Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, VII.djvu/101

Cette page n’a pas encore été corrigée

aussi de deux choses qui n’ont point de rapport, cette queue n’est pas de ce veau-là. On dit des choses qui sont perdues & abymées, vous n’en verrez plus ni queue ni oreilles. On dit aussi d’une chose entièrement défaite ou consumée, il n’en est pas resté la queue d’un. On dit aussi de ceux qui vivent délicatement, & qui font semblant de se mortifier qu’ils se fouettent avec une queue de renard. On dit aussi d’une personne qui manque de quelque chose, qu’il en est pourveu comme un singe de queue. On dit aussi, Il n’y en a point de plus empêché que celui qui tient la queue de la poële ; pour dire, qu’il est plus difficile de gouverner, que de raisonner sur le gouvernement. On dit aussi, qu’on a pris un homme, une affaire par la tête & par la queue ; pour dire, qu’on l’a tournée & examinée de tous côtés. On dit aussi, commencer le Roman par la queue, quand on ne dit pas les choses dans leur suite naturelle. Les Africains disent, il est vaillant comme les lions d’Agla, à qui les veaux mangent la queue. On dit aussi, il y va de tête & de queue, comme une corneille qui abat des noix ; pour dire, il s’y employe de toutes ses forces. On dit encore, quand il pense courir, la queue lui choit ; pour dire, qu’il trouve toujours quelque chose qui arrête ses entreprises. On dit; c’est la queue à écorcher, pour dire, que c’est-là l’article le plus difficile.