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ANTIPATRIS — ANTOINE DE LA MÈRE DE DIEU


la nuit, de Jérusalem à Antipatris. Act., xxiii, 31. Le jour suivant, les soldats revinrent à leur camp do Jérusalem, laissant aller avec l’Apôtre les cavaliers qui le conduisirent à Césarée au procurateur Félix.

Josèphe nous apprend qu’Antipatris était située dans la fertile plaine de Saron, Bell.jud., i, xxi, 9 ; qu’elle était bien arrosée d’eau, entourée d’arbres, Ant. jud., XVI, v, 2, et placée dans le voisinage de la montagne. Bell, jud., i, iv, 7. Elle avait été bâtie par Hérode le Grand sur remplacement de Kapharsaba ou Chabarzaba, et avait été appelée Antipatris en souvenir d’Antipater, père d’Hérode. Ant. jud., XIII, xv, 1 ; xvi, v, 2. Elle était à quarante-deux milles romains de Jérusalem et à seize de Césarée.

Robinson et d’autres archéologues ont identifié Antipatris avec Kefr-Saba, village de huit cents habitants, situé sur une colline peu élevée, sur la route de Jaffa à Naplouse. On y retrouve quelques débris antiques. Le nom arabe de Kefr-Saba reproduit exactement la forme chananéenne ou hébraïque, Kapharsaba, du bourg ou village sur lequel avait été bâtie Antipatris. Il y a cependant à cette identification quelques difficultés que M. Guérin a relevées, Description géographique, historique et archéologique de la Palestine, Samarie, t. ii, p. 357-367, et qui l’ont engagé à placer Antipatris à Medjdel-Yàba.

1° Comment les fantassins de l’escorte de saint Paul auraient-ils pu, entre neuf heures du soir et le lendemain à la nuit tombante, aller et revenir de Jérusalem à Antipatris, si on place cette ville à Kefr-Saba ? Par la route la plus courte qui passait par Djifnéh (l’ancienne Gofna), Aboud et Medjdel-Yàba, il y a douze heures de marche très pénible, surtout à la sortie de Jérusalem, où l’on doit traverser un massif montagneux. Medjdel-Yàba, étant plus près de Jérusalem, permettrait de répondre à cette observation, qui déjà a été présentée par quelques exégètes contre la véracité des Actes. Mais il ne semble pas que cette marche soit exagérée pour des soldats romains, habitués aux fatigues. — 2° L’Itinéraire de Bordeaux marque entre Lydda et Antipatris un intervalle de dix milles, tandis que Kefr-Saba est à dix-sept milles ; à dix milles de Lydda, on trouve Medjdel-Yàba. — 3° Josèphe dit que le territoire de Kapharsaba est bien arrosé ; or aucune rivière ne coule aux environs de Kefr-Saba, tandis qu’à trois kilomètres de Medjdel-Yàba se trouvent des sources abondantes, qui forment un petit fleuve, arrosant le pays.

— 4° Eusèbe et saint Jérôme placent à six milles au nord d’Antipatris un village appelé Galgoulis. C’est Djeldjouliéh, à six milles et demi de Medjdel-Yàba. Kalkiliéh, avec lequel on pourrait identifier Galgoulis, n’est qu’à un mille et demi de Kefr-Saba. — 5° Alexandre Jannée, pour arrêter la marche des Syriens sur la Judée, avait fait construire un retranchement, qui s’étendait des montagnes qui dominent Kapharsaba, à la mer de Joppé, sur une longueur de cent cinquante stades. Or, de Kefr-Saba à la mer, il n’y a que quatre-vingts stades. Il est vrai que le fossé a pu rejoindre, au sud de Kefr-Saba, le cours sinueux du Nahr el-Aoudjèh, et se diriger ensuite à l’ouest vers la mer. On retrouverait ainsi les cent cinquante stades de Josèphe.

La nouvelle carte de Palestine, au 1/168, 960 publiée par le Palestine Exploration Fund, 1890, ainsi que celle de Hans Fisher au 1/700, 000, 1890, Zeitschrift des deutsclien l’alàstina-Vereins, xiii, 1, placent Antipatris à Kûlàt Ràs el-’Ain, localité à cinq ou six kilomètres de Medjdel-Yàba. Mais M. Guérin rejette cette identification. Les sources qui jaillissent du sol y sont tellement abondantes, qu’elles forment un marais, où l’on n’aurait pu bâtir une ville. Quant à la colline de Kûlàt Râs el-’Ain, elle est trop peu étendue pour servir d’assiette à une ville. En définitive, des fouilles faites sur ces divers emplacements permettront seules de localiser Antipatris avec certitude.

En 69, Vespasien passa deux jours à Antipatris. Aux temps de saint Jérôme, cette ville était déjà à moitié détruite ; c’était, à cette époque, le siège d’un évèché. En 744, les Arabes massacrèrent la plus grande partie de la communauté chrétienne habitant Antipatris. Enfin, au moyen âge, le souvenir même de l’emplacement de cette ville s’était tellement perdu, que les historiens des croisades identifiaient Antipatris avec Arsouf, l’ancienne Apollonia de Palestine. E. Jacquier.

    1. ANTITYPE##

ANTITYPE (àvTi’rJsto ; ), ce qui répond au type (tiSitoî, Rom., v, 14 ; Heb., viii, 5) ou figure. Ce terme grec est employé deux fois dans le Nouveau Testament. Heb., ix,

24 ( Vulgate : exemplaria) ; I Pet., iii, 21 (Vulgate : similisformse). Dans l’Épitre aux Hébreux, ix, 24, il a le même sens que « type ». Le mot « type », dans son acception théologique et dans le langage des commentateurs, désigne un symbole, une figure d’une personne ou d’une chose future, un exemple préparé par Dieu et destiné par lui à préfigurer cette personne ou cette chose future. Ainsi Judith, Esther, délivrant leur peuple, sont des types de la très Sainte "Vierge, qui est l’antitype ; l’arche de Noé, dans, laquelle ce patriarche est sauvé avec sa famille, est le type de l’Eglise, 1 Pet., iii, 20, et l’Église, dans laquelle sont sauvés les élus de Dieu, est l’antitype de l’arche.

1. ANTOINE BACELAR. Voir Bacelar.

2. ANTOINE barberini. Voir Barberini.

3. ANTOINE BRUICH. Voir BruiCH.

4. ANTOINE D’ASSISE, frère mineur, mort en 1466, , avait écrit pour son utilité personnelle Bibliorum Anacephalseosis. Il mit ensuite cet ouvrage à la disposition du public en lui donnant le titre nouveau de Tabula Biblise. C’était un dictionnaire alphabétique de la Bible, commençant par le mot Absentia. Les bibliographes franciscains le notent d’après Possevin et autres plus anciens, sans détails plus étendus. P. Apollinaire.

5. ANTOINE DE BITONTO, théologien italien, dé l’ordre des frères mineurs, né dans le royaume de Naples ; il professa la théologie dans différentes villes d’Italie : à Ferrare vers 1440, puis à Bologne en 1448, enfin à Mantouc en 1449. Il mourut à Atella (royaume de Naples), le

25 septembre 1459. Il a laissé plusieurs ouvrages : Quzestiones sckolasticse théologien in Epistolas et Erangelia totius anni, lam de tempore quam de sanctis, qu’on rencontre avec la glose (poslilla) littérale et morale de Nicolas de Lyre ; cet ouvrage fut imprimé d’abord en 1500, chez Nicolas Wolf, sans autre indication ; puis à Lyon, en 1569, avec la Postilla de Nicolas de Lyre ; Sermones in omnes Epistolas Quadragesimales, Lyon, 1496. On possède en outre de lui plusieurs recueils de sermons et des ouvrages de théologie dont quelques-uns sont restésmanuscrits. Voir Fabricius, Bibl. lat. med. sev., édit. de 1734, t. i, p. 324, 671-672 ; Oudin, Script. Eccl., édit. de1722, t. iii, p. 2409-2470 ; Hain, Rcpert. BibUogr., édit. de 1826, t. i, p. 440-442 ; Wadding, Script, min., édit. de 1650, p. 30. É. Babin.

6. ANTOINE DELPHINI. Voir Delphini.

7. ANTOINE DE GUEVARA. Voir Guevara.

8. ANTOINE DE LA MÈRE DE DIEU (Antonius a Matre Dei), commentateur espagnol, carme déchaussé, mort en 1679. Il fut professeur de théologie à Salamanque, et occupa les premières charges de son ordre. Il nous reste de lui : Prseludia isagogica ad Sacroi’um Bibliorum intelligentiam, in quibus de essentia et exislentia S. Scripturse, de libris protocanonicis et deuterocanonicis, deque