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BRAUN — BREBIS

1708. Il fut prédicateur de l’église réformée française à Nimègue, puis professeur de théologie et de langues orientales à Groningue. On doit à cet auteur, imbu des idées des coccéiens, Vestitus sacerdotum Hebræorum, sive Commentarius amplissimus in Exodi c. xxviii, xxix, et Levitici c. xvi, aliaque loca Sanctæ Scripturæ quamplurima, 2 in-8°, Leyde, 1680 ; 2 in-4°, Amsterdam, 1701. Cet ouvrage, où il est question des antiquités judaïques, devait faire partie d’un traité considérable, De sacerdotio Hebræorum. Il est l’auteur également d’un Commentarius in Epistolam ad Hebræos, in-4°, Amsterdam, 1705. En 1700, il avait publié, in-4°, à Amsterdam, cinq livres de Selecta sacra. Dans le premier, il s’occupe des villes ou des hommes à qui étaient destinées les Épîtres des Apôtres ; le second traite des sept sceaux dont il est question dans l’Apocalypse ; le troisième, de la sainteté du pontife suprême (Hebr., vii) ; dans le quatrième, il explique les lamentations des femmes sur la mort d’Adonis, dont parle Ézéchiel, viii, 14 ; le cinquième enfin contient, entre autres choses, une dissertation sur la beauté du style de l’Ancien Testament. — Ugolini, Thesaurus antiquitatum sacrarum, donne deux dissertations de cet auteur, tirées de ses Selecta sacra : t. xi, col. dcclxvi-dcclxxxiii, De adolitione suffitus ; t. xii, col. Clviii-ccxviii, De sanctitate pontificis maximi. — Voir Orme, Bibliotheca biblica, 1824, p. 59.

B. Heurtebize.

BRÉBIA Gabriel, né à Milan, avait fait profession de la règle bénédictine le 28 mars 1479, dans l’abbaye de Saint-Pierre de cette ville. Il a laissé Breve commentarium in Psalmos et in fine cujusque psalmi piæ aliquot orationes, in-4°, Milan, 1490. Il emprunte presque toutes ses explications à saint Jérôme et à Nicolas de Lyre. Brunet, Manuel du libraire, 1863, t. iv, p. 934, indique une édition de 1477, plus rare. — Voir Armellini, Bibliotheca Benedictino-Cassinensis, in-f°, 1731, t. i, p. 178 ; L. Hain, Repertorium bibliographicum, t. i (1826), p. 520.

B. Heurtebize.

1. BREBIS (hébreu : râḥêl, ṡéh ; Septante : πρόϐατον ; Vulgate : ovis, pecus. — Tâléh, le petit agneau ; kébéṡ et kibṡâh, kéṡéb et kiṡbâh, l’agneau, mâle et femelle, de un à trois ans ; kar, l’agneau gras ; chaldéen : ’immar ;


611. — Brebis de Palestine.
D’après une photographie de M. L. Heldet.

Septante : ἀμνός, ἄρς ; Vulgate : agnus, agna). La brebis, (fig. 611), femelle du bélier, est un mammifère de l’ordre des ruminants et de la famille des bovidés. Elle ne porte pas de barbe, comme la chèvre, et a le chanfrein arqué ; les cornes, quand elle en a, sont contournées latéralement en spirales, creuses, persistantes et ridées en travers. Elle est revêtue d’un duvet qui se développe au point de former une épaisse toison ordinairement blanche, parfois noire ou mêlée de noir et de blanc. Dans nos contrées, la brebis ne porte qu’une fois par an et ne fait en général qu’un petit par portée ; dans les pays plus chauds, elle porte souvent deux fois. La fécondité commence après la première année et continue jusqu’à l’âge de dix ou douze ans. La brebis est un animal d’intelligence fort bornée et de constitution assez faible. Si l’homme ne venait à son secours pour en prendre un soin continuel et la défendre, elle ne tarderait pas à disparaître à peu près de partout.

1. La race ovine de Palestine.

« Il y a en Palestine, écrit Tristram, deux races de brebis, autant que j’ai pu en juger par l’observation. Dans les montagnes du nord, c’est une race qui ne paraît pas différer du mérinos, avec une laine courte et fine, des jambes très bien formées, courtes et grêles. La brebis commune de Syrie est plus haute ; elle a les os développés et une vaste queue plate, point de cornes à la tête, excepté chez le bélier, et un long museau arqué, tel qu’on en voit représentés dans les paysages italiens. Ce qui caractérise cette race, c’est l’énorme développement de graisse qu’elle a à la queue. Aussi plusieurs la distinguent-ils de la brebis commune, ovis aries, sous le nom d’ovis laticaudata (fig. 612). C’est la seule race connue dans le sud de la contrée, et il semble bien qu’elle a été la brebis des anciens Israélites. Exod., xxix, 22 ; Lev., iii, 9, 11. Hérodote, iii, 113, et Aristote, Hist. anim., viii, 12, font tous deux mention spéciale de la brebis à large queue d’Arabie et de Syrie. Cette queue n’est qu’une masse adipeuse, qu’on emploie comme graisse pour l’éclairage et pour la cuisine. Les Arabes la font frire par tranches et l’estiment très délicate. Mais cela rappelle trop le suif frit. » The natural History of the Bible, Londres, 1889, p. 143. « On comprendra maintenant pourquoi, chez les Hébreux, la queue des béliers figure toujours parmi les meilleures parties de la victime qui devaient être brûlées sur l’autel. » Munk, Palestine, Paris, 1881, p. 30. Pour compléter ces remarques, voici ce qu’on lit dans d’Orbigny : « La queue, qui descend jusqu’aux jarrets, est très renflée sur les côtés, par l’effet d’une accumulation de graisse assez peu solide dans le tissu cellulaire, laquelle forme quelquefois une sorte de loupe très considérable, du poids de trente à quarante livres, recouverte en dessous d’une peau nue de couleur chair, et marquée par un léger sillon longitudinal. » Dict. univers. d’histoire naturelle, Paris, 1872, t. ix, p. 221.


612. — Brebis à large queue de Palestine.

« La couleur de la brebis est généralement blanche, de même que celle du bouc est noire. Mais, quoique la brebis noire soit rare, la brebis brune est assez fréquente dans certains troupeaux. En général, les brebis sont de couleur pie ou blanches. Les couleurs, bien distinctes chez les jeunes agneaux, le deviennent moins chez les vieilles bre-