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BUC — BUE

ses cendres & les os. Elles étoient vêtues de noir. Les fils recueilloient les restes de leurs peres ; au défaut d’enfans, ce devoir étoit rendu par les autres parens, ou par les heritiers. Les Consuls ou les premiers Officiers des Empereurs ramassoient leurs cendres. La cérémonie finie, l’assistance crioit au défunt, Vale, vale, vale ; nos te ordine qui naturâ permiserit cuncti sequemur. Adieu, adieu, adieu. Nous te suivrons tous quand la nature l’ordonnera. On brûloit les pauvres sans tant de cérémonies dans de grands lieux enfermés, nommés ustrina. Voyez Ustrinum.

Bucher, est aussi un lieu à rez de chaussée, où l’on serre le bois dans les maisons des particuliers. Cella lignaria. Chez les Princes on l’appelle fourrière.

☞ BUCHEREST, BUCHOREST, ou BUCKEREST. Ville de la Turquie en Asie, dans la Valchie, résidence ordinaire du Hospodat de Valachie.

☞ BUCHERI. Ville d’Italie, en Sicile, dans la Province de Noto, avec titre de Principauté.

BUCHERON, ONNE. s. m. & f. Quelques-uns disent mal Boscheron. Lignator. Homme de journée qui abat du bois dans les forêts & fabrique le bois de chauffage.

BUCHETTE. s. f. Menu bois que les pauvres gens vont ramasser dans les forêts, & qui reste après qu’on a mis le bois en ouvrage, ou en fagots. surculus aridus, cremium.

☞ BUCHORN. Petite ville d’Allemagne, au Cercle de Suabe, dans l’Algow, sur le lac de constance.

BUCIOCHE. s. m. sorte de draps de Provence & de Languedoc, que les vaisseaux François portent à Alexandrie & au Caire.

☞ BUCK ou BUSK. Ville de la petite Pologne, sur la rivière de Boug, au Palatinat de Belz.

BUCKINGHAM, BUKINGAM, BOUKINGHAM, BOUQUINGHAM. ville d’Angleterre, sur la rivière d’Ouse, capitale d’une Province ou Comté à laquelle elle donne son nom.

☞ BUCKINGHAMSHIRE. Province d’Angleterre, dans l’intérieur de l’Île, au Diocèse de Lincoln.

☞ BUCKOR. Ville d’Asie, dans l’Indoustan, à l’extrémité de la Province du même nom, dont elle est capitale. Cette Province est sur le grand Fleuve de l’Inde qui la coupe en deux parties, l’une au levant, l’autre au couchant.

BUCOLE. s. m. nom de certains lieux en Egypte, & de ceux qui les habitoient. Bucolium, Bucolus, Bucolicus. Les Bucoles étoient certains quartiers de l’Egypte, nommé apparemment ainsi parce qu’on y nourrissoit beaucoup de bœufs. Les habitans à qui on donne le nom de Bucoles, ou Bucoliques, étoient tous barbares & sauvages. Tillem. Voyez S. Jérôme dans la vie de S. Hilarion. Julius Capitolinus, dans Marc Auréle, les appelle soldats, Bucolini milites, à ce que quelques-uns ont cru ; mais il n’entend par-là que les soldats de ces contrées-là.

Ce mot vient de βοῦς, bos, & κόλον, cibus. On dit βουκολέω, boves paco ; & βουκόλος, qui paît les bœufs, bouvier, bubulus.

☞ BUCOLIASME. s. m. Chanson en usage parmi les bergers ou pasteurs de l’ancienne Grece, qu’ils chantoient en conduisant le bétail aux champs.

☞ On donnoit encore ce nom à un air à danser qu’on jouoit sur la flute. Encyc.

BUCOLIQUE. adj. Ce mot veut dire Pastoral, & se dit des Poësies qui regardent les bergers & les troupeaux. Bucolicus. Poëme bucolique. Poëtes bucoliques. Moschus & Bion sont les plus agréables Poëtes bucoliques de l’antiquité. Théocrite a quelquefois le style un peu trop bucolique. Fonten. La Poësie bucolique est la plus ancienne de toutes les poësies. Id. Quelques-uns croient que ce genre de Poësie a pris naissance dans la Sicile, parmi les divertissemens des bergers. Elle fut inspirée par l’amour & l’oisiveté. On ajouta ensuite des régles à ces divertissemens champêtres, & l’on en fit un art. Le soin des troupeaux, les beautés de la nature, & les plaisirs de la vie rustique, en faisoient les plus nobles sujets. Id.

Il est des Auteurs qui attribuent l’invention de la Poësie bucolique à un Pasteur nommé Daphnis, d’autres à Bucolius fils aîné de Laomedon. Tout cela paroît fabuleux.

Bucolique. Soldat bucolique. Voyez Bucole.

Bucolique. Ce mot est aussi quelquefois s. f. auquel sens il ne se dit qu’au pluriel. Il signifie, Poëme pastoral. Bucolica. Les bucoliques de Virgile sont de certains Poëmes le plus souvent en forme de dialogue, où des bergers s’entretiennent ensemble.

Bucoliques. s. f. plur. Plusieurs hardes, menues choses, ou papiers, qu’une personne a apportées pour faire voir à quelqu’un. Je ne veux point acheter tout ce fatras, remportez toutes vos bucoliques. Dans ce sens il est du style très-familier.

Ce mot vient du grec βουκόλος, qui paît les bœufs.

BUCORNE. s. m. Terme de mythologie. Nom qu’on donne à Bacchus, parce qu’on lui met quelquefois à la main une corne de taureau, comme le symbole d’un vaisseau à boire.

☞ BUDAIS. Plaine de la Tartarie en Europe, entre la bouche du Nieper & celle du Danube, l’une de celles qui sont comprises entre le Budziack & l’Uckraine, ce qui fait que ceux qui l’habitent sont appelés tartares Budziacks. Ces tartares sont libres & ne reconnoissent ni le Kan ni le Turc.

BUD.

BUDE. Ville capitale de la Basse-Hongrie, & de tout le Royaume. Il y a des sources d’eau chaude, où l’on cuit des œufs en très-peu de temps, quoiqu’on y voie nager des poissons vivans. Elle est sur le Danube à 42 lieues de Vienne. Buda, Aquincum.

☞ BUDELICH. Petite ville d’Allemagne au Cercle Electoral du Rhin, Archevêché de Treves, sur la petite rivière de Traen.

BUE.

☞ BUDINGEN. Ville d’Allemagne dans la Weteravie, au Comté d’Isembourg, sur le Nidder.

☞ BUDOA. Ville épiscopale de Dalmatie, à dix milles d’Antivari. Elle appartient à la République de Venise.

☞ BUDZIAC. La même chose que Bessarabie. Voyez ce mot.

☞ BUECH. Nom d’une rivière de France, qui a sa source en Dauphiné, & se jette dans la Durance à Sisteron.

BUÉE. s. f. Vieux mot, qui signifioit autrefois la lesive, & dont on se sert encore dans les Provinces, où l’on appelle Buandièr, la blanchisseuse ; & Buanderie, les lieux où l’on blanchit les toiles neuves. Lixivia. Faire la buée, la lessive.

Buée, bui, ou Buie, est une mot dont se sont formés dans la suite ceux de Buandier & de Boue, & qui s’applique à tout ce qui est mouillé, humecté, détrempé. Descript. Géogr. & Hist. de la Haute-Norm. T. I, p. 159.

BUENOS-AYRES. Ville de l’Amérique méridionale, appelée aussi quelquefois Nuestra Senora de Buenos-ayres ; c’est-à-dire, Notre-Dame des bons airs, ou du bon air. Pedro de Mendoza la fit bêtir en 1535 sur la rive méridionale de la rivière de la Plate, vis-à-vis des Îles de S. Gabriël, dans la Province des Sauvages, nommés vulgairement Morocotes. Corn. Ces noms sont espagnols, mais notre langue les a adoptés dans ce nom propre. Nous ne disons que Buenos ayres, sans mettre Nuestra Senora de. Maty écrit Bonayres, mais on doute qu’il soit en usage. Cette ville est à 34° 34’ 38” de latitude méridionale. Le P. Feuillée.

BUENS. adj. m. pl. Vieux mot. Qui est accommodé à son aise.

BUER. Vieux mot. Laver, lessiver. Faire la lessive.

Lixiviam