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au lieu du cantique Magnificat, on dit quelques autres prières ; & aux autres fêtes on dit l’ode neuvième, qui est toujours sur la sainte Vierge. Les Grecs disent toujours Laudes immédiatement après Matines, sans réciter auparavant les prières ordinaires du commencement des heures. Ainsi d’abord on dit le verset Omnis spiritus laudet Dominum, puis trois pseaumes, en mêlant aux versets du dernier différens stichères, Στιχήρα (ce sont des versets composés par ceux qui ont fait les hymnes des Grecs) ensuite le Gloria in excelcis, avec des oraisons, des litanies, ou Kyrie, eleison, des stichères, & des versets, le verset Gloria Patri, un stichère, στιχήρον ; le verset Bonum est confiteri Domino, le Trisagion, un Tropaire, des litanies, & les prières de la fin, ou le dimissoire, demissorium, ἀπολυτίϰιον, ou ἐξαποζειλάριον. A Prime après les prières ordinaires on dit trois pseaumes, des Tropaires selon le temps & les fêtes, quelques prières qui ne changent jamais, le Trisagion, un contacion, ϰοντάϰιον, (c’est une espèce d’hymne plus courte & plus simple que les autres) puis quarante fois Kyrie, eleison, des oraisons, & le dimissoire. Tierce, Sexte & None se disent de même, il n’y a de différence que dans les pseaumes. Après chacune des petites heures, les Grecs en récitent une qui leur est particulière, & qu’ils appellent μεσώριον, pour faire entendre qu’on la récite entre les autres heures. Ces Mésores μεσώρια, commencent par le Trisagion, puis on récite trois pseaumes, on répète le Trisagion ; on dit des Tropaires, trente fois Kyrie, eleison, des oraisons & le dimissoire ; les pseaumes & les oraisons changent à chaque mésore. A Vêpres après les prières ordinaires on dit le pseaume 103e, puis une grande litanie, quatre pseaumes en mêlant des stichères aux versets des deux derniers, ensuite des versets, des prophéties, une litanie, des oraisons, le pseaume 122e avec les stichères, le cantique Nunc dimittis, le Trisagion, un Tropaire, une litanie, & le dimissoire. Les Samedis, & aux premières Vêpres des fêtes solennelles, au lieu du pseaume 122e on dit plusieurs versets. Les Grecs appellent Complies ἀποδείπνον, ce qui veut dire après le repas, ou l’après-souper. Il y a trois sortes de Complies, les petites, les moyennes & les grandes, qui se disent en Carême, &c les autres le reste de l’année. Aux petites Complies après les prières ordinaires on dit trois pseaumes, puis le Gloria in excelsis avec des oraisons, un Odaire, le Trisagion, des Tropaires, quarante fois Kyrie, eleison, trois oraisons, dont la seconde s’adresse à la sainte Vierge, le dimissoire, l’absolution, & des prières pour les vivans & pour les morts. Aux Complies moyennes après les prières du commencement on dit le pseaume Qui habitat, &c, puis le cantique d’Isaïe Nobiscum, Deus, &c, des Tropaires, le symbole de Nicée, des invocations à la sainte Vierge, aux Anges &c aux Saints, le Trisagion, des Tropaires, quarante fois Kyrie, eleison, une oraison, trois fois Venite, adoremus, trois pseaumes, le Gloria in excelsis, & le reste comme aux petites Complies. Les grandes Complies ont trois parties ; dans la première, après les prières du commencement, on récite quatre pseaumes, puis le cantique d’Isaïe Nobiscum Deus, &c, des Tropaires, le Symbole de Nicée, des invocations à la sainte Vierge, aux Anges & aux Saints, le Trisagion, des Tropaires, quarante fois Kyrie, eleison, & une oraison. La seconde partie commence par le verset Venite, adoremus, qu’on dit trois fois ; après on récite deux pseaumes & l’oraison du Roi Manassès, le Trisagion, des Tropaires, le Kyrie, eleison, & l’oraison. La troisième partie commence comme la seconde, puis on dit deux pseaumes, la doxologie ou le Gloria in excelsis, le reste comme aux petites Complies. Il faut remarquer qu’il y a quelquefois, à certaines fêtes & en certains temps, de petits changemens qui ne font rien à la forme générale du bréviaire que nous avons expliquée ; par exemple, dans le temps Paschal, l’office est beaucoup plus court, & durant le Carême beaucoup plus long que dans un autre temps. Voyez le P. Goar, Godinus, le P. Morin, M. Habert, Evêque de Vabres, le Cardinal Bona, Du Cange, les Typiques des Grecs, le second tome du mois de Juin des Acta Sanctorum par les Jésuites, où l’on trouve un traité de l’ordre & de l’œconomie de l’office des Grecs.

L’église Arménienne a deux bréviaires ; le plus long se dit dans les monastères, & le plus court dans les autres églises. Le premier renferme tout le pseautier dans l’office de chaque jour ; & dans le second on ne dit le pseautier qu’une fois chaque semaine. Il y a huit parties dans l’office du bréviaire Arménien, qui sont l’office de la nuit, le point du jour, ou Laudes, Prime, Tierce, Sexte, None, Vêpres, & la pacification ou le repas, qui répond à nos Complies. On ajoute une petite heure qu’on dit en particulier avant la nuit, un peu devant que de se coucher. L’office de la nuit commence par le Pater noster, puis on dit le verset Domine, labia, &c. avec une prière à la sainte Trinité, quatre pseaumes, dont chacun est terminé par le verset Gloria Patri, une oraison, après laquelle on lit un sermon, ou une panérèse ; puis on dit Domine, miserere cinquante fois, ou cent, si c’est un jour de jeûne, ou trois fois seulement, si c’est un jour de fête, une oraison, des cantiques ; puis si c’est le Dimanche, on lit l’Evangile, ensuite on dit une oraison, puis les pseaumes du jour ou de la fête ; après quoi on lit quatre sermons, ou exhortations, qui changent selon les temps ; après chaque sermon on dit une oraison, ce qui répond à nos leçons & à leurs répons, ensuite on dit une hymne, qui est toujours la même, & une autre qui change chaque jour de la semaine ; on fait une prière : on lit le Ménologe, & l’on dit le Pater noster. A Laudes, après le Pater noster, on dit les quatre derniers versets du pseaume 89e, puis le cantique des trois enfans, Benedicite, &c, une oraison, un ode sur les Saints, une invitation à la prière, une oraison à la sainte Vierge, le cantique Benedictus, &c. après quoi les Dimanches on dit différentes prières, trois versets des pseaumes, on lit l’Evangile de la résurrection, un sermon qui est suivi d’une oraison : les autres jours, après le cantique Benedictus, on dit l’oraison. Ensuite les Dimanches & les autres jours on dit le pseaume 50 Miserere, une exhortation à la prière, une ode à la louange des Saints, une oraison, trois pseaumes, trois versets, le Gloria in excelsis, des oraisons, le Trisagion, un pseaume, après lequel on lit le Dimanche seulement l’Evangile du jour : puis on dit une ode, quatre pseaumes, deux versets, des prières, une hymne, un sermon, une oraison & le Pater noster, &c. A Prime, après le Pater noster, on dit une partie du pseaume soixante-quinzième, avec le verset Gloria Patri, &c. une oraison, le pseaume Bonum est confiteri, &c. une oraison, deux pseaumes, une hymne, les jours de jeûne seulement, puis un pseaume, & une partie d’un autre, deux autres pseaumes, deux versets, le Gloria Patri, &c. un sermon, une oraison, le Pater noster, &c. A Tierce, après le Pater noster, & une oraison au saint Esprit, on dit le pseaume cinquantième Miserere, une autre oraison au Saint Esprit, un pseaume & partie d’un autre, le verset Gloria Patri, un sermon, une oraison, & le Pater noster. A Sexte, après le Pater noster & une oraison au Père Eternel, on dit le pseaume Miserere, un sermon, une oraison, les pseaumes marqués pour Sexte, quatre versets du pseaume 40e, un sermon, une oraison, le Pater noster. A None, après le Pater noster, une oraison au fils de Dieu & le pseaume Miserere, on dit un sermon, une oraison, plusieurs pseaumes, un cantique, un sermon & le Pater noster ; après quoi dans l’église on dit la messe. Ceux qui récitent l’office en particulier, après ce dernier Pater noster, disent un pseaume qui change à chaque férie ; puis on récite un discours à la louange de quelque Saint, dont on