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On le dit quelquefois en bonne part : alors il signifie, non pas se comporter prudemment, avec habileté, dans quelque affaire, comme le disent les Vocabulistes ; notion fausse & ridicule, puisqu’on peut bien se comporter prudemment & avec habileté, sans biaiser ; mais employer quelque adoucissement, prendre quelque tempérament pour venir à bout de ses desseins : ce qui suppose pourtant de la prudence & de l’habileté. Quand on se trouve entre deux extrémités fâcheuses, il est de l’adresse d’un homme de savoir biaiser. Il y a des hommes qu’il ne faut prendre qu’en biaisant. Mol. Après tout biaiser se dit en bonne part beaucoup moins ordinairement que biais.

Biaiser, est aussi quelquefois actif, & signifie, détourner un peu. Detorquere. J’ai un peu biaisé la pensée de l’Auteur, pour l’ajuster à notre langue. Il faut biaiser en traduisant, pour trouver les grâces de la langue en laquelle on traduit. Le mot de biaiser ne se trouve en ce sens que dans Danet : & cela ne suffit pas pour s’en servir.

☞ BIALA-CERKIEW, BIALO-CERKIEW, & BIALAZERKIEW. Ville d’Ukraine, au Palatinat de Kiovie, sur la rivière de Loss. Bialaceria & Bialocerqua.

☞ BIALEGRODKO, ou BIALEGRUDK. Bialegrodia. Petite ville de Pologne, au Palatinat de Kiovie, sur la rivière d’Irpien.

☞ BIALEZERKIEW. Voyez Biala-cerkiew.

☞ BIALLA. Petite ville de Pologne, au grand Duché de Lithuanie, dans la Polésie.

☞ BIALOGROD, BIALLOGROD, AKERMAN, & MONCASTRO. Bialogroda, Biellogroda, Akermana, Moncastrum, Ville de la Turquie, en Europe, sur la mer noire.

☞ BIALY-KAMEN, ou BIALI-CAMIEN. Bialycamia. Petite ville de Pologne, au Palatinat de Lemberg.

BIALTÉ. s. f. Vieux mot. Beauté. On a dit aussi bieux ; biau, & biax, pour dire, beau.

BIAMBONNÉES. s. f. pl. Sortes d’étoffes des Indes, qui sont toutes d’écorce.

BIAN. s. m. Corvée dans les Coutumes d’Anjou, de Poitou, d’Angumois & de S. Jean d’Angeli. Voyez Biain

☞ BIANA. Ville d’Asie, dans l’Indoustan, environ à trente lieues d’Agra.

BIANOR. s. m. Roi des Etruriens, étoit fils du Tibre, & de Manto la Devineresse. Il fonda, dit-on, la ville de Mantoue, & lui donna le nom de sa mere. Son tombeau se voyoit encore du temps de Virgile, le long du grand chemin de Rome à Mantoue.

BIARIS. s. m. Espèce de baleine. On la nomme aussi Cachalot. C’est de la cervelle de ce poisson que se fait cette drogue que l’on vend sous le nom de Blanc de baleine, autrement Sperma ceti. Voyez Cachalot.

BIARNOIS pour BÉARNOIS. s. & adj. m. Henri IV né à Pau, en Béarn, étoit appelé le Biarnois par les Ligueurs. Il n’a point d’autre nom dans toute la Satyre Ménippée.

BIARQUE. s. m. Nom d’un Officier des Empereurs de Constantinople. Biarchus. Le Biarque étoit un Intendant des vivres, comme le nom même le marque : car il est composé de βίος, vie, vivre, & ἄρχων, Chef ; & signifie, celui qui a l’administration des vivres en chef. Les Latins l’appeloient Præfectus annonæ. Saint Jérôme parle de cet Officier dans sa lettre à Pammachius. La charge de cet Officier se nommoit Biarchie, Biarchia. Voyez sur ces mots le Dictionnaire de Droit de Calvin, & dans M. Du Cange, les Constitutions de l’Empereur Leon, Liv. III, C. de Argent, in reb. & dans le Code, la dernière loi du titre de Offic Præf. Prætor. African.

BIASSE. s. f. On appelle soie de biasse, une sorte de soie crue que les Hollandois tirent du Levant.

BIB.

☞ BIBA. Voy. Anacarde.

☞ BIBBY. s. m. Arbre qui croît dans la Terre ferme de l’Amérique, qui n’a de branches & de feuilles qu’à son sommet. Les Indiens tirent de son fruit une huile dont ils se servent pour se frotter, & y mêlent des couleurs pour se peindre le corps. Quand cet arbre est encore jeune, ils en tirent par incision un jus aigrelet dont ils boivent, après l’avoir laissé reposer pendant quelques jours.

☞ BIBERACH. Ville d’Allemagne, en Suabe, dans l’Algow, sur le ruisseau de Russ.

☞ BIBERIUS. Nom que les Chevaliers Romains donnerent à l’Empereur Tibère, parce qu’il aimoit à boire ; & comme il buvoit le vin pur, que les Latins nomment merum, au lieu de Tiberius Nero, qui étoit son nom, ils disoient Biberius Mero.

BIBERON, ONNE. s. m. & f. Celui qui aime le vin, & qui en boit beaucoup. Potor acer, bibax. Les Allemands sont de grands biberons. Ce mot est populaire.

Biberon, est aussi un vase qui a un tuyau extérieur qui sert à verser la liqueur qui y est contenue, & par où l’on peut boire. Guttus, guttulus. Malade qui boit avec un biberon.

Biberon. Ce mot se trouve dans Pomey pour papier qui boit. Charta bibula.

BIBÉSIE, ou BIBÉSIA. s. f. Bibesia. C’est le nom de l’une des Déesses des banquets : l’autre étoit Edésie. Bibesie présidoit aux mesures & aux vases dans lesquels on mettoit le vin & les liqueurs que l’on servoit dans un festin, & c’est de-là que lui venoit son nom, qui est dérivé de bibo, je bois. Edésie présidoit à la bonne chère, Voyez Saumaise sur Spartien, p. 146 de l'Hist. Aug.

BIBIANE. s. f. Bibiana. Nom de femme, dont nous avons fait Vivienne. Sainte Bibiane, ou Vivienne, Vierge & martyre, souffrit la mort sous Julien, & est honorée le deuxième Décembre.

BIBI MARIAM. Dame Marie très-chaste, qui a eu Jesus pour Fils. C’est ainsi que les Dames du Mogol appellent la Sainte Vierge, pour laquelle elles ont de la dévotion, & dont elles voient volontiers l’image. Elles racontent à son honneur une infinité d’histoires apocryphes. Obs. sur les Ecrits mod. T. XXXV, p. 164.

BIBLE. s. f. Livre par excellence qui contient la Sainte Ecriture, l’Ancien & le Nouveau Testament. Biblia. La Bible est le principal fondement de l’Eglise Catholique, qui a pris des Juifs l’ancien Testament. Les Evangélistes & les Apôtres ont écrit le nouveau. L’original de l’ancien est en hébreu, à la réserve de quelques livres qu’on n’a qu’en grec. L’index, ou table des livres que contient la bible s’appelle canon. Le Concile de Trente l’a donné dans la Session IV. Tout ce qu’on y ajoute par une ancienne coutume, comme l’oraison de Manassès, le troisième & le quatrième Livre d’Esdras, ne sont point de la bible. Voyez Canon.

Les Bibles hébraïques sont, ou manuscrites, ou imprimées. Les meilleurs exemplaires manuscrits de la bible en hébreu sont ceux qui ont été copiés par les Juifs du Rit Espagnol. Il y en a plusieurs de cette sorte dans la Bibliothèque du Roi. On en trouve aussi quelques-unes dans la bibliothèque des Peres de l’Oratoire de Paris. Les bibles hébraïques manuscrites, qui ont été écrites par des Juifs du Rit allemand, ne sont point exactes. La plupart de celles qui se trouvent en manuscrit dans la bibliothèque de Sorbonne, & dans celle M. Colbert, sont allemandes. On distingue facilement les unes d’avec les autres par les caractères. Les espagnoles sont écrites en beaux caractères, tels que sont ceux des bibles hébraïques de Bombergue, d’Etienne & de Plantin. Les allemandes sont dans ces caractères que nous voyons dans la bible hébraïque de Munster, dans les éditions de Griphe, & dans les premiers livres que les Allemands ont publiés en hébreu. M. Simon a prétendu que les plus anciennes bibles hébraïques manuscrites ne passoient point six ou sept cens ans : & en effet R. Ménahem de Lonzano, qui en a cité un assez grand nombre, ne donne pas plus de 600 ans aux plus anciennes.

Les plus anciennes bibles hébraïques ont été imprimées par les Juifs d’Italie, principalement à Pésaro & à Bresce. Les Juifs de Portugal ont aussi imprimé quelques parties de la bible hébraïque à Lisbonne avant qu’ils fussent chassés. On en trouve un exemplaire dans la