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pcitiiiences ; car cette matière là inspire ternhkmcnt. Scar.

TERRIEN, ENNE. adj. Ce mot, pour dire terrestre, n’est nlus en usage. Terreftris, terreus. Pleine d’orgutil, elle eût leKure le globe r« mt’/2. Bens.

Terrien, enne, f.se dit aussi de celui ou de celle qui possède une grande étendue de terre. Tellure multà dives, ditissimus agri. Le Roi d’Espagne est le plus grand terrien du monde depuis la découverte des Indes occidentales. Cette DuchclFe est une grande terrienne en Bretagne, elle y poisède beaucoup de terres.

^ En parlant des Particuliers, terrien désigne celui qui est : propriétaire de plusieurs terres. En parlant d’un Souverain, il désigne celui dont Ia domination s’étend sur beaucoup de pays.

☞ TERRIER. s. m. Un terrier, ou adjectivement, un papier terrier. Terme de Jurisprudence féodale. Registre contenant le dénombrement, les déclarations & reconnoissance des Particuliers qui relèvent d’une Seigneurie, & le détail des dtoits, cens & rentes qui font dus au Seigneur. sodex agrorum vecligal.um ; lilier ccusualis. Faire un terrier ou un papier terrier. Il faut obtenir des Lettres Royaux pour laconfeûion d’un papier terrier. Q ditauili.le l-cnifrdu Domaine.

Terriers, sont ceux qui représentcnt les droits d’une Communauté. Les Italiens nomment Terrieri les habitans naturels d’une contrée : à Lyon dans l’Hôtel de Ville, a la nomiiàation des nouveaux Echevins, les deux anciens qui doivent sortir^ & qui donnent les premiers leurs suffrage pour l’élection des nouveaux, font nommés ferrier^s. P. Mén.

Terrier, signifie aussi un trou que les lapins, renards & aunes animaux semblables se creuse.it dans la terre, où ils se fauvent de la poursuite des Chasseurs. Cuniculus, cubile. 0 fait mourir les renards en les enfumant dans leurs terriers.

On dit figuréiTient d’ua homme, qu’il s’est retiré dans Ton terrier, pour ’lire, qu’il ne paroîr plus dans le monde, qu’il vit dans une retraite obsture. Ac. Fr.

TERRIERE. s. f. Vieux mot. Trou que les renards & les lapins, Sx. quelques autres animaux font dans la terre pour se cacher. Il vient de terebra, parce que ces fortes de bctes terrain rqflro & unguihus terebrant. Valt-stana, p. l0.

☞ Terrine. s. m. Sorte de vaisseau de terre, plat par en bas, qui n’a ni pied, nianfes, & qui va tou jours en s’élargiUant par en haut. Terrine à mettre du lai : , à favonnet, &c. Cymbium ficlile. On appelle aussi terrine, une forte de ragoist fait dans une espece de terrine, & qu’on sert d’ordinaire pour entrée. On servit une terrine d’ailerons « & de queues de mouton. Ac. Fr. Patinarium ex. &c. Terrine de départ. Sorte de vase dont on le sert dans les opérations de Chimie & de Pharmacie, Voyez DÉ l’ART.

TERRINÉE. s. f. Ce qui est contenu dans une terrine. On a donné une grande terrinée de pois aux pauvres. Cette fille a une grande terrinée de linge à lavonner. Il est populaire.

☞ TERRIR. v. n. Prendre terre. Il ne se dit proprement que des tortues qui forter.t de la mer en certains temps, font un trou dans le fable sur le rivage, y pondent leurs œufs, puis les recouvrent pour les laisser cclore à la chaleur du soleil. Terram petcre. La laison où les tonues terri (fent. Voyez Tortue.

TERRiR, en termes de mer, se dit quelquefois pour, prendre terre après un voyage de long cours, & quelquefois même, avoir la vue de la rerre. Ad litus appellere. Nous terrimes à tel endroit.

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TERRITOIRE. s. m. Espace, étendue de tetre qui dépend d’une Seigneurie, d’une Juridiction, d’une Ville, d’un Evêché, &c. Territorium. Un Juge ne peut prononcer ni un Osticier exploiter, hors de son t ■territoire. Les Juges des privilégiés, comme Meilleurs des Requêtes du Palais, ou de l’Hôtel, n’ont point de •^■’tertitoire particulier. C’est une maxime que l’Eglise

☞ n’z poïm de territoire. ’EWe n’a point de JuriditFion sur le temporel, & le Juge Ecclcfiailique ne peut faire arrêter un Prêtre, ir.ême dans son Prétoire. Cujas dit dans le sitcme sens, que l’Eglise a un Auditoire, mais qu’elle n’a point de Juridiction.

Territoire, se dit aussi de la permission que donne un Evêque à un autre pour faire quelque fonction épiscopale dans Féteiidue de londiocèse. Territnnum concejj’um. L’Evêque de l’eauvais voulant faire le procès dans Rouen à Jeanne la Pucelle parce qu’elle avoir été prise dans son Diocèle, demanda au Chapitre de Rouen, le Siège vacant, territoire pour la juger. Cn dit en ce sens, prêter, donner territoire.

Territoire, se dit aussi de l’étcudue d’une Paroisse. Le territoire de ce Marquisat est bien étendu. La Cure de Sainte Mâtine de Paris n’a que trente maisons dans tout son territoire.

Bas territoire. Mots comiques, pour dire, la terre.

En aigle, unjour, dans ce bas territoire, Jupiter vit un beau jeune garçon. Bens.

(^ Quelques-uns font venir ce mot à terrendo 7 parce que le Juge a dans son territoire, jus terrendi. Il est plus naturel de le taire venir du mot terra, parce qu’en efltet le mot territoire désigne l’univerfalité des terres qui dépendent d’un certain er.droit. Il ne fau

☞ Mut confondre territoire & reffort. Territoire désigne uniquement le pays, & re£ort désigne la justice a laquelle ce lieu refsortit. Voyez Ressort.

TERROIR. s. m. Terre considérée félon ses qualités par rapport à l’Agriculture..S’oliilTz ager, tellus. Les plantes, les arbres ne viennent que felouque le terroirXtwî est : propre. Les faules, les aunes, les peupliers demandent un terroir huriiide & merécageu.- ; ; la vigne, un terroir fec, pierreux & de roche ; le blé, un terroir gr.as & fertile. Le terroir des landes ne se cultive pas, parce qu’il est trop ingrat.

☞ Terroir, Terrain, Territoire. Ces trois mots si approchans l’un de l’autre, & qui ont une même origine, ont pourtant un usage si différent, qu’on ne peut employer l’un pour l’autre. Terroir le dit de la terre, en tant qu’elle produit les fruits ; territoire, en tant qu’il s’agit de Jurisdiction, & terrain y en tant qu’il s’agit d’Architettute & de fortifications. Le Laboureur parle du terroir, le Jurisconsulte du^trritoire, l’Ingénieur & l’Architecte du terrain. Cependant par un ufige abufif, terrain &c terroir font (ou- ; vent employés comme synonimes. ]

On dit que le vin a un goût de terroir, quand il a quelque qualité délagréable, qui lui vient de la nature du terroir, où la vigne est plantée, l’^inum fapit foli naturam.

On le dit aussi au figuré d’une mauvaise h.abitude qu’on a prise dans le lieu de fa naissance. Les personnes de province ne peuvent se défaire d’un certain vice de stvlwVfort opposé àlapolitesse. Bell. Le peu d’A-rithmétique qu’il savoit étoit une foible semence qui germa bien vite chez lui par la bonne disposition du terroir. Font. Eloge de M. Roulle.

TERROT. s. m. C’est la même chose que terreau ; mais les Jardiniers & les struisstes disent ordin.aircment terrot., pour dire, du fumier pourri, mêlé avec de la rerre légère &du fable pafté dans un crible de fer. Stercus putridumvelveterascens. Le str.-vr grand & chaud ne vaut rien à l’anémone, Cult. des Fleurs Voyez : 7 Terreau.

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TERROTER. v. a. Terme de Jardinage. C’est couvrir de terror ou terreau. On terrotez% asperges de deux ans en deux ans, & on recouvre le terreau -• de la terre du fcntier. Pluciie. Les Jardiniers disent aussi terreauder.

TERRURE. s. f. Action de terrer. Voyez Terrer, terme d’Agriculture. Il ne faut qu’une médiocre quantité de nouvelle terre au pied des vignes baffes, & la règle est de mettre toujours un pied de distance entre une bottée & une autre. Une t’errure plus forrepourroir dénaturer les vignes, ôter la sincffe au vin, & former sur le pied une épaisseur capable de le priver de ces influer.ces de l’air qui y p< rtent le feu & les sucs les plus parfaits. SptU.. de la Kat. T. II, p- 351.