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BEU — BEY

Plotte de Beurre. s. f. Nom d’une espèce de coquillage marin.

BEURRÉ, ÉE. adj. Qui ressemble en quelque sorte à du beurre. Pinguis. Il se dit de la chair de quelques fruits. En fait de poires crues, j’aime en premier lieu celles qui ont la chair beurrée. La Quint. La poire de bon Chrétien d’hiver n’est pas beurrée. Id. La maturité de la plupart des fruits beurrés passe comme des éclairs, elle n’est pas sitôt arrivée qu’elle dégénère en pourriture. Id.

☞ BEURRÉ. s. f. Sorte de poire fondante, ainsi nommée parce qu’elle fond dans la bouche comme du beurre. Pyrum butyraceum. C’est une excellente poire. Elle est grosse, d’une belle figure, d’un beau coloris. Son eau est douce & abondante, quelquefois parfumée : sa chair fine & délicate, d’un goût relevé. Trop mûre, elle devient pâteuse & insipide. L’arbre qui porte ce fruit, réussit également sur franc & sur coignassier, & dans toutes sortes de terrains. Il charge beaucoup tous les ans. Il y a différentes sortes de beurré, rouge, gris, vert, doré, qui, selon la Quintinie, ne sont point des espèces différentes, toutes ces variétés ne provenant que de la différence de l’exposition, de la vigueur de l’arbre, ou de la branche sur laquelle le fruit est venu. Cela est démenti par l’expérience.

Il y a un beurré blanc qui s’appelle beurré blanc d’Automne ; un beurré doré ; un beurré d’Angleterre, autrement poire d’Angleterre, qui est plus longue que ronde, ressemblant par sa figure & sa grosseur à une belle verte-longue, mais non pas par son coloris ; la peau en est unie, grise, verdâtre, chargée de piqûres rousses, la chair fort tendre & beurrée, bien de l’eau qui est agréable. Sa chair est d’ordinaire farineuse : elle molit aisément, & même sur l’arbre. Elle vient en été. La Quint.

BEURRÉE. s. f. Enduit, ou couche de beurre sur du pain. Panis butyro illitus. Je voudrois que vous l’eussiez vue les matins manger une beurrée longue comme d’ici à Pâques, & l’après-dînée croquer deux pommes vertes avec du pain bis. M. de Sev.

BEURRER. v. a. C’est étendre du beurre sur quelque chose. Butyro condire. Beurrer du pain. Le pain est suffisamment beurré. On ne le dit guère que dans les Provinces.

Beurrer, en termes de Pâtissiers, c’est faire tremper dans du beurre. Butyro condire. Beurrer des choux. Beurrer un poupelin.

BEURRIER, IÈRE. s. m. & f. Marchand & marchande de beurre, qui se dit particulièrement d’une femme qui vend le beurre en détail. Qui, quæ butyrum vendit. Et on dit des méchans livres, qu’ils vont à la beurrière, parce qu’elles ont besoin de méchant papier pour envelopper leur beurre. Les Règlemens de Police pour les beurriers & beurrières, sont rapportés par M. de la Mare, Traité de la Police, Liv. I, T. VIII. c. 3.

Poire de la beurrière. Voyez Bergamotte d’été.

☞ BEUSEVILLE. Il y a, en Normandie, deux bourgs de ce nom : l’un avec titre de marquisat, au diocèse de Coutance, sur la Douve : l’autre au diocèse de Lisieux, entre Pontaudemer & Pont-l’Évêque.

☞ BEUTHEN. Bethonia. Petite ville de Silésie, sur l’Oder, au Duché de Glaugau.

Beuthen Autre ville de Silésie, au Duché d’Oppelu, fort proche des frontières de Pologne.

BEUVANDE. s. f. Voyez Buvande.

BEUVANT. Voyez Buvant.

BEUVANTE. s. f. On nomme ainsi dans le commerce de mer, un droit qu’un maître de barque ou de navire se réserve lorsqu’il donne son vaisseau à fret. Ce droit se règle suivant la grandeur & le port du vaisseau.

BEUVE. s. f. Nom propre de femme. Bova. Sainte Beuve, ou sainte Bove, que plusieurs étrangers appellent sainte Bonne par corruption, tiroit son origine d’une race si illustre qu’on la croyoit du sang royal, & parente de Dagobert. Baillet. Elle fut élue en 659, première Abbesse du Monastère de saint Pierre, bâti par Baudry son frere. Au reste, il faut dire Beuve, & non pas Bove, avec M. Baillet : c’est l’usage. Il y a des familles de ce nom ; & l’on ne dit pas M. de sainte Bove a fait un Traité de la Confirmation, & un de l’Extrême-Onction, ni M. de sainte Bove étoit un habile Casuiste, mais M. de sainte Beuve.

☞ BÉVUE. s. f. Erreur grossière, méprise où l’on tombe par ignorance ou par inadvertance. Error, erratio, erratum. C’est une étrange bévue de prendre le nom d’un homme pour celui d’une ville. Attribuer à un Auteur ce qui appartient à un autre, c’est une bévue. Quand les Vocabulistes disent : Bayer, verbe neutre, & qu’ils apportent pour exemple : Que bayez-vous là, depuis deux heures, c’est une bévue. Ceux qui n’entendent rien aux affaires, sont sujets à faire bien des bévues.

Ménage dérive ce mot de bis veduta, parce que les objets qu’on voit doubles, sont connus imparfaitement. En termes d’Imprimerie, on appelle bévue, la faute qu’on fait quand on tire des formes de diverses signatures l’une sur l’autre.

BEUVERIE. s. f. Vieux mot. Ivrognerie. Dacier sur Horace, in-12, Paris, 1709, T. IX, p. 145. Rabelais ; Prop. des Buveurs. Il signifie aussi boisson. Ch. Est. Dict.

BEUVETTE. Voyez Buvette.

BEUVETIER. Voyez Buvetier.

BEUVEUR. voyez Buveur.

BEUVON. s. m. Nom d’homme. Bobo. Saint Bobon, que nous appelons communément saint Beuvon, & les Italiens Sam-Bobo, naquit en Provence dans le château de Noguiers, vers les commencemens du règne de l’Empereur Othon I, & du Roi Louis d’Outremer.

BEUVOTTER. Voyez Buvotter.

BEUVRIÈRE. Voyez Milan de la Beuvrière. C’est une sorte de poires.

☞ BEUVERONE. Rivière de France, dans la Brie, qui a sa source dans la paroisse de saint Vic, passe à Gressy, Goville, & Claye, & tombe dans la marne au-dessus d’Anet. Son vrai nom est Breuronne.

☞ BEUVRON. Bourg de France en Normandie, dans le pays d’auge, avec titre de Marquisat, appartenant à la maison d’Harcourt.

Beuvron. Rivière de France, dans la Sologne, qui a sa source dans l’élection de Gien, & se jette dans la Loire, entre Chousi & Onzain, au-dessous de Blois.

BEX.

BEXUGO. s. m. Racine du Pérou, dont parle Clusius, sarmenteuse presque par-tout, aussi grosse que le doigt ; les endroits les plus déliés ressemblent à la viorne. Elle purge à la dose d’une dragme. Les Indiens la préfèrent au méchoacan.

BEY.

BEY. s. m. Terme de Relation. Gouverneur d’un pays ou d’une ville dans l’Empire Turc. Le Bey de Misitra. On appelle beyglière, le vaisseau ou la galère que monte le Bey.

Ce nom, que les Turcs écrivent Begh, ou Bek, ou Beg, comme écrit La Boulaye, & qu’ils prononcent souvent Bey, d’où le mot françois est venu, ce nom dis-je, est un mot turc, qui signifie proprement Seigneur ; mais on l’applique en particulier à un Seigneur de bannière, que l’on appelle aussi dans la même langue Sangiakbeghi, ou bey sangiak, qui signifie bannière, ou étendart chez les Turcs, & la marque de celui qui commande dans un lieu considérable de quelque Province. Il est le chef d’un certain nombre de sphalis, ou cavaliers entretenus d’une Province. Toutes les Provinces de l’Empire Turc sont divisées en plusieurs de ces sangiaks, ou bannières, & chacun de ceux qui en sont pourvus, se qualifie de Bey, ou Sangiakbeghi ; & le Gouverneur général auquel ils obéissent en chaque Province, porte le titre de Beeghiler-Beghi, & Bryler-bey, qui signifie Seigneur des Seigneurs, ou des Beys de toute la Province. Ces Beys sont à-peu près ce qu’étoient autrefois en France les Chevaliers Bannerets. d’Herb. Voyez les Voyages de la Boulaye, p. 534.

BEYA, est synonyme en jargon alchimiste, à eau