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COC

dans l’Inde, qui est rémarquable par un bruit semblable à celui du tonnerre, qu’elle fait, lorsqu’elle est échauffée. Dict. de James.

☞ COCARDE, s. f. nœud de ruban qu’on porte au retroussis du chapeau. Les Soldats portent des cocardes, ou d’une même couleur, ou de couleurs différentes, selon les différens Corps. La cocarde a succédé à l’écharpe.

☞ Ce mot vient aparemment de coq, parce que ces ornemens sont des espèces de crêtes. On appeloit autrefois bonnet à la cocarde, un bonnet où les enfans mettoient des plumes de coq.

COCASSE. adj. Ce mot se trouve dans le Dictionnaire François-Latin in-4o. 1618, avec la citation de Belleau, mais sans explication. Cotgrave, qui écrit coquasse, l’explique par coquemar ou chaudron.

Cocasse se dit aujourd’hui de quelqu’un qui fait ou dit des choses plaisantes & risibles.

☞ COCATRE. s. m. Chapon qui n’a été châtré qu’à demi.

COCATRIX, s. f. espèce de Basilic qui s’engendre dans les cavernes & les puits. En latin, basilicus regulus. Il y a en la Cité de Paris, un fief qui s’appelle Cocatrix, dans une rue du même nom.

☞ COCCARA. Espèce de gâteau des Grecs dont on ne connoît que le nom.

COCCEIA, s.f. nom d’une famille de l’ancienne Rome. Cocceia gens. On ne sait si la famille Cocceia étoit Patricienne, ou Plébéïenne. L’Empereur Nerva étoit de la famille Cocceia. Les médailles consulaires de cette famille sont rares.

COCCÉIANISME. s. m. Doctrine de Coccéius, fameux Théologien de l’Université de Leyde. Secte de Coccéius. Cocceianismus. Voyez Coccéien. Le Coccéianisme ne jeta pas seulement de plus fortes racines en Hollande : il passa la mer pour s’introduire en Zélande, où il trouva plusieurs personnes qui se déclarèrent pour lui. Hist. de Guillaume III. Joeger, dans son Histoire Ecclésiastique publiée à Hambourg en 1717, unit le Coccéianisme avec le Cartésianisme, & prétend que ces deux partis s’accordent ensemble en bien des manières, mais il distingue beaucoup Coccéius des Coccéiens.

COCCÉIEN, ENNE. Nom de nouveaux Sectaires qui sont répandus dans toute la Hollande & dans les pays voisins. Ils tirent leur nom de Jean Coccéius, Professeur en Théologie dans l’Académie de Leyde, qui étoit très-savant dans la langue hébraïque. Les autres Professeurs Calvinistes lui donnèrent le nom de Scriptuarius, parce que lisant continuellement l’Ecriture, il y avoit découvert plusieurs choses qui n’étoient point connues auparavant : il trouvoit, entr’autres choses, presque dans toutes les Prophéties de l’ancien & du nouveau Testament le règne de Jesus-Christ, & celui de l’Antechrist qui lui est opposé. On dit de lui, qu’il voyoit par tout le Messie, & que Grotius au contraire, qu’il combat ordinairement, ne le voyoit en aucun endroit. Il est le premier, dit M. Stoup, qui a découvert & enseigné la différence du gouvernement de l’Eglise avant la loi, sous la loi, & après la loi : il dit qu’avant la loi, la promesse avoit lieu, pendant laquelle l’Eglise étoit libre ; qu’à la promesse Dieu avoit ajouté la loi, laquelle ayant été premièrement représentée dans le Décalogue, ne contient que l’abrégé de l’alliance de grace & les commandemens de la foi, de la repentance & de la reconnoissance que nous devons à Dieu. Coccéius a plusieurs autres sentimens particuliers. Il croit qu’il doit s’élever dans le monde un règne de Jesus-Christ qui abolira le règne de l’Antechrist ; que quand le règne de Jesus-Christ sera aboli avant la fin du monde, après la conversion des Juifs & de toutes les Nations, l’Eglise sera alors fort éclatante : selon lui la Jérusalem céleste qui est décrite dans l’Apocalypse, représente la condition de l’Eglise telle qu’elle doit être glorieuse sur la terre, & non celle qui doit triompher dans le Ciel. Les Coccéiens font aujourd’hui un grand parti dans les Provinces-Unies. Voëtius & Desmarets condamnèrent plusieurs opinions de Coccéius comme hérétiques ; & ils prétendirent même qu’il étoit Socinien en beaucoup de choses ; ils le traitoient de Novateur, & d’homme qui s’attachoit trop à l’Ecriture ; pour ce qui est du Socinianisme, il seroit aisé de l’en justifier. Il a combattu avec force les Sociniens dans ses Commentaires sur l’Ecriture. Tout ce qu’on peut dire de lui, c’est qu’il a avancé quelques visions,& qu’il a eu des pensées trop particulières.

☞ COCCIGIEN, ENNE. adj. Terme d’Anatomie, qui se dit substantivement de quelques muscles qui ont rapport au coccix, des muscles du coccix. Coccygianus,a, um. L’Ischiococcigien, ou coccigien antérieur, est un muscle largement attaché à la portion antérieure d’un petit ligament transversal, qui paroît au haut du trou oval de l’os innomé, & qui n’est qu’un pli particulier du grand ligament transversal du bassin. De-là il se glisse entre ce grand ligament, qu’on peut appeler ligament ischio-pectiné, & le muscle obturateur interne, avec lequel on confond assez facilement ce muscle. Dans ce trajet il se concentre, & ensuite s’attache au bas du coccix. Winslow.

Le Sacro-coccigien ou Coccigien postérieur, est un muscle du coccix, attaché au bord de la face interne des deux premières vertèbres de l’os Sacrum, au bord inférieur interne du petit ligament sacro-sciatique, tout au long & à l’épine de l’os ischion. De-là il va aussi, en se concentrant, s’attacher au côté de la face interne du coccix au dessus de l’autre muscle. Winslow.

Le coccigien antérieur, ou Ischio-coccigien, auquel il conviendroit mieux de donner le surnom de latéral que celui de postérieur, peut avoir l’usage de soûtenir latéralement de côté & d’autre le coccix, comme en équilibre, & d’en empêcher le trop de renversement & même la luxation dans les grands efforts, par la sortie des matières dures & grosses. Id.

COCCIX, s. m. terme d’Anatomie. C’est un os qui est à l’extrémité de l’os sacré. Coccix. Il est cartilagineux, & sa figure est comme un bec de coucou, qui d’une base large va en se rétrécissant & en se courbant. Et c’est de-là qu’il tire son nom de κόκκυξ (kokkux), qui est un mot grec qui signifie coucou. Il affermit l’intestin droit & le cou de la vessie & de la matrice.

☞ COCCORA. Diane étoit honorée en Elide sous ce nom. On n’en sait pas la raison.

COCCOTHRAUSTE, s. m. oiseau que l’on trouve dans les bois d’Italie & d’Allemagne, & que l’on appelle encore Fringilla rostrate. Son nom lui vient de sa manière de vivre ; car il se nourrit, en été principalement, de noyaux de cerises, qu’il casse avec son bec, & de baies de différentes espèces. Il est propre pour l’épilepsie ; pour exciter l’urine étant mangé ou pris en décoction. Lémery, des drogues. Ce mot vient de κόκκος (kokkos), grain, & θραύω (thrauô), rompre.

COCCUS, s. m. nom qu’on donne à cette espèce de chêne vert qui porte la graine d’écarlate. Voyez Chêne vert.

Coccus se dit aussi de la graine même d’écarlate, qu’on appelle autrement kermès. Voyez Kermès. On trouve sur les racines de la pimprenelle commune, & sur une espèce de renouée qu’on nomme Polygonum cocciferum, des graines semblables à celles qui viennent sur le chêne vert. On les appelle coccus radicum, pour les distinguer des autres. Elles servent pour teindre en cramoisi. Il s’en trouve encore sur une espèce de piloselle.

COCHE, s. m. voiture posée sur quatre roues, qui est en forme de carrosse, à la réserve qu’il est plus grand. Essedum, rheda, carpentum viatorium. On s’en sert pour aller de ville en ville. Il y a des coches de Paris à Lyon, Rouen, Bourdeaux, & pour toutes les grandes villes de commerce. Les Rois de la première race se faisoient traîner par quatre bœufs atelés à une espèce de coche, & de charriot. Héliogabale se fit tirer dans un coche, par quatre femmes nues à travers les rues de Rome. Mont. On appelle aussi coche d’eau, des bateaux publics & couverts,