Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, II.djvu/308

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
300
CAS

ment. Le Roi a fait bâtir dans ses villes de guerre des casernes magnifiques, qui sont de grands hôtels pour loger les garnisons.

☞ On a aussi donné le nom de casernes à des bâtimens magnifiques, de grands hôtels que le Roi vient de faire bâtir dans plusieurs endroits aux environs de Paris, pour loger les Gardes Suisses.

CASERNER. v. n. Loger dans des casernes. On fit caserner la garnison.

☞ On dit activement, caserner des Troupes, les renfermer dans des casernes.

Caserné. part. Sa Majesté ordonne que dans les routes ses troupes seront casernées, comme il se pratique dans les lieux où elles tiennent garnison. Ordonn. de 1718.

☞ CASERTE. Caserta. Petite ville d’Italie, au Royaume de Naples, dans la terre de Labour, avec un Evêché suffragant de Capoue.

☞ Cette ville donne son nom à une montagne voisine.

CASETIN. s. m. Terme d’Imprimeur, diminutif de case. Typorum casula, loculus, locumentum, capsula. Les casetins sont les différens compartimens, ou petites loges carrées de la case, chacun desquels est destiné à un caractère. Le casetin de l’A, du B, &c. On dit aussi Cassetin.

CASEUX, EUSE. adj. Qui est de la nature du fromage. Epithète qu’on donne aux parties les plus grossières du lait, dont on fait des fromages. Casearius. On les appelle aussi fromageuses. Le lait d’ânesse ne contient que peu de parties caseuses ; mais celui de vache en contient beaucoup.

Ce mot vient du latin caseus, qui signifie fromage. Voyez Lait.

☞ CASHEL ou CASSEL. Ville d’Irlande, dans la Province de Munster, au Comté de Tipperary. C’étoit autrefois la capitale de la Province. C’est encore le siège d’un des quatre Archevêchés d’Irlande.

CASI. s. m. Terme de relation. Juge des causes civiles en Perse. Judex rerum ou causarum civilium cognitor. C’est un homme de loi, car en Perse les causes civiles sont réservées au Clergé.

CASIER. s. m. Vieux mot, qui est encore en usage en Picardie, & dont une des cent Nouvelles Nouvelles donne l’explication en ces termes : Pour vous donner entendre qu’elle chose est ung casier, c’est unç garde mangier en la façon d’une huche, long & étroit pour raison & assez profont, où l’on musse les œufs & le beure, le fromaige & autres telles vitailles. Casier vient de casearius, sous en-entendant locus, le lieu où l’on serre le fromage, & que les Latins nomment d’un seul mot, caseale. Monet l’appelle Chasier qui est aussi dans Nicot.

CASIGLIANO. Autrefois ville épiscopale, présentement Bourg de l’Etat de l’Eglise, dans le Duché de Spolete.

CASILLEUX. adj. Nom que les Vitriers donnent au verre, lorsqu’il se casse en plusieurs morceaux, quand ils y appliquent le diamant pour le couper. Fragilis. Cela arrive à celui qu’on a retiré trop tôt du fourneau, où il n’a pas eu assez de recuite. Celui qui est bien cuit se coupe facilement.

☞ CASIMAMBOUS. (les) Nation particulière d’Afrique, dans l’Île de Madagascar dans la Province de Mantane. Ils sont tous Ombrasses ou Ecrivains, & enseignent à lire & à écrire l’arabe dans les villages où ils tiennent leurs écoles.

☞ CASIUS. Terme de Mythologie. Surnom donné à Jupiter à cause d’une montagne d’Arabie, à l’entrée de l’Egypte, où il étoit particulièrement honoré sous la forme d’un rocher escarpé, ayant un aigle à côté de lui.

CASLEU ou CISLEU. s. m. C’est le nom du neuvième mots des Hébreux. Hofman. Les Auteurs du Moréri disent du dixième mois : Zacharie VII. 1, l’appelle le neuvième. בארבעה לחדש התשעי בכסלו c’est-à-dire ; le quatrième jour du neuvième mois, qui est Casleu. Les Hébreux ne donnèrent point d’abord de noms à leurs mois. Ils disoient seulement le premier, le second, le troisième mois comme on le voit dans le Pentateuque. Ils ne leur imposèrent des noms particuliers, qu’après qu’ils eurent eu du commerce avec les Chaldéens, & sur-tout au retour de la captivité, pendant laquelle ils prirent une partie de la langue & des usages de leurs Maîtres. Le nom de Casleu ne se trouve aussi que dans les livres écrits depuis la captivité, Zacharie, Esdras & les Machabées. Il commençoit à la nouvelle lune de Novembre.

Quelques Auteurs conjecturent que le nom Casleu vient de כסל, Chesil, qui dans Job, IX, 9, Amos, V, 8, est pris par S. Jérôme pour la constellation d’Orion ; qu’il fut donné à ce mois parce que cette constellation se couchant avec le soleil pendant ce mois-là, elle excite des tempêtes.

☞ CASMINAR. Voyez Cassummuninar.

☞ CASOAR. Voyez Casuel.

CASPIE. Nom que quelques Auteurs & M. Corneille lui-même, de l’Académie Françoise, donnent à la mer d’Hircanie. Je ne sais pourquoi ils disent Caspie, communément on dit Caspienne, & c’est l’usage. Caspie est latin plutôt que françois. Voyez Caspien, adj.

CASPIENS. Nom de peuple. Caspius, a. Les Caspiens étoient des Scythes, qui habitoient la côte méridionale de la mer qu’on appelle de leur nom, mer Caspienne, & qui étoient voisins des Hircaniens. Les Caspiens avoient la coutume barbare d’enfermer leurs parens quand ils avoient atteint l’âge de 70 ans, & de les laisser mourir de faim. Strab. Liv. XI. Valerius Flaccus, Liv. VI, v. 106, dit encore une chose singulière de ces peuples. C’est qu’ils avoient des chiens aguerris, & qui combattoient. avec leurs maîtres. Aussi leur rendoit-on après leur mort les mêmes honneurs qu’à leurs maîtres, les enterrant avec eux. Alex. ab Alexandr. L. III, c. 38. Juste Lipse, Centur. I, ad Belgas ep. 44. Elie Reusner, Art. Stratag. L. I, c. 15. Gasp. Fascius, Axiom. Bell. c. 94, parlent des Caspiens.

Caspien, enne. adj. Nom que son donne à différentes choses, ou lieux, qui appartenoient aux Caspiens, qui en étoient voisins.

Les montagnes Caspiennes, en latin montes Caspii, sont une longue chaîne de montagnes, qui s’étend fort loin du septentrion au midi, entre l’Arménie majeure & la mineure depuis la mer Caspienne jusqu’au mont Taurus. C’est des monts Caspiens, ou des montagnes Caspiennes, que les Turcs sortirent au milieu du VIIIe siècle, & qu’ils inondèrent l’Arménie en 755.

Les portes Caspiennes. Portæ Caspiæ. Le mont Taurus s’ouvre en trois endroits, où il laisse des chemins qui donnent entrée, l’un dans l’Arménie, l’autre dans la Cilicie, & le troisième dans la Médie. Outre cela il y avoit un passage de la Médie dans l’Albanie, à l’occident de la mer Caspienne, entre les hautes montagnes & cette mer. Quelques-uns ont pris ce col de montagnes pour les portes Caspiennes ; Maty est de ce nombre, & M. Corneille l’a copié. On s’y étoit trompé dès le temps de Pline. Il en avertit au C. II, de son VIe Livre, & dit que ce sont là les portes Caucasiennes, & non pas Caspiennes. Il est étonnant qu’après cela on s’y trompe encore aujourd’hui. Les portes Caspiennes ne sont point dans le mont Caucase, ni le passage qui conduit du pays des Caspiens dans l’Albanie ; c’est-à-dire, de la côte méridionale de la mer Caspienne à la septentrionale, en passant le long de la côte occidentale de la même mer. Les portes Caspiennes ne sont pas même dans les monts Caspiens ; elles sont dans le mont Taurus, & font la communication de l’Assyrie avec la Médie : c’étoit un passage fort étroit, long de huit mille pas ; il avoit été taillé dans le roc, & il n’y pouvoit passer qu’un chariot à la fois.

Ces portes Caspiennes étoient, selon Pline, sous le même parallèle que la Cappadoce, le mont Tau-