chose que l’on regarde comme impossible, qu’on lui donnera un merle blanc, s’il en vient à bout.
Cet oiseau a tiré son nom de ce qu’il va seul & sans compagnie. Merula, quoi mera, id est, sola volitat, comme dit Varron. M. Huet.
Merle, est aussi un poisson semblable à une perche de rivière, qui a la bouche garnie de dents pointues & crochues, & qui est d’une couleur entre bleu & noir. Oniscus. Sa chair est tendre, nourrit peu, mais d’un bon suc, & facile à digérer.
MERLERE. Voyez Fanu.
MERLESSE. s. f. C’est ainsi que les Oiseliers de Paris appellent la femelle d’un merle. Merula femina. La merlesse n’est jamais si noire que le merle.
MERLETTE. s. f. Terme de blâson. Ce font des oiseaux peints sur l’écu, qui n’ont ni pieds ni bec, non plus que les alérions. Merula mutila. Ceux-ci sont différens des merlettes, parce qu’ils ont toujours les ailes ouvertes, étendues & abaissées, & sont posés dans l’Écu debout, & en pal : au lieu que les merlettes sont passantes, avec les ailes ferrées. Les merlettes sur les Écus sont des marques de voyages d’outre-mer, parce qu’on dit que ces oiseaux passent la mer tous les ans.
MERLIN. s. m. Merlinus. On donne ce nom aux Magiciens & aux Sorciers. Et l’on s’en sert pour signifier un grand Magicien, ou un grand Sorcier. Il vient de ce Merlin Enchanteur ou Magicien si fameux dans l’histoire d’Angleterre du cinquième siècle. Il étoit issu, dit on, du commerce d’une Dame Angloise avec un de ces Démons, à qui on donne le nom d’Incubes.
Merlin. s. m. Terme de Marine.
☞ Funiculus triplex. Petit cordage, ou ligne goudronnée y qui sert à faire des rabans, à amarrer de petites poulies, & à lier de gros cordages.
MERLINER. v. a. Terme de Marine. Merliner la voile, c’est l’attachera la ralingue avec du merlin. Vélum funiculis alligare.
MERLON, ou TREMEAU. s. m. Terme de Fortification. C’est le plan du parapet qui est entre deux embrasures ; sa longueur est de huit à neuf pieds du côté des canons, & de six du côté de la campagne, sa hauteur de six pieds, & son épaissèur de dix-huit. Interjeclus inter formentorum fenestras peribolus.
Ce mot vient de merulum, ou de merla, qu’on a dit dans la basse Latinité, pour signifier un créneau, ou le haut d’une muraille entrecoupé par des espaces égaux. Les Italiens l’appellent encore merla.
MERLOU. voyez Mellq.
MERLUCHE. s. f. Poissoi, de mer que les Latins appellent afellus, âne marin, qu’on nomme, aussi brochet de mer. Onifcus. Paul Jove dans son Livre de piscibus, C. I. dit Merluccia. Les Hollandois l’appellent Stockvick, c’est à dire, pjijffon de bâton, parce qu’outre qu’on le fait sécher, on le frappe encore avec un bâton, quand on le prépare, pour le manger. C’est en effet de la morue sèche. Il est de la longueur d’un pied ou deux, de couleur de gris-cendré, & il a le ventre blanc.
☞ On appelle poignée de Merluches, deux merluches jointes ensemble.
Ce mot vient de maris lucius, qui signifie brochet de mer.
MERLUSINE. s. f Nom de femme. Se d’un ancien Roman fait sur Merlusine, qui la fait passer pour une grande Sorcière. Merlusine. Cette Merlusine étoit une Comtesse de Lusignan, fort absolue, & qui commandoit à tous ses sujets avec une telle autorité, que lorsqu’elle leur envoyoit des lettres ou patentes scellées de son sceau, ou cachet, sur lequel étoit gravé une Sirène, il ne faisoit plus songer qu’à obéir absolument, & c’est de là qu’on a pris sujet de dire, qu’elle étoit Magicienne, & qu’elle se changeoit quelquefois en Sirène. Mascurat.
MERLUT. s. m. On nomme Peaux en meriut, le » ; peaux de bouc, de chèvre & de mouton en pos & en laine qu’on a fait sécher sur la corde, pour les pouvoir garder sans se corrg^inpre, en attendant qu’elles puissênt être passées en chamois, en mégie ou en maroquin.
MERME. adj. Vitux mot, qui signifie mineur, plus petit. Minar. Dans les assiscs de Jérusalem on trouve merme d’âge.
MERNIS. Nom d’une petite province de l’Ecosse septentrionale. Marmia, Mermia. Elle est bornée par les provinces de Mart &. d’Angus, & par la mer d’Allemagne. Elle peut avoir neuf lieues de côtés, & cinq dans sa largeur moyenne. Cowye, Dumnotir & Bervy en font les lieux principaux. Maty.
MÉROLE. s. m. Nom d’homme. Merulus. S. Mérôle fut Moine d’un Monastère bâti par S. Grégoire. Chastelain,21 Janvier. ’
MÉRON. Bourg de France dans l’Anjou, Election de. Montreuil Beilai.
MÉROPE. s. f. (ille de Caplelus, Roi d’Arcadie, mariée à Crefphonte, un des Héraclides, Joi de Mcf fenie.
MÉROPE. s. m. Fameux Devin du côtés des Troyens.
MÉROPÉ. s. f. Nom de l’une des Pléiades. Merope. L’étoile de Méropé est la plus obscure des Pléiades, parce que les six autres ayant épousé des dieux, celleci n’eut qu’un mortel pour époux, c’est-à-dire, Si- syphe. La honte qu’elle en a, fait qu’elle se cache. Voyez le IV. Livre des Faites d’Ovide, v. /7/.
MÉROPS. s. m. Oiseau dont parle Jonfton, qui est grand conurie un étourneau, & qui ressemble au messe. Ses plumes sont bleues sur le dos & pâles vers le ventre. Son bec est long, dur, courbé en forme de faux, sa langue est longue & déliée. Il ouvre son bec fort grand. Il dévore les abeilles & les autres mouches qu’il peut attraper, d’où il a été nommé par quelques-uns muscipula. Il est fort commun en Candie : on en voit aussi en Italie. Il fait son nid dans les cavernes à six ou sept pieds de haut, Se quelquefois aux environs des ruches à miel. Sa voix approche un peu de celle de l’homme, Se il prononce assez distinstement grul, grulu urubul. IJ y en a d’une autre espèce que les Allemans appellent hirundo marina. Il est un peu plus grand que le précédent. La chair du mérops fricalfée dans l’huile appaise la douleur que cause la piqûre de l’abeille, en l’appliquant sur lé mal. Son fiel mêlé avec de l’huile & de la noix de galle, donne aux cheveux une teinture fort noire. Le nom mérops vient de sur^u, divido, Se •i4’ot^ç, vox, quafl quod dividat vocem.
MEROS. s. m. Poisson qui se trouve lut les côtes orientales de l’Amérique méridionale. Il a quatre ou cinq pieds de long ; il est fort délicat, fait à peu près comme une carpe ; ses écailles sont plus grandes qu’un écu. Il y en a de deux espèces. Les uns ont les écailles rondes ; ceux ci s’appellent Me’ros. Les autres les ont carrées, & s’appellent Salemina en Portugais, Firaguerra en Indien. FrÉzier, p. 2 ç.
MÉROS, ou MÉRUS. Montagne de l’Inde, selon Strabon, Théophraste, Élien, Mêla & autres : elle étoit consacrée à Jupiter, Se on prétendoit que Cacchus y avoit été élevé. Le mot de méros en Grec signifie cuisse, c’est ce qui a donné lieu à la fable de Bacohus enfermé dans la cuisse de Jupiter, Se né deux fois. Qé, même montagne est appelée Nysa par Pline.
MÉROUÉE. s. m. Nom d’homme. Merov£us. C’est Je nom du troisième Roi des François. Mérouée régnoit vers le milieu du cinquième siècle.
MÉROVINGIEN, ENNE. s. m. Se f. cs : adj. Nom que l’on donne en général à tous les Princes de la première race de nos Rois. Alerovingus, Merovingius, a. parce qu’ils descendoient de Mérouée. Childéric III a été le dernier de la race Mérovingienne, Astrovingit.
Les Mérovingiens ont régné en France plus de 300 ans depuis Pharamond qui commença vers l’an 420. jusqu’à Charles Martel, environ l’an 715. Quelques vieux Auteurs ont dit Mérovingeois, mais aujourd’hui
