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98 TOR mène .ni Baflion de France & Tes dépendances , les plus beaux cuirs que les Maures viennent y négocier avec les François. Ceux de la moindre elpèce le nomment des Elchartz. TORP , ou DORP. C'eft un mot de l'ancienne Langue • Teutonique , qui s'eft conlervé dans pludeurs noms de lieux de France, & fur-tout en Normandie. Il lignifie village. Dejcrip. Géogr. & Hifi. de la Haute-Norm. toni. I. p- <;6. TORPET. VoyeiToKvis. . TORPILLE, i". f.PoilIôn de mer qui jette ime humeur h froide, qu elle engourdit la main du Pêcheur, ibit qu'il pêche avec la main , foit avec le filet , Toit avec la foui- ne. Elle endort auffi les poiiTbns dont elle fait la pâtu- re. Torpédo. La torpille eil: mile au nombre des poillons plats & cartilagineux , comme la raie, le turbot , la foie & la tareronde. Son corps eft rond , lî on ôte la queue. Sa tête eft tellement enfoncée entre l'es épaules, qu'elle ne paroît aucunement. Elle a deux petits yeux, & outre celadeux trous enformedecroillànt, toujours ouverts, une petite bouche garnie de petites dents , & au-delîus deux perruis qui lui fervent de naleaux. Elle a cinq ouïes de chaque côté , petites & recourbées , & deux aîles fur la queue. Lapeaudedellus eft molle, déliée, blanchâtre, celle de deilous jaunâtre, tirant à la cou- leur de vin. Il y en a quelques-unes qui ont fur le dos cinq taches noires , rondes ,difpofées en pentagone -, d'autres en ont plulîeurs fans ordre. D'autres^ n'en ont point du tout. Ariftote dit qu'on en a vu une qui avoir fait 80 petits. Nonobftant le venin qu'elle jette en vie , on ne laiflè pas d'en manger la chair -, & Hippccrate en recommande l'ufage en plulîeurs mala- dies. Matthiole dit qu'il n'y a point d'homme qui ait le bras fi fort, qu'il puilfe long-remps fourenir une torpille vive. Le Sieur Stepffano Lorenzini Florentin a fait un Traité particulier de la torpille. Il dit que la petite el- pèce ne pefe jamais plus de lix onces, & que celles de la grande vont depuis 18 jufqu'à 24 livres. Il met ce poiilbn au nombre des vivipares , quoiqu'il air des œuts. Son cœur palpite 8 ou $> heures après qu'il eft arraché -, mais il foutient qu'il faut toucher h torpille immédia- tement avec la main nue en deux mufcles qui l'entou- rent, où réfide fon venin , pour en fentir Tengourdil- femenr. Kempfer alïiire que quand en touchant la torpille , on retient fortement fon haleine , on ne relient aucun des eftets qu'on lui attribue. Quelques Phylîciens ont mieux aimé nier cette qua- lité engourdiflânte dans la torpille , que d'en chercher la eau le. Mais ce fait eft conftaté par un trop grand nom bre d'obfervations , pour être révoqué en doute. Quelques-uns , comme Redi , Lorenzini , Perraulr, &c. attribuent cet engourdillèment à l'émifTion de cer- tains corpufcules qui Ibrtent continuellement de ce poilTon, mais beaucoup plus abondamment quand on le touche , que dans un autre temps. Ces corpufcules échappés de la. torpille , caufenr, difent-ils, l'engour- dilïement des parties dans lefquelles ils s'infinuent , ou par leur nombre , ou par la difproportion de leut figure avec celle des vaiileaux dans lefquels ils pénétrenr. Quelques Phyficiens , comme Borelli , Trouvent cette explication peu fatisfaifante. Si l'engourdiiremcnt di- fent-ils, dépend .de l'émiflion des prétendus corpufcu- les, il devroit être plus foible dans le premier inftant , & aller en augmentant, à mcfure qu'il s'infinueroit un plus grand nombre de ces corpufcules torporifiques. C'eft ainfi que la chaleur augmente par degrés , à me- fure qu'il s!infinue dans le corps un plus grand nombre de parties ignées. Cependant l'expérience nous ap- prend leconrraire. L'engourdilïemenr eft plus fort dans le premier moment , & va toujours en diminuanr. De plus, ces prétendus corpufcules devroient s'intro- duire dans la main , par exemple , ou dans route autre partie du corps , lors même qu'elle ne touche pas immé- diatement la torpille , fi elle n'en eft que très-peu éloi- gn'e, d'une ligne, par exemple. Cependant il eft en- core certain qu'il n'y a d'engourdillemenr que lorfqu'il y a contaél immédiat. C'eft pourquoi Borelli attribue l'engourdiflèment à TOPv un tremblement violent dont ce poifTon eft agité quand on le touche : agitation que n'a jamais pu découvrit M. de Réaumur : mais il a obfervé que ledos de la tor- pille , avanr qu'on la touche, devient concave, de con- vexe qu'il étoit : dans l'inftant où on la touche, il rede- vienr lubitement convexe : mouvement qui s'exécute par le itléchanifme de deux mufcles qui occupent , l'un à gauche , l'autre à droite , la plus grande partie du corps de ce poilfon. En reprenant ainlî la figure con- vexe , la torpille donne un coup lubit à la main qui la touche , coup d'autant plus violent , qu'il eft plus prefte ; & c'eft ce coup qui produit l'engourdillement. TORQUE, f. f. Terme de Blafon , qui le dit d'un bour- let de figure ronde tant en fa circonférence, qu'en ion tortil, étant compofé d'étofie tortillée, comme le ban- deau dont on charge la tête de More , qui fe pofe fur les écus. Jntortunij pittacium intortuin. La torque eft toujours de deux principaux émaux qui fonr le gros des Armoiries, aulïï-bien que les lambrequins. C'eft le moins noble des enrichillemens qui fe pôle fur le heaume pour cimier. Torque, f. f. Vieux mot. Toque, bonnet rond. Les Mar- guerites de Marguerite Roine de France. Moi de bonnets De torques, de tourets de nés , De garde-cols &' de cornettes. TORQUÉMADA , ou TORCQUÉMADA. Bourg ou pe- tite ville de la Caftille vieille en Efpagne, lut la Pizuerga, aux confins du Royaume de Léon. On prend Torque- mada pour l'ancienne Augufta-Nuova ou Porta-Au- gufta, que d'autres placent à Covarruvias. TORQUER. V. a. C'eft en termes de Manufadiurp de tabac, faire les cordes du tabac , le filer pour le mettre en rouleaux. TORQUET. f. m. Il n'a d'ufage que dans certe façon de parler populaire. Donner du /on/i/^/ à quelqu'un; pour dire , le tromper, lui dire des chofes contraires à ce qu'on penfe pour le faire tomber dans le panneau. Ver- borumfiillacia. Je lui ai donné du torquet. On dit aufli, donner le torquet. TORQUETTE. f. f Certaine quantité de marée entor- tillée dans de la paille. Pifcium fajciculus. On le die aufîîpar métaphore d'un panier de volaille ou de gibier. ToRQUETTEs de Tabac. Ce fonr des feuilles de tabac roulées & pliées extraordinairemenr : elles font à-peu- près comme les andouilles , à la réferve qu'on n'y met pas tant de petites feuilles dans le dedans. TORQUEUR. f m. Terme de Manufacture de tabac. C'eft celui qui fait les cordes de tabac. Ce mot vient du Latin/or^H(?r^. TORRE. i. f Nom Italien &EfpagnoI, qui fip;nifieTour, Turris, tk qui entre en plufieurs noms de lieu. ToRRÉ , TuRRÉ. Nom d'une rivière du Frioul , province de l'Etat de Venife. Turrus, Turris. Elle palle fort près d'Udine, & ayant reçu le Natifone, un peu au-dellùs. de Palma-Nuova,el!e vafe décharger dans leLifonzo, à quelques lieues au-delfous de Gradifca. ToRRÉ d'AcRi ou d'AcRi. Aciris. C'étoit anciennement une petite ville de laLucanie. Ce n'eft maintenant qu'un petit bourg du Royaume de Naples. Il eft dans la bafili- cate, à l'embouchure de TAgri , dans le golfe de Taren- te. Maty. ToRRÉ d'ANAzzo de Camarana , Caméra. Voye^ Anatio , Camarana , Caméra. ToRRÉ Di S. Basilio. Bourg du Royaume de Naples. Turris S. Bafdii. Il eft dans la Bafilicare , à l'embou- chure du Sino ou Senno dans le golfe de Tarente. Quel- ques Géographes prennent ce bourg pour l'ancienne Leut'arnia, petite ville de la Lucanie , laquelle d'autres placent à Alvidona, en Calabre. Id. ToRRÉ Di Cerdagna. C'étoit anciennement une petite ville. Cerretanum. Ce n'eft maintenant qu'un village fituédans la Cerdagne Françoife , en Catalogne , à trois lieues de Puicerda, vers le nord. Maty. ToRRÉ DEL Gréco, C'eft un village de la Terre de La- bour, fitué fur le golfe de Naples, à trois lieues de la