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AÏALON — AIGLE


tire probablement son nom des cerfs on des gazelles qui y abondaient autrefois. Aïalon est un peu au nord de la route de Jaffa à Jérusalem, non loin d’Amouas (Nicopolis) et de Bethsamès, sur l’ancienne limite du pays des Philistins et des possessions israélites. Le village de Yalo est situé sur une colline oblongue, d’un kilomètre de pourtour au plus, et dont le plateau était environné autrefois d’un mur d’enceinte. De cette muraille, il subsiste encore ça et là quelques pans en gros blocs mal équarris. Au sommet de la colline, on remarque les débris d’un petit château en belles pierres de taille. Il était plus élevé il y a quelques années ; mais, au dire des habitants, toute la partie supérieure en a été renversée par un tremblement de terre. Le village actuel renferme cinq cents âmes. Les maisons sont très grossièrement bâties ; elles sont presque toutes précédées d’un silo creusé dans le tuf, et destiné à contenir du blé, de l’orge et de la paille. Près du village s'étendent des jardins fertiles, où les figuiers surtout abondent. Les flancs des deux collines voisines ont été excavés, soit pour y pratiquer des cavernes ou des tombeaux, soit pour en extraire des blocs de construction. Quelques-unes de ces excavations servent maintenant d'étables pour les troupeaux.

Yalo a été identifié très justement par le D r Robinson avec la ville d’Aïalon. Elle paraît avoir été située sur les limites des tribus de Juda, de Benjamin et de Dan, et fut primitivement assignée à cette dernière, comme nous l’apprend le livre de Josué, xix, 40-42. Les Danites ne purent d’abord en expulser les Amorrhéens, qui ne furent rendus tributaires que plus tard, quand la maison de Joseph fut devenue plus puissante. Jud., i, 31-35. — La vallée qui est au nord de Yalo est la célèbre vallée d’Aïalon, immortalisée par cette parole fameuse de Josué, qui, craignant que le jour ne lui manquât pour achever la complète destruction des troupes des cinq rois amorrhéens, s'écria, en les poursuivant, à la descente de Béthoron : « Soleil, arrête-toi sur Gabaon, et toi, lune, sur la vallée d’Aïalon. » Jos., x, 12. Sous Saûl, Aïalon fut témoin d’une défaite des Philistins par ce prince, qui les poursuivit depuis Machmas jusqu'à cette, ville. I Reg., xiv, 31. Plus tard elle fut fortifiée par Roboam, qui l’enferma, ainsi que d’autres places, dans une enceinte murée, et y mit un gouverneur avec des provisions de vivres, de vin et d’huile. II Par., xi, 10-11. Sous le règne d’Achaz, elle tomba au pouvoir des Philistins, II Par., xxviii, 18, et c’est la dernière fois qu’elle est mentionnée dans les Livres Saints. V. Guérin.

2. AÏALON (hébreu : 'Ayyâlôn ; Septante : A’tXwji ; omis par la Vulgate), ville de la tribu de Zabulon, où fut enseveli un des juges, Ahialon, Jud., xii, 12 (le nom de lieu et le nom de personne ne diffèrent que par les pointsvoyelles). L'Écriture, qui ne la mentionne qu’en cet endroit, la distingue d’Aïalon, ville de Dan, par cette formule : « dans la terre de Zabulon. » Eusèbe en parle sous le nom de AlaXtv, Onomasticon, Gœttingue, 1870, p. 225, et saint Jérôme sous celui d’Aialim. Liber de situ et nominibus locorum heb., t. xxlii, col. 875. Van de Velde suppose qu’elle peut être identifiée avec Djaloun, endroit situé à environ quatre heures à l’est d’Akka ou Saint -Jeand’Acre. Memoir to accompany the map of the Holy Land, 1858, p. 283. Là, en effet, « sur les pentes septentrionales et inférieures de la montagne, sont les ruines d’un village détruit, sur l’emplacement duquel ont poussé d'énormes touffes de lentisques, des caroubiers, des chênes et plusieurs magnifiques térébinthes tombant de vétusté. Les arasements de deux constructions rectangulaires en pierres de taille de moyenne dimension sont seuls reconnaissables ; de nombreux débris de poterie jonchent partout le sol. » V. Guérin, Description de la Palestine, Galilée, t. i, p. 435. Si l’hypothèse est juste, Aïalon se trouvait ainsi sur la frontière des deux tribus d’Aser et de Zabulon. A. Legexdre.

3. AlALON (Vallée d'), vallée mentionnée dans le récit de la victoire de Josué sur les rois chananéens du « .d. Jos., x. 12. Voir Aïalon 1.

AÏAM, un des trente héros de David. II Reg., xxiii, 33. Voir Ahiam.

    1. AÎATH##

AÎATH, ville mentionnée sous cette forme seulement dans Isaïe, x, 28. La plupart l’identifient avec Haï. Voir Haï.

'ÀÏÊFÎM, 'ÀYÊFÎM, nom de lieu, d’après la plupart des commentateurs modernes. II Sam. ( II Reg.), xvi, 14. Les Septante, et, à leur suite, la Vulgate, ont pris ce mot hébreu pour un nom commun : IxXeXvnévoi, lassus, « fatigué ; » mais le contexte indique qu’il s’agit d’une localité puisqu’il est dit que David, fuyant de Jérusalem, lors de.la révolte d’Absalom, avec ceux qui lui étaient restés fidèles, « vint » en ce lieu, et que tous se reposèrent « là ». Si l’on traduit par « fatigués », signification que 'âyêfim peut réellement avoir, le texte n’indique point le lieu où « l’on vient ». — On ne rencontre d’ailleurs nulle autre part le mot 'Âyêfïm comme nom de localité, et il est impossible de déterminer sa situation autrement qu’en le plaçant dans le voisinage de Galgala ou de Jéricho, à l’ouest du Jourdain. Cf. II Reg., xvii, 16. Quelques commentateurs ont proposé de l’identifier avec Bahurim. Cette identification est fausse, car lorsque Jonathas et Achimaas vont annoncer à David ce qui s’est passé à Jérusalem depuis sa fuite, ils ne font que passer à Bahurim et vont chercher le roi plus loin. Il Reg., xvii, 17-21. 'Àyêfim était donc au delà de Bahurim. — Nous ne devons pas, au surplus, être trop surpris si nous ne connaissons pas son emplacement exact. Plusieurs autres localités bibliques sont dans le même cas que 'Àyêfim : nous ignorons absolument où elles étaient situées.

1. AIGLE, hébreu néSer, oiseau de proie dont le nom revient fréquemment sous la plume des écrivains sacrés.

  • 1. — Aigle royal (Aquila ChrysætcsX

Le nom hébreu signifie étymologiquement : « celui qui déchire la chair avec le bec ; » c’est du moins le sens de la racine. « û, nasara, d’où il dérive, et qui, en arabe,

se dit des oiseaux de proie. En assyrien, na&âr signifie aussi « dilacérer les chairs ». L’aigle constitue un genre d’Oiseaux de proie, de l’ordre des rapaces, de la famille des diurnes. Il est caractérisé par un bec fort, droit à sa