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AMASIAS

AMAT

raient, avaient ravagé la frontière septentrionale de Juda, « de Samarie jusqu'à Béthoron, » tué trois mille hommes et mis tout le pays au pillage. II Par., xxv, 13. Amasias, qui ne cherchait qu’un prétexte pour attaquer Joas, roi d’Israël et, d’après Josèphe, tenter de reconquérir les dix tribus, Ant. jud., IX, lx, le rendit peut-être responsable de ces déprédations ; bientôt il lui jeta ce défi ironique : « Viens et voyons-nous de plus près. » IV Reg., xiv, 8 ; II Par., xxv, 8. Josèphe ajoute même que le roi de Juda écrivit à son rival une lettre menaçante pour lui enjoindre de se soumettre, lui et son peuple, Ant. jud., IX, ix ; ce qui lui attira cette réponse noble et écrasante, dont la couleur orientale atteste l’authenticité : « Le chardon (hébreu : haliôha, « l'épine, » dans le sens de buisson d'épines, cf. Job, [xxxi, 40 ; Prov., xxvi, 9) du Liban envoya vers le cèdre qui est au Liban, et lui dit : Donnez votre fille pour épouse à mon fils ; mais les bêtes de la forêt du Liban passèrent et foulèrent aux pieds le chardon. » IV Reg., xiv, 9 ; II Par., xxv, 18. Cet apologue, qui rappelle celui de Joatham, Jud., ix, 8, nous apprend qu’Amasias avait demandé en mariage pour son fils la fille de Joas. Le roi d’Israël, malgré ce ton menaçant et ces paroles blessantes, ne voulait pas la guerre ; il conseillait à Amasias de rester en paix et de jouir de ses récents succès, IV Reg., xiv, 10 ; II Par., xxv, 19 : conseil plein de sagesse, malheureusement incompris, car le roi de Juda se mit bientôt en campagne. Contre toute attente, la rencontre eut lieu, non en Israël, mais en Juda ; car Joas avait pris les devants, et par une marche rapide avait porté la guerre au cœur même des États d’Amasias. Bethsamès, ville sur les confins de Dan et de Juda, beaucoup plus proche de Jérusalem que de Samarie, fut le lieu du combat, dans lequel Amasias fut battu, IV Reg., xiv, 11 ; II Par., xxv, 22 ; cf. Jos., xv, 10, « parce que le Seigneur avait résolu de le livrer aux mains de ses ennemis à cause des dieux d'Édom. » II Par., xxv, 20. Fait prisonnier, il fut emmené à la suite de son vainqueur, et dut assister à son entrée triomphale à Jérusalem. IV Reg., xiv, 13 ; II Par., xxv, 23.

Joas pilla le palais et le temple, dont les trésors étaient sous la garde d’un certain lévite Obédédom. IV Reg., xiv, 14 ; II Par., xxv, 24 ; cf. I Par., xxvi, 8, 15. Ces trésors ne pouvaient être considérables depuis que Joas, roi de Juda, les avait employés pour acheter la retraite d’Hazaël, roi de Syrie. IV Reg., xii, 18. Le vainqueur, généreux envers Amasias, lui laissa la liberté et même la couronne, Josèphe, Ant. jud., IX, ix ; mais, en garantie de sa soumission, il fit, probablement parmi les familles principales, de nombreux otages, et établit le royaume de Juda dans une sorte de vassalité, IV Reg., xiv, 14 ; toutefois Dieu, qui avait ses desseins sur ce royaume, ne permit pas qu’il disparut.

Les quinze années qu’Amasias régna après la mort de Joas, roi d’Israël, IV Reg., xiv, 17 ; II Par., xxv, 25, furent sans gloire. Soit découragement, soit sentiment de sa réelle impuissance, il ne fit rien pour rendre à ses États leur ancienne prospérité. C’est alors que s'éleva contre lui à Jérusalem une conjuration dont le texte ne désigne ni le motif ni les auteurs. En réalité ce fut un châtiment providentiel de son mépris pour Dieu et de son idolâtrie. II Par., xxv, 26 ; cf. IV Reg., xiv, 3 ; II Par., xxv, 14, 20. Ce n'était pas d’ailleurs une révolution politique, mais un ressentiment tout personnel, puisque les conjurés lui donnèrent comme successeur son propre fils. Amasias n’osa tenir tête à l'émeute, sentant sans doute combien peu il avait les sympathies de son peuple, chez lequel subsistait le mécontentement d’avoir été entraîné dans l’entreprise aventureuse contre Israël, d’avoir vu la cité sainte démantelée et les principaux citoyens pris en otages. Il se réfugia à Lachis, où il fut bientôt rejoint par les conjurés et mis à mort. IV Reg., xiv, 19 ; II Par., xxv, 27. Il était âgé de cinquante-quatre ans. IV Reg., xiv, 2. De splendides funérailles lui furent faites : son

corps porté « sur des chevaux », IV Reg., xiv, 20 ; II Par., xxv, 28, à Jérusalem, fut déposé solennellement dans le tombeau de ses pères. Amasias avait régné vingt-neuf ans, durant lesquels son caractère s'était manifesté par les plus étranges contrastes, à tel point que l'Écriture Sainte peut successivement le louer comme un roi craignant Dieu, et le condamner comme un impie. Tel il fut en effet, tantôt fidèle au Seigneur jusqu'à l’héroïsme, comme lorsqu’il renvoya son armée de mercenaires, II Par., xxv, 10, tantôt infidèle jusqu'à adorer les dieux des vaincus, II Par., xxv, 14 ; parfois prudent, modéré dans sa vengeance, IV Reg., xiv, 6 ; II Par., xxv, 3, 4, habile organisateur, II Par., xxv, 5, et parfois mesquin, II Par., xxv, 9, présomptueux, IV Reg., xiv, 8 ; II Par., xxv, 16, violent, II Par., xxv, 16, et cruel, II Par., xxv, 11-12. Son règne a donc un double aspect, glorieux et ignominieux. Comment Amasias passa-t-il de l’un à l’autre ? Par l’orgueil que lui donnèrent ses premiers succès. Il faut noter dans le récit de son règne l’allusion à la loi mosaïque, IV Reg., xiv, 6, qui est une preuve de l’existence du Deutéronome, et par conséquent du Pentateuque au temps d’Amasias.

P. Renard.

2. AMASIAS, prêtre du veau d’or à Bethel, sous le règne de Jéroboam II, roi d’Israël. Amos, vii, 10-17. Il dénonça à ce roi les prophéties que faisait Amos contre le royaume d’Israël, et il pressa ce prophète lui-même de retourner dans le royaume de Juda. Amos lui prédit qu’en punition de sa résistance aux ordres de Dieu, les plus grands malheurs tomberaient sur sa famille, et que lui-même mourrait dans une terre étrangère.

3. AMASIAS, père de Josa, de la tribu de Siméon. I Par., iv, 34.

4. AMASIAS, lévite, fils d’IIelcias, de la branche de Mérari. I Par., vi, 45.

5. AMASIAS (hébreu : 'Àmasyâh, « celui que Jéhovah porte ; » Septante : 'A|xa<naç), fils de Zéchri, grand capitaine sous le règne de Josaphat. Il commandait deux cent mille hommes. II Par., xvii, 16.

    1. AMASSAI##

AMASSAI (hébreu : 'ÂmaSsaï ; Septante : 'Ajiairta), fils d’Azréel, prêtre habitant Jérusalem au temps de Néhémie. II Esdr., xi, 13. Probablement le même que Maasaï, IPar., ix, 12.

    1. AMAT Félix Torres##

AMAT Félix Torres, écrivain espagnol, né le 6 août 1772 à Sallent, diocèse de Vich, mort à Madrid le 29 décembre 1847. Il fut chanoine de la collégiale de Saint-Ildefonse en 1805, et en 1815 sacriste de Barcelone. Le 1 er mai 1834 il fut sacré évêque d’Astorga, et il gouverna ce diocèse jusqu'à sa mort. Son œuvre principale, qui est rappelée comme son plus beau titre de gloire dans l'épitaphe qu’on lit sur son tombeau dans l’hôpital de la Corona de Aragon, c’est sa traduction des Saintes Écritures en espagnol. La sagrada Biblia, mievamente traducida de la Vulgata latina al espaiiol, aclarado et sentido de algunos lugares con la litz que dan los testas originales hebreo y griego, é ilustrada con varias notas sacadas de los santos Padres y espositores sagrados, 9 in-4°, Madrid, 1823-1825 ; 2<= édit, 6 in-l », Madrid, 1832-1835. Cette traduction n’a pas supplanté complètement celle de Scio, si célèbre en Espagne ; elle a eu néanmoins un très grand succès, et a été approuvée et recommandée par un grand nombre d'évêques, et comme la Société biblique a imprimé pour son compte la version de Scio, on a réimprimé à Barcelone, en un seul volume in-8°, en 1876, La sagrada Biblia d’Amat, afin de combattre la propagande protestante. La brièveté et la clarté des notes de l'évêque d’Astorga ont fait de sa traduction une œuvre vraiment populaire. Quelques mots ajoutés çà et là dans le texte en italiques lui suffisent souvent pour éclairer le