans la Vulgate, I Reg., vi, 5, 11, 17, les deux termes hébreux 'ôfâlîm et tehôrim. Voir 'Ofalîm.

AOD, hébreu : 'Êhud, « union ; » Septante : 'AcSS.

1. AOD, fils de Balan, descendant de Benjamin. I Par., vu, 10. Il ne faut pas le confondre avec le juge d’Israël Aod, qui était de la famille de Géra.

2. AOD, fils de Géra, de la tribu de Benjamin, le second des juges d’Israël. Jud., iii, 15-30. Le titre de juge, Sôfêt, qu’on lui donne généralement, ne lui est pas cependant expressément attribué par l'Écriture ; elle dit seulement que le Seigneur suscita aux Israélites un sauveur, môSi a, du nom d’Aod. Jud., iii, 15. Mais par cela même il eut une mission à remplir de la part de Dieu, comme les autres libérateurs ; et, de fait, il « jugea », c’est-à-dire sauva ou affranchit Israël au même sens qu’eux. Après la mort du premier de tous, Othoniel, qui avait maintenu l’indépendance de son pays pendant quarante ans, les Israélites retombèrent dans l’idolâtrie. Le fléau dont Dieu se servit pour les châtier une seconde fois fut Églon, roi de Moab, qu’il « fortifia contre eux », et auquel « il associa les enfants d’Ammon et ceux d’Amalec ». Jud., iii, 13.

Les Moabites traversèrent le territoire de Ruben, dont les Amorrhéens les avaient autrefois chassés en les refoulant au sud de l’Arnon. Num., xxi, 26. Puis, ayant passé le Jourdain, ils battirent les Israélites établis à l’occident du fleuve, et s’emparèrent de la « ville des Palmes », nom qui désigne Jéricho, selon le sentiment commun. Cette ville avait dû se relever, au moins en partie, de ses ruines, .malgré l’anathème porté par Josué contre ceux qui la rebâtiraient, Jos., vi, 26, la défense ne se rapportant probablement qu'à la reconstruction des remparts. Cf. Jos., xviii, 21. Églon y établit le siège de son gouvernement. Cette fois, le châtiment ne consista donc pas seulement dans le malheur de la défaite et le payement d’un tribut annuel, qu’on devrait porter au vainqueur rentré dans ses États ; le tribut fut exigé, mais le vainqueur resta. Églon avait voulu faire la conquête du territoire sur