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BER

employoit. Le Roi de Suède avoir douze Berserkes. Journ. D.S. 1716, p. 562.

☞ BERSUIRE. Bersuria, ou Bercorium. Ville du haut Poitou, à trois lieues de Partenai.

BERTAUD, ou BERTAUT, Nom propre d’homme, diminutif de Philibert. Voyez Philibert.

Bertaud. adj. m. Vieux mot. Châtré, celui à qui on a retranché les parties propres à la génération. Eviratus. Martial dit dans le Parnasse réformé, p. 18, que sans les libertés qu’il a prises, les vers seroient aussi désagréables au Lecteur, qu’un mari bertaud seroit odieux à sa femme.

BERTAUDER, ou BRETAUDER, quelques-uns même disent BERTOUDER. Vieux mot, qui signifioit autrefois, tondre inégalement, inæquailiter tondere, & qui a depuis signifié, couper les oreilles à un cheval. Aures equi mutilare. Et ensuite, châtrer. On s’en sert encore dans le burlesque. Castrare, evirare.

BERTAUDIN. s. m. Dans la Comédie de la Femme Docteur, on a donné le nom de M. Bertaudin à un fourbe, dont le caractère est imité de celui du Tartuffe de Molière, excepté qu’il n’est pas amoureux de Madame Lucrèce. Son imbécille neveu, M. de Bertaudière, est aussi une copie de Thomas Dyafoirus dans le Malade imaginaire : & la Baronne de Harpignac en est une autre de la Comtesse de Pimbêche dans les Plaideurs de Racine. L’Auteur paroît avoir assez d’esprit & d’imagination pour faire croire qu’il auroit pu inventer d’autres personnages, sans recourir à l’emprunt.

BERTE, ou BERTHE. s. f. Nom propre de femme. Berta, Bertha. Berth, ou Bert en lombard signifie Prince, selon les Jésuites d’Anvers, Acta Sanct. Mart. Tom. II, p, 54, & en allemand, éclatant, brillant, selon la remarque du P. Mabillon, Acta Sanct. B. Sæc. I, pag. 8, 16. Le même Auteur a fait une dissertation sur le temps auquel le Roi Robert répudia Berte pour épouser Constance, Act. Sanct. Bened. Sæc. VI, Part. I, præs. §. 7, p. 29. On appelle une dévote, une Berte, mais ce terme a quelque chose de méprisant.

BERTHAIRE. s. m. Bertharius. Ancien nom propre d’homme, dont on a fait Berthier. On trouve Berthierus, & Bercharius pour Bertharius. Berthaire ou Berthier étoit Maire du Palais sous Thierry.

BERTHIER. s. m. Berthierus. Voyez Berthaire.

☞ BERTINORO, BERTINORE ou BERTINARO, Britinorium, Bertinorium. Ville d’Italie, dans l’Etat de l’Eglise, dans la Romagne, avec un Evêché suffragant de Ravenne.

BERTOIS. s. m. Dans les carrières d’ardoise, on appelle ainsi les cordes qui sont attachées au bassicot, & qui servent à l’enlever hors de la carrière, par le moyen de l’engin.

BERTOU, ou BERTOUL. s. m. Bertulphus. Nom propre d’homme, qui s’est formé de Bertulphus. On a dit d’abord Bertulphe, prononçant l’u comme notre ou, & ensuite Berthoul, puis Bertou. S. Bertoul naquit en Allemagne, sous le règne de S. Sigebert, en Austrasie, au 7e siècle. Baill. 5e. Févr. Voyez les Notes de M. Chastelain le même jour, p. 542.

BERTRAN. s. m. Nom d’homme différent de Bertrand. Berti-Chrammus, Bertramus, & non pas Bertrandus. Ce nom s’est formé du latin. Bert-Chram, Berttran, Bertran. Bertran, né de famille noble dans le Poitou, se consacra à Dieu dans la ville de Tours, où il reçut la tonsure cléricale, & fut ensuite Evêque du Mans. Voyez Baillet au 3e Juillet.

BERTRAND. s. m. Nom propre qui est venu en usage dans cette phrase proverbiale tirée de l’italien. Qui aime Bertrand, aime son chien. Bertrandus. Bertrand. C’est aussi un nom que l’on donne aux singes. Men.

St. BERTRAND DE COMMINGES. Voyez Comminges.

BERTRANDILLE. s. f. Nom, ou plutôt surnom de femme, tiré de celui de Bertrand. Bertrandilla. Henri IV, Roi de Castille, surnommé l’Impuissant, après avoir répudié Blanche de Navarre, épousa Jeanne, Infante de Portugal. Elle eut une fille nommée Jeanne ; mais tout le Royaume persuadé de l’impuissance du Roi, & d’ailleurs scandalisé de la mauvaise conduite de la Reine, tint pour certain que le Roi avoit consenti aux amours de la Reine avec Bertrand de la Cuéva, favori de ce Prince ; & l’on nommoit ordinairement la Princesse Jeanne par mépris, & par dérision la Princesse Bertrandille. Flech. Hist. de Xim. L. 1, , p. 33.

BERTRESCHÉ, ÉE part. & adj. Vieux mot. Fortifié. On lit dans Froissard, un château bien bretresché.

☞ BERVA. Ville d’Afrique, dans la partie la plus méridionale du pays que nous appelons Cafrerie.

☞ BERVAN. Ville d’Asie, dans la grande Tartarie, au royaume de Thibet. Bervana, sur le lac Bervan.

BÉRUSE. s. f. Sorte d’étoffe donc il se fait quelque commerce à Lyon.

☞ BERWALDT. Petite ville d’Allemagne, dans la nouvelle Marche de Brandebourg. Zeyler écrit Bernwalde & Berwalde.

BERWICH. Voyez Barwich.

BERYLLIEN, ENNE. adj. Nom de secte. Beryllianus. a, um. Cette secte prit son nom d’un certain Beryllus, Evêque de Bofia, en Arabie. Cet Hérésiarque enseignoit que Notre Seigneur n’avoir point subsisté d’une subsistance personnelle, avant que de paroître entre les hommes, & qu’il n’avoit point d’autre divinité que celle du père qui habitoit en lui. Ainsi il anéantissoit la Personne divine du Verbe éternel. Fleury. Plusieurs Evêques disputerent contre Bérille, peur le tirer de cette erreur ; & ne pouvant le réduire, ils appelerent Origène, qui le pressa par des raisons si fortes, qu’il le convainquit, & le ramena à la saine Doctrine. Il paroit cependant que sa secte ne tomba pas sitôt ; & un Concile assemblé 100 ans après fit encore des Canons contre lui. Voyez Eusèbe Hist. Ecclés, L. VI, C. 3, & les Notes de Valois.

BÉRYTE. Berytus. Ancienne ville d’Asie, dans la Phénicie, entre la ville de Tripoli & celle de Sidon. Béryte étoit autrefois considérable, & avoit un Archevêché dépendant du Patriarche d’Antioche. On dit qu’elle fut bâtie par Gergesée, cinquième fils de Chanaan, qui la nomma Geris. Les Phéniciens lui donnèrent dans la fuite le nom de Béryte.

Ce nom Bérite semble venir de באר, beer, & au pluriel בארות, Beerot, des puits. Il a été donné à cette ville à cause des sources d’eau, ou de quelques sources d’eau qu’il y avoit en cet endroit. D’autres prétendent que Beryth s’est dit pour Abyrith, & qu’il vient de אבירות, force, puissance, de אביר, mot hébreu & phénicien qui signifie fort, puissant. La première étymalogie est d’Etienne de Byzance, qui avec raison la préfère à la seconde, qui est d’Isthæus, au rapport du même Etienne.

Auguste accorda à Béryte de grands privilèges, & la nomma Julia Felix. Aujourd’hui c’est Barut, & Bayrut, selon Maty, & Béroot, selon M. Corneille ; mais probablement il a pris ce dernier nom dans quelque Voyageur Anglois. Les Anglois prononcent oo comme hous prononçons ou.

BERYTION. s. m. Collyre décrit par Galien, qui le recommande dans les inflammations des yeux. C’est aussi le nom d’une pastille dont le même Auteur fait mention, & qu’il dit être bonne dans la dysenterie.

BES.

BESA. s. m. Nom d’un faux Dieu adoré à Abyde, dans la Thébaïde. Besa. Constance envoya cette année (359) le Secrétaire Paul, célèbre par ses cruautés, pour poursuivre diverses personnes accusées d’avoir consulté l’oracle de l’idole appelée Besa, qui étoit à Abyde, à l’extrémité de la Thébaïde. Tillem. La manière de consulter cet oracle étoit de donner des billets cachetés aux Prêtres, qui les portoient dans le sanctuaire du Temple, & en rapportoient les réponses.

Il y avoit aussi une Ville dans la Thébaïde, qui portoit le nom de ce Dieu, & qu’Adrien appela ensuite Antinoüs, on Antinople, Antinopolis, & que les habitans nommèrent Besantinoüs. Voyez sur ce Dieu Ammien Marc. Liv. XIX, p. 150, 161. Saumaise dans ses Notes sur Spartien, in Hadrian. c. 14, & sur Solin, p. 71.