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Elle est sur une montagne de difficile accès : c’est de là que lui vient son nom ; car dum en gaulois signifioit hauteur, montagne. Cette ville a été si considérable, qu’il y a eut autrefois un Evêché. M. de Valois, dans sa Notice des Gaules, soutient le contraire ; mais M. Ménage le réfute dans son Hist. de Sablé, p. 205, 206. Château-Dun est plus orientale que Paris de 0h 4′ 4″, ou en degrés de 1d 1′ 0″. Il a de longitude 18° 58′ 20″, de latitude 48° 4′ 5″. Cassini.

Château-Fort. Petit pays dans la Marche.

Château-Gontier. Ville d’Anjou. Castrum Gontherii. Elle est située sur la Mayenne, à sept lieurs d’Angers.

Château-Ladon ou Château-Landon. Ville du Gâtinois, assez ancienne, si nous en croyons Vigenère, aui la prend pour le Vellaudunum de César ; d’où il croit que s’est fait Landon, en mangeant la première syllabe ve. Château-Landon est aux confins de l’Île de France, sur le Loin, entre Montargis & Nemours. Voyez aussi Du Chesne, Antiq. des villes de Fr. Liv. I, c. 65.

La Congrégation de Château-Landon. Congrégation de Chanoines-Réguliers. Jacques d’Aubusson de la Feuillade, Abbé Commendataire de l’Abbaye de S. Severin de Château-Landon, y fit venir vers l’an 1497 six Chanoines de la Congrégation de Vindeseim, pour y mettre la réforme. Cette réforme eut tant de réputation, que plusieurs Monastères considérables, & entr’autres S. Victor de Paris, s’y unirent, & composèrent une Congrégation, qu’on appele la Congrégation de Château-Landon. Elle subsista jusqu’en 1577, que l’Abbaye de S. Victor ayant été jugée plus commode pour la tenue des Chapitres généraux, on les y tint dans la suite, & cette Congrégation prit le nom de Congrégation de S. Vitor. En 1624, l’Abbaye de S. Severin de Château-Landon s’en sépara, & en 1636, la réforme de la Congrégation de France entra dans S. Severin. Pour la Congrégation de S. Victor, elle ne subsiste plus. P. Hélyot, T. II, c. 53.

Château-Lin. Bourg de Basse-Bretagne dans le Diocèse de Quimper, considérable par ses carrières d’ardoises. Castrolinum.

Château-Meillant. Ville de France dans le Berri. Castrum-Meilliani. Louis XIII l’érigea en Comté. Voyez La Thaumassiere, Hist. de Berri, L. VIII, ch. 1.

Château-Neuf. Nom de différentes villes. Castrum Novum. L’une est dans l’Angoumois sur la Charante. C’est proche de cette ville de le Prince de Condé fut tué, dans le combat qui se donna l’an 1569. Une autre en Berri sur le Cher, qui a titre de Baronnie. Voyez La Thaumassiere, Hits. de Berri, Liv. IX, c. 28. Une troisième dans l’Orléanois, qui a un château situé sur une montagne, & bâti par Valentine, veuve de Louis Duc d’Orléans. Une quatrième est capitale du Valromey. Une cinquième nommée Château-Neuf en Timerais, petit pays dont elle est la ville principale, appartient à l’Île de France. Je ne parle point des deux bourgs de même nom, l’un en Anjou sur la Sarte, & l’autre en Bretagne. Il y a encore Château-Neuf de Randon, ville de France dans le Gevaudan, qui appartient au Vicomte de Polignac. Voyez Valois, Not. Gall. p. 135.

Château-Pélerin. C’est un château sur la côte de Phénicie, entre Saint Jean d’Acre au nord, & la ville de Tartoura au midi. Peregrinorum Castellum. Il s’appelle ainsi, parce que les pélerins y venoient autrefois aborder, & y trouvoient leur sûreté. Mém. des Miss. du Lev. T. V, pag. 21.

Château-Porcien. Petite ville & principauté en Champagne, sur l’Aine, à une ou deux lieues au dessus de Rétel. Castrum Porciani.

Château-Regnant. Principauté & petite ville du Rételois, sur la Meuse. Castrum Reginaldi.

Château-Renard ou Regnard, dans le Gâtinois. Castrum Vulpium, ou Castrum Raynaldi.

Châteauroux. Ville de Berri. Castrum Rodulphi, ou Radulphi. Elle est sur l’Indre. Louis XIII l’érigea en Duché-Pairie ; elle a été à la maison de Conde. On y fait beaucoup de draps de Berry. Ce nom s’est fait par corruption de Château-Raoul. Voyez la Thaumassiere, Histoire de Berry, Liv. VII, c. 2, & suiv. Châteauroux, est aussi une ville Episcopale de l’Île de Nègrepont. Castal’roffo, en italien, Castrum rufum.

Château-Salins. Bourg de Lorraine. Castrum Salinarum, près de la rivière de Seille. Son nom lui vient de ses bonnes salines.

Château-sur-Epte. Paroisse du Vexin Normand, ainsi appelé à cause de son château, qui défendoit le passage de la rivière. Castrum ad Eptam. Voyez la Description Géogr. & Hist. de la Haute-Normandie, Tom. II, p. 323.

Château-Thierry. Ville de la Brie pouilleuse. Castrum Theoderici. Elle est sur la Marne. C’étoit la partie de notre illustre La Fontaine.

Château-Vilain. Bourg de Champagne vers la source de la rivière d’Aube. Castrum Villanum.

Tous ces noms sont masculins, comme celui de Château.

Châteaux. (les) Ce sont les Dardanelles ; les deux Châteaux de Sestos & Abydos. Voyez Dardanelles. Castella. Nos Cartes marines les appellent Castelli, qui est le nom qu’on leur donne en italien. Il n’y a qu’environ douze milles des Châteaux à Ténedis. Du Loir. L. VII, p. 215.

CHATÉE. s. f. La portée d’une chatte, tous les petits d’une chatte. Ce mot n’est pas reçu.

☞ CHATEIGNERAIE. (la) petite ville de France en Poitou, à six lieues de Luçon.

CHÂTEL. s. m. Petit château. Castellum. C’est un vieux mot françois, formé de ce mot latin, & qui n’est resté que dans quelques noms propres de lieux, & quelques noms de famille. Ainsi l’on appeloit Châtel-Aillon une ancienne ville du pays d’Aunis, qui est détruite, Castrum ou Castellum Julii. Châtel-sur-Moselle est une Seigneurie de Lorraine.

CHÂTELAIN. s. m. C’étoit autrefois le Gouverneur d’un château, établi par les Ducs ou Comtes, dans les principales bourgades, tant pour les tenir dans l’obéissance, que pour y rendre la justice. Castellanus dinasta. Il semble que la principale fonction de cet Officier étoit la garde du château, d’où lui est venu le nom de Châtelain. Il étoit tenu par conséquent de le pourvoir de toutes sortes de munitions de guerre & de bouche, & d’y entretenir un certain nombre d’hommes, tel que le Seigneur ou son Bailli l’avoit réglé. Suivant quelques Ordonnances, il étoit obligé d’y faire sa résidence : quand les milices de la Châtellenie marchoient pour quelque expédition, c’étoit à lui de les commander, sous les ordres toutefois du Bailli. Il étoit aussi de son emploi de fournir des vivres à ceux que le Dauphin étoit tenu de défrayer en campagne. L’emploi du Châtelain exigeoit sur-tout de veiller à la conservation des biens du Seigneur, & de faire recueillir les fruits qui provenoient dans ses fonds pour les vendre à son profit, après en avoir réservé la quantité nécessaire pour la provision du château. Le même étoit chargé de la recette générale des droits seigneuriaux, pour lesquels il avoit un receveur, ou qu’il donnoit à ferme pour s’épargner l’embarras du détail. Il jouissoit, au moins en quelques lieux, du privilége qu’avoit le Bailli, de pouvoir en certains cas aliéner les fonds domaniaux, les échanger, ou les donner en emphitéose. Il pouvoit aussi donner l’investiture des fonds qu’il avoit inféodés, & en recevoir l’hommage au nom du Seigneur. Pr. de Valbonnet, Mém. pour l’Hist. du Dauph. Disc. V, c. 3. Les fonctions militaires attachées à ces offices les faisoient rechercher des principaux de la noblesse, qui s’en trouvoient honorés. Id. Dans la