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CER

qui la tire à côté & en arrière. Il prend son origine de la partie supérieure de la corne de l’os hyoïde, & va s’insérer aux côtés de la langue. Il y en a deux, un de chaque côté.

☞ CÉRATOIDES. s. f. Pierre de nature marneuse, durcie par le temps, parsemée de petits points noirs, en forme de cônes, traversés de stries qui n’occupent que la moitié de sa superficie. Le reste est uni, & souvent orné de ramifications. On dit qu’elle vient de Néocastro cap de Romanie.

CÉRATOPHYLLON. s. m. Plante aquatique. Voyez-en les espèces dans le Dict. de James. On ne leur attribue aucune propriété médecinale.

☞ CÉRAUNE. Ceraunus, foudre. Surnom qui fut donné à Ptolomée, Roi de Macédoine, & à Sélénus, Roi de Syrie, à cause de leur bravoure. C’est ainsi qu’on parle d’un grand Capitaine, devant qui tout plie ; nous disons que c’est un foudre de guerre.

CÉRAUNIEN. Voyez Acrocéraunien.

☞ CÉRAUNOSCOPION. s. m. Partie du théâtre des Anciens. Espèce de machine versatile, de la forme d’une guérite, d’où Jupiter lançoit la foudre, dans les pièces ou ce spectacle étoit nécessaire. Encyclopédie.

CERBÈRE. s. m. C’est un chien à trois têtes, que les Poëtes ont feint être commis à la garde des enfers, qu’on dit avoir été enchaîné par Hercule : sur quoi les Mythologistes ont fait différentes interprétations. Cerberus. Hesiod. Théog. v. 312, lui donne cinquante têtes, & Horace, cent, Liv. II, Od. 13, v. 34. Les Platoniciens, entendoient par cerbère un mauvais démon. Voyez Vossius à la fin du ch. 19, du Liv. II. De Idolol.

Ce mot vient du grec κρεοϐόρος, qui signifie carnassier, qui dévore avidement la chair.

On appelle figurément & par exagération, un Suisse, ou un Portier rude & rebutant, un Cerbère.

Marot appelle Cerbère le Geôlier d’une prison.

Si rencontrai Cerberus à la porte,
Lequel dressa ses trois têtes en hault,
A tout le moins une qui trois en vault.

Cerbère. Terme de Chimie. Les Chimistes donnent ce nom mystérieux à ce minéral qu’on nomme vulgairement salpêtre.

CERBONEY. s. m. Nom d’homme. Cerbonius. Cerbonius, que nous appelons Cerboney, fut l’un des plus saints Evêques qu’eut l’Eglise au VIe siècle. Baillet. Il fut Evêque de Populone en Toscane.

CERCACOLA. s. f. Drogue employée dans le Tarif de la Douane de Lyon de 1632.

CERCE en Architecture. Voyez Cherche.

CERCEAU. s. m. Lien dont on se sert pour relier les tonneaux, les cuves. Circulus. Les cerceaux sont faits de branches de châtaignier fendues par le milieu. ☞ Ce sont les meilleurs ; quelquefois de coudre, de bouleau, de frêne, &c. Il faut remettre des cerceaux à cette cuve. Le premier cerceau d’un tonneau se nomme le talus ; le second, qui est double, sommier ; le troisième & le quatrième, collet & sous-collet, ou premier & second collet. Les autres n’ont point de nom particulier, excepté celui qui est plus proche du bondon, qu’on appelle le premier en bouge.

☞ Ce mot vient du latin circulus, du grec κύκλος.

Cerceau se dit chez les Ciriers, d’un petit cercle garni de petits crochets où ils suspendent la bougie de distance en distance.

☞ Chez les Boutonniers, c’est un fil d’or, plié en cercle qu’on aplatit, & auquel on fait prendre à la main la forme du bouton sur lequel il se jette.

Cerceaux, en termes de Fauconnerie, sont des pennes du bout de l’aile des oiseaux de proie. Les faucons, sacres & laniers n’en ont qu’un ; les autours & les éperviers trois. Il y a jusqu’à sept pennes, les premières desquelles sont appelées cerceaux ; les suivantes sont appelées Vanneaux.

Cerceau est aussi un terme d’Oiseleur, qui signifie une sorte de filets pour prendre des oiseaux à l’abreuvoir.

Les porteurs d’eau à Paris appellent cerceau, un ovale fort alongé, au milieu duquel ils sont placés quand ils portent leurs seaux, & qui les tient dans une égale distance à leurs côtés.

Cerceau est aussi un vieux mot qui signifie les agitations de l’air, par le battement des ailes des oiseaux, qui fendent l’air. On le dit aussi des ronds de ces cercles concentriques, qui se font dans les eaux calmes quand on y jette quelque pierre.

CERCELLE ou CERCERELLE. s. f. Quelques-uns disent SARCELLE. Oiseau aquatique. Querquedula, cerceris. La Cercelle est une espèce de canard plus petit que les autres, & dont la chair est plus délicate. L’on n’en voit qu’en Automne & en Hiver. Athénée, Liv. I, ch. 8. Liv. III, ch. 1. Pline, Liv. X, ch. 22. Belon, Liv. III, ch. 21, parlent de la Cercelle. Il y en a de plusieurs sortes, & de différens plumages.

La première espèce a une couleur qui ne change que très-rarement : le plus souvent les femelles sont grises autour du cou, & jaunâtres sous le ventre. Elles ont le dessus du dos & des aîles, & le croupion brun, avec une tache luisante sur les ailes ; ainsi que les canards, & une ligne blanche au-dessous venant de l’extrémité des plumes, & qui traverse par le milieu de l’aîle. Les douze premières pennes de l’aîle sont d’une même couleur ; mais les autres qui suivent, sont blanches à leurs extrémités, ce qui compose une seconde ligne blanche, la première étant de l’extrémité des grosses pennes ; & comme les plumes des aîles sont noires par dessus, elles font paroître une tache noire de chaque côté.

La seconde espèce de cercelle a le bec noir & large. Sa tête est d’un rouge éclatant, avec une longue tache verdâtre, qui commence vers les yeux, & va finir derrière la tête. Son cou, son dos, & presque tout son ventre sont couverts de plumes noires & blanchâtres, en façon d’écailles. Sa gorge est cendrée, & marquée de points noirs ; sa poitrine d’un cendré brun ; ses aîles & sa queue d’une couleur entre le brun & le noir, diversifiées en plusieurs endroits de blanc, de noir & de vert. Ses jambes ne sont ni grosses, ni robustes. Ses pieds sont étroits & bruns, & ont des membranes noires.

La cercelle de la troisième espèce est appelée par Aldrovand, cercelle d’inde. Elle est beaucoup plus petite que les canes. Le dessus de son bec est plus long que le dessous. Son bec, ses doigts & ses pieds, sont d’un beau rouge. Le dessus de sa tête, le haut de son cou, & presque tout son dos sont de couleur jaune, aussi-bien que son croupion, qui est couvert de taches en forme de croissant, qui sont noires & assez grandes. Le dessous de son cou, sa poitrine, & tout son ventre sont blancs. Il y a dans ses aîles une grande diversité de couleurs, qui les rendent très-belles ; car les premières plumes, qui sont à l’épaule, sont d’une couleur de rose passée, & marquées de taches noires faites en croissant, ainsi que son croupion. Les plumes qui suivent celles-ci, sont en partie blanches & en partie vertes. Les plus longues de toutes, sont ornées d’une couleur bleue très-éclatante. Sa queue est en partie verdâtre, & en partie bleuâtre, comme celle des autres cercelles. Ses doigts sont sans membrane.

CERCHE. s. f. Voyez Cherche.

☞ CERCIFI. s. m. Voyez Salsifis.

CERCIO. s. m. Oiseau des Indes, dont parle Jonston & Lémery. Il est gros comme un étourneau, marqué de diverses couleurs, & remue presque toujours la queue. C’est le plus disciplinable de tous les oiseaux pour apprendre à parler. Il l’est encore plus que le Perroquet.

CERCLE. s. m. Terme de Géométrie. C’est une figure comprise sous une seule ligne, qui a un point au