Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, II.djvu/276

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
268
CAR

percevoir le nu, de manière qu’elles indiquent le nu aux principaux attachemens. Voyez Nu & Draperie.

Caressé, ée. part. Blanditiis lenitus, devinctus. Tous ces mots viennent du latin carus.

CAREFOUR. Voyez CARREFOUR.

CARET. Voyez CARRET.

CARFOU. s. m. Receptus. Vieux mot qui signifie, selon Pasquier, la retraite qu’on sonnoit le soir : il croit qu’on disoit carfou pour couvre-feu. Borel estime que carfou a été formé de garde-fou, & que le carfou étoit le signal qui avertissoit les voleurs & les bandits de se retirer, de crainte d’être pris par le Guet, qui commençoit à marcher lorqu’on sonnoit le carfou. En Languedoc on appelle ce signal le Chasse-Ribaud, ce qui veut dire à peu-près la même chose.

CARGADOR. s. m. On nomme ainsi à Amsterdam des espèces de Courriers, qui ne se mêlent que de chercher du fret pour les navires qui sont en chargement, ou d’avertir les Marchands qui ont des marchandises à voiturer par mer, des vaisseaux qui sont prêts à partir, & pour quels lieux ils sont destinés.

CARGAISON. s. f. Terme de Marine. C’est la charge d’un vaisseau, qu’on appelle aussi chargement ; & le temps propre pour charger les navires. Navis onus. C’est aussi la facture des marchandises chargées dans le vaisseau. La cargaison de ce vaisseau est de telle & telle marchandises. Ce mois-ci est le temps de la cargaison des vins, des morues. Cargaison se prend encore pour l’action de charger. Pendant toute cette cargaison, il a toujours été sur notre bord.

CARGAMON. s. m. Sorte d’épicerie très-rare, & très-précieuse, qui ne croît que dans les terres de Visapour, Royaume des Indes orientales.

CARGIÉ. Vieux mot. Chargé. Poës. du Roi de Nav.

CARGUE. s. f. Terme de Marine. C’est toute sorte de manœuvre qui sert àapprocher les voiles près des vergues pour les trousser, les relever. ☞ Funes colligendis velis apti. Comme on appelle ainsi en général toutes les manœuvre courantes, elles prennent un nom particulier de la partie des voiles à laquelle elles sont appliquées pour les relever contre les vergues ou pour les carguer. Ainsi on dit cargues-point, cargues-boulines, &c.

Les cargues-point, ou tailles-point, sont des cordes amarées aux points, ou aux angles d’enbas de la voile pour la retrousser. Les cargues-fond, ou tailles de fond, sont des cordes qui sont amarées au milieu du bas de la voile, pour la retrousser par le milieu.

Il y a aussi les cargeus d’artimon ; & quand on parle de ces sortes de cargues, on dit les cargues du vent, & les cargues dessous le vent. Les unes sont du côté que le vent vient, & les autres du côté opposé.

Cargues a vue sont une petite manœuvre passée dans une poulie sous la grande hune, & qui est frappée à la relingue de sa voile, pour la lever lorsqu’on veut voir par-dessous. Cette manœuvre n’est d’usage que dans de certains vaisseaux.

Cargues-boulines sont les cordes amarrées au milieu des côtés de la voile, pour trousser ou carguer la voile par les côtés. On les appelle autrement contre-fanons. Lorsqu’on trousse, ou qu’on racourcit les voiles par en haut, cela s’appelle rider.

CARGUE-BAS. s. m. Voyez Cale-bas.

CARGUER. v. a. Terme de Marine. C’est trousser la voile, & l’accourcir par le moyen des cordes appelées cargues, qui la levent en haut jusqu’à la moitié & au tiers du mât. Colligere velum. On dit autrement, bourcer la voile.

Carguer signifie aussi pencher d’un côté en navigant. Carguer à stribord, carguer de l’arrière, carguer de l’avant.

CARGUERAS, ou CALE-BAS, est un cordage qui sert à élever les pacfis, ou grandes voiles.

CARGUEUR. Terme de Marine. C’est une poulie qui sert à amener & à guinder le perroquet. On le met tantôt au tenon du perroquet, & tantôt à son choquet, ou à ses pates.

☞ CARHAIX. Ville de France en Bretagne, sur une petite rivière, à dix lieues de Quimper.

CARIA. Bourg de Portugal. Caria. Il est dans le Diocèse de Lamego.

CARIAGE. s. m. Terme populaire, qui ne se dit qu’en cette phrase proverbiale, tout le cariage ; pour dire, toute une famille, tout un ménage de pauvres gens, comme si tout pouvoit tenir dans une charrette, ou cariole. Impedimenta, sarcinæ.

Ce mot vient de carragium, qu’on a dit pour carrago, & qui se trouve dans Trébellius Pollio, pour signifier le charroi d’une armée. Menage. Du Cange témoigne qu’on a dit caragium dans le même sens en la basse latinité.

CARIATE. Voyez Caryate.

CARIATHAIM. Ville de la Terre-Sainte, située à l’orient du Jourdain dans la tribu de Ruben. Ce nom hebreu vient de קרית, Kariath, qui signifie Ville. Il est au nombre duel, peut-être parce que la ville étoit double, ou divisée en deux.

Il y a encore une autre Cariathaim dans la Tribu de Nephtali, vers l’occident, qui étoit une ville Lévitique & de régue. Il en est parlé I. Parel. VI, 76. Josué l’appelle Cartan, C. XXI, 32.

CARIATHARBÉ. Nom de ville qui signifie la Ville des Quatre, selon quelques-uns, qui veulent qu’elle ait été ainsi nommée, parce que quatre grands Patriarches, Adam, Abraham, Isaac & Jacob, y avoient été enterrés ; c’est une erreur. Adam ne vécut point dans la Palestine, quoi qu’en disent les Rabbins, & ceux qui y placent le Paradis terrestre. Il est bien plus probable que ארבע, Arbe, ou Arbrea, est le nom du fondateur de la ville, קרית ארבע, c’est la ville d’Arbé. Du reste, voyez Hébron, c’est la même ville, qui avoit aussi ce nom.

CARIATH-BAAL, c’est-à-dire, ville de Baal, plus connue sous le nom de Cariathiarim, qui va suivre.

CARIATHIARIM. קרית יערם, qui se prononce en hébreu Kariath Jearim, & qui signifie Ville des Bois, ou des Forêts, est le nom d’une ville de la Terre-Sainte, nommée autrement Baala, ou Cariath-Baal. Elle avoit été possédée d’abord par les Gabaonites : elle fut donnée ensuite à la Tribu de Juda ; & je ne sais pourquoi le P. Lubin dit qu’elle tomba en partage à celle de Dan. Elle étoit sur les confins des Tribus de Benjamin, de Dan & de Juda.

CARIATHSENNA. Voyez DABIR.

CARIATHSEPHER. Ville des lettres, ou des livres de קרית, Kariath, ספר, Sepher. Voyez Dabir.

☞ CARIATI. Ville d’Italie au Royaume de Naples, dans la Calabre citérieure, avec un Evêché suffragant de Sainte-Severine.

☞ A deux milles de cette ville il y en a une autre sur le bord de la mer, peu considérable, qu’on appelle Cariati-Vechia, pour la distinguer de la première, qu’on appelle Cariati-Nuova.

CARIATIDE. Voyez CARYATIDE.

CARIBE. Voyez CARAIBE. Il est plus usité.

CARIBOU. s. m. Animal sauvage de Canada. Cervus Canadensis. C’est une espèce de cerf qui habite le nord de l’Amérique. Le Caribou est extrêmement léger. Il a des ongles plats, fort larges, & garnis d’un poil rude entre-deux, qui l’empêchent d’enfoncer dans la neige, sur laquelle il court presqu’aussi vîte que sur la terre. Il habite les savannes ou forêts ; & quand elles sont épaisses, il s’y fait des routes comme la plupart des animaux, qui habitent le fort des bois, & il les suit ordinairement. Le Caribou des savannes épaisses a les cornes fort petites ; celui des savannes claires les a fort grandes.

Il y a des Cariboux à l’Île S. Jean. C’est une espèce d’orignacs ; ils n’ont pas le bois si fort, le poil en est plus fourni & plus long, & presque tout blanc. Ils sont excellens à manger, la chair en est plus blanche que celle d’orignac. Cette bête a la cervelle partagée en deux par une toile, qui fait comme deux cervelles. Denys. P. I, c. 8.