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ANTIOCHE DE STRIE

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une cité digne de ses vieilles gloires. Susceptible cependant de recevoir aujourd’hui comme autrefois par l’Oronte

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169. — Monnaie d’Antioche de Syrie.

Tête de Jupiter.- S). ANTIOXEQN EII1 OYAPOY « [Monnaie des Antiochiens ], sous [ le légat Quinctilius ] Varus. EK [l’an] 25 [de l'ère d’Actium, an 6 avant notre ère]. Femme représentant la ville d’Antioche, tête voilée et tourrelée, assise sur un rocher, et tenant dans la main droite une branche de palmier. Au-dessous, le neuve de l’Oronte.

canalisé et le port de Séleucie, qu’il serait facile de recreuser ou de reconstruire, les produits de l’Occident, aisément abordable aux caravanes qui viennent de l’Arabie

population d’Antigonie, transplantée par Séleucus dans la ville neuve, en remplit bientôt l’enceinte.

Çallinicus, un des successeurs de ce roi, dut peu après se préoccuper de l’agrandir. La montagne sur laquelle était Iopolis ou l’acropole se rapprochant, vers l’est, des bords de l’Oronte, il jugea qu’au lieu d’arrêter la muraille fortifiée aux Portes de Fer, comme on l’avait fait d’abord, il était plus naturel d’enfermer le sombre ravin lui-même dans l’enceinte de la ville. Par une œuvre d’art très remarquable, on infléchit et on releva, à travers la gorge abrupte, le mur en crémaillère, pour le faire courir ensuite, avec ses tours rondes ou carrées, sur la montagne voisine, plus tard nommée Stauris, jusqu’au point propice d’où il devait descendre en ligne droite vers l’Oronte. Dans ce quartier nouveau s'établirent surtout des Juifs, dont la nombreuse colonie devenait aussi puissante à Antioche qu'à Alexandrie.

Quelque temps après, l’espace venant encore à manquer, Antiochus III le Grand, ou Antiochus IV Épiphane (on ne sait pas exactement lequel des deux), créa une quatrième cité dans une île formée par l’Oronte et le lit d’un torrent voisin, qu’il canalisa en y jetant les eaux du fleuve.

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170. — Vue d’Antioche de Syrie, d’après une photographie de M. Potton, vice-consul de France.

ou de la Mésopotamie, située au milieu de terres admirablement fertiles, près d’un grand fleuve, sous un climat délicieux, qu’assainissent les brises fraîches des montagnes, il n’est pas interdit de rêver pour elle une heureuse résurrection. Si une voie ferrée est jamais construite de Souédyéh à l’Euphrate, par la force des choses cette résurrection aura lieu.

Quand Séleucus la fonda, il l'établit en partie sur le mont Silpius et en partie sur la rive du fleuve, la ville haute ou acropole devant protéger la ville basse, qui devint la ville du commerce, des monuments publics et des palais royaux. Deux torrents, descendant des rochers abrupts de la montagne, le Phyrminus ou Onopniétès au levant, et le Zoïba au couchant, achevaient de former autour d’elle un quadrilatère de fortifications naturelles, puisque l’Oronte et le Silpius la limitaient au nord et au midi. La

Ainsi s’explique le nom de Tétrapole donné par les anciens à Antioche. On y voyait réellement quatre villes distinctes, séparées par des remparts qu’on n’avait pas trouvé à propos de détruire, mais ne formant au fond qu’une grande et i magnifique cité dans une enceinte générale de murs larges j de cinq mètres et hauts de vingtcinq, qui couvraient j toute la crête du Silpius, de l’Orocassiadès au Stauris, et descendaient dans la plaine pour terminer, le long de l’Oronte, leur pittoresque pourtour de quinze kilomètres (fïg. 171). Les ruines de ces vieux remparts et des tours qui les dominaient offrent aujourd’hui encore sur les hauteurs le plus grandiose spectacle. De la ville ancienne, ou même d’Antioche des croisades, en dehors de ce fantastique ruban de pierres amoncelées, il ne reste rien de visible. Tout est sous terre, mais la pioche des chercheurs aurait peu à faire pour l’en retirer. Nous l’avons