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des Italiens ; & à la p. 220 & suiv. il examine si la poësie burlesque étoit en vogue chez les Latins, comme elle étoit de son temps chez les François & Italiens, & il distingue quatre espèces de poësie latine burlesque, tant ancienne que moderne.

Burlesque, adj. Il se dit par extension, de ce qui est plaisant ou extravagant. Cet homme a une mine burlesque. Posture burlesque. Cette action fut burlesque. Acad. Fr.

BURLESQUEMENT. adv. D’une manière burlesque & ridicule. Ludicrè. Cet homme parle toujours burlesquement. Il est vêtu burlesquement ; c’est-à-dire, plaisamment & ridiculement.

BURLETTE. Voyez Bullette.

BURON. s. m. Vieux mot françois, qui signifioit autrefois un lieu où l’on se retiroit pour boire & manger. Casula, gurgustium. Il n’est plus d’usage qu’en cette phrase proverbiale. Il n’a ni maison ni buron ; pour dire, qu’il n’a point de lieu certain pour y coucher ou y manger.

Ce mot vient de vibur, ou vibure, qui signifie en quelques lieux une carrière de pierre dure qui n’est point sujette à la gelée, dont il y en a beaucoup en Bassigni : de sorte que le proverbe veut dire qu’un homme n’a point de maison, ni de pierre de quoi en faire. Ménage le dérive du grec βύριον, qu’il dit avoir la même signification. En Auvergne, on appelle buron, un petit toit de berger ou de chévrier bâti sur le haut de la montagne, où il se retire, quand le temps permet d’y mener paître ses troupeaux.

BURQUET. s. m. sorte de poire appelée autrement Russette d’Angleterre. C’est une poire de Septembre & d’Octobre, qui n’est pas bonne. La Quint. T. I, p. 385.

☞ BURSAL, ALE, adj. qui s’emploie ordinairement avec le mot édit. L’édit bursal est une punition pécuniaire. Pecuniarius. Qui concerne la bourse.

☞ BURSE, BOURSE, BROUSSE & PRUSE. Ville de la Turquie en Asie, dans la Natolie, vers le mont Olympe.

BURY. s. f. Terme de Fleuriste. Nom d’une anémone à peluche. La Bury est d’un blanc sale, mêlé d’incarnat. Sa peluche est fort étroite.

BUS.

BUS, en termes de blâson, se dit de la représentation des figures humaines, quand il n’y a que la tête, le col & une partie de la poitrine finissant en pointe. Signum pectore tenus efformatum. Ainsi on dit, un bus de Religieux, un bus de femme, des bus de Reines. Dans la langue ordinaire on dit bust ou buste, en prononçant l’s.

☞ BUSART. Voyez Buse.

BUSC. s. m. Morceau de bois, d’ivoire ou de baleine, que les femmes mettent dans les corps de jupe pour se tenir droite. Assula, regula pectoralis. On fait des buscs de baleine, d’ivoire, de bois verni. On en fait aussi d’acier.

On appelle aussi buscs, un treillis dur & piqué que les Tailleurs mettent au bas du pourpoint des hommes par devant, pour leur donner plus de fermeté. virilis thoracis anterior pulvillus.

☞ On appelle aussi busc, en Architecture, un assemblage de charpente, composé d’un seuil, d’un heurtoir contre lesquels s’appuient les bas des portes d’une écluse, avec un poinçon qui joint ensemble le seuil & les heurtoirs, & quelques liens de bord pour entretenir le tout. Une porte busquée est celle qui est revêtue de cet assemblage. Encyc.

BUSCHE. Voyez BUCHE.
BUSCHER. BUCHER.
BUSCHERON. BUCHERON.
BUSCHETTE. BUCHETTE.

☞ BUSDASCAN. Voyez Badaschian.

BUSE. s. f. D’autres disent busard, & quelques autres buisard ; mais ce dernier est le moins bon & le premier est le meilleur. Oiseau de proie qu’il est impossible de dresser, qui est une espèce d’aigle poltronne. Percnos. Percnopteros. La buse est toujours affamée, crie toujours, & ne se jette que sur la proie morte. C’est de toutes les aigles celle qui a le moins de cœur. Elle est plus grande que le gerfaut, mais son vol est plus court. Sa queue est longue. Elle a quelque rapport avec le vautour. Elle est appelée par Aristote seconde espèce d’aigle ou cigogne de montagne, à cause de sa grandeur. Aldrovandus lui donne le nom d’aigle-vautour, & la décrit ainsi : elle est de la grandeur de l’aigle royale, appelée Chrysactos ; mais d’une figure ridicule ; elle a le bec presque tout droit jusqu’au milieu ; il est à l’extrémité très-crochu à la manière des vautours. Il est blanc à la partie d’enhaut jusqu’à l’endroit auquel il commence à se courber ; le reste en est noir. Le dessous est blanc, & son ouverture de couleur châtain ; ses yeux sont blanchâtres, leurs prunelles sont noires ; sa tête est pareillement blanchâtre, tirant un peu sur le brun ; son cou jusqu’à la moitié, savoir, la partie d’enhaut, est chauve & couvert de quelques petites plumes très-menues, qui blanchissent à l’extrémité de cet endroit chauve qui fait comme le milieu du cou, ainsi que de poils hérissés & crêpus, ou comme de grands crins, qui tombent sur les autres plumes. A la poitrine & au dos paroissent de semblables poils ; sur-tout le derrière jusqu’au bas du croupion elle a une espèce de cuculle qui s’étend jusqu’au milieu, finissant en pointe comme un triangle. Le champ de son pennage est d’un châtain obscur tirant sur le noir. Sa queue est longue, ses pieds sont blancs. Ses jambes sont obscures. On lui voit une tache blanche très-remarquable sur la tête.

Il y a encore une buse, ou busart de Bellon. Percnopteros, Oripelargus. On en voit grande abondance en Egypte, en Syrie & en France. Le champ de son pennage est noirâtre. Son vol est court & sa queue longue. Il a peu de cœur. Il fréquente ordinairement les environs des villages, & se perche bas. On en voit l’hiver dans les marécages. Il se nourrit d’insectes & de volailles, qu’il surprend autour des villages. Il a très-peu de cœur, & on ne le tient pas pour véritable espèce d’aigle. Voyez Bondrie.

Il y a encore une autre espèce d’oiseau qu’on appelle buse en françois, & en latin buteo, & Triorchis en grec. C’est le plus couard de tous les oiseaux. bien qu’elle soit aussi grande que le milan, elle ne laisse pas d’être poursuivie & mise en fuite par les autres petits oiseaux. Elle a le bec fort gros, d’un noir tirant sur le bleu, la membrane qui le couvre à l’endroit & proche de ses nazeaux est jaune, l’ouverture en est jaunâtre. Sa tête est platte comme celle du faucon, & d’une figure triangulaire. Sa langue est large & épaisse sans pointe. Ses yeux sont brillans, faits en ovale & éveillés. Leur prunelle est fort noire. L’iris qui l’environne est d’un gris cendré ; son cou est court & gros, & bien garni de plumes. Tout son dos, jusqu’à sa queue, est de couleur de rouille tirant sur le brun ; son ventre est entièrement blanchâtre, & semé de taches de couleur de rouille. Sa queue est large & traversée de plusieurs taches. On l’appelle Triorchis en grec, parce qu’on dit qu’elle a trois testicules.

On dit proverbialement d’un sot, d’un stupide, que c’est une buse. On dit aussi, qu’on ne sauroit faire d’une buse un épervier ; pour dire, qu’il y a des gens incapables de science & de discipline. Ce proverbe est dans le Roman de la Rose, v. 3786.

J’ai ouy, ce n’est d’huy ne d’hier,
Dire qu’on ne peut espervier
En nul temps faire d’ung buysart.

Ces deux mots, selon Ménage, viennent de buteo. Butco, buseo, busea, buse. Buseardus,