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tourée, & que la resemblance du nom Alphia, ou Halphia, avec Alphée, avoit donné lieu à l’opinion que nous avons rapportée. Voyez Pline, Mela, Solin, Cluvier, De Sic. Ant. pag. 156. Bochart cité.

Il y a encore du même nom une fontaine proche de Smyrne, une dans l’Eubée, une dans Itaque, dont parle Homère, & une dans la Béotie, proche de Thèbes ; un lac en Arménie ; & deux villes, l’une en Syrie, & l’autre dans la Macédoine.

ARETIER. s. m. Terme de Charpentier. C’est une pièce de bois qui forme l’arête ou l’angle des couvertures qui sont en croupe ou en pavillon. On appelle Arêtiéres, les enduits de plâtre, ou de mortier, qu’ils mettent sur la couverture d’un pavillon aux endroits où sont les arêtiers.

☞ ARÉTOLOGIE. s. f. Partie de la Philosophie morale qui traite de la vertu & des moyens d’y parvenir. Ce mot, qui est peu usité, est formé du grec ἀρετή, vertu, & λόγος, discours, traité. Traité de la vertu.

ARÉVALO, AREVALOS, ou AREBALO. Petite ville de la vieille Castille, province d’Espagne. Arevalum. Elle est au voisinage du royaume de Léon, plus au midi que Valladolid, à six lieues de Medina del Campo.

AREUNA. Voyez le mont Aman.

AREXIL. Voyez Arraïola.

AREY. s. m. Nom d’homme. Aregius, Arigius, Aredius, Aridius. S. Arige, ou Arey, Evêque de Gap. Il y a un S. Arey, Evêque de Nevers, mais que nous n’appelons point Arige.

ARÉZIBO. Nom d’une ville, Arrezibum & d’une rivière qui la baigne, Arrezibus fluvius. Elles sont dans l’île de Porto-Rico, l’une des Antilles.

AREZZO. Ville très-ancienne de Toscane. Aretium. Elle est dans le Florentin, sur le penchant d’une colline, près du confluent de la Chiane & de l’Arno, entre Citta di Castelli & Florence. Elle a un Evêché suffragant de l’Archevêché de Florence.

☞ ARFEART. Voyez Ardart.
ARG.

ARG. Nom de deux rivières de Souabe, en Allemagne. Argus. Ces deux rivières se joignent à Achberg, passent à Wangen, & se déchargent dans le lac de Constance.

ARGA. s. m. Fruit d’un arbre qui croît en Afrique, & qui est plein d’épines. Ce fruit est gros comme les olives. Les Africains en font une huile, dont l’odeur est fort mauvaise, & dont ils se servent néanmoins, non-seulement pour brûler, mais pour manger. Jean Léon l’Africain, Descript. de l’Afr. P. II.

Arga. Rivière d’Espagne. Aragus, Argus. Elle a sa source dans les Monts Pyrénées, vers les confins de la basse Navarre, traverse la haute, baigne Pampelune, & se joint à l’Arragon, vis-à-vis de Villa-Franca, ou Ville-Franche.

ARGAN. Bourg de la Castille nouvelle, en Espagne. Argona. Il est dans le diocèse de Tolède.

ARGANEAU, ou ORGANNEAU. s. m. Terme de Marine. C’est un gros anneau de fer où l’on attache des manœuvres & des cordages. Annulus crassior. Il y a des arganeaux aux platbords, aux batteries, aux ancres, &c. C’est un anneau placé à l’extrémité de l’ancre, où l’on attache le cable.

Arganeau, est aussi une petite chaîne que l’on met aux galériens, seulement pour la forme, & qu’on appelle autrement Alganon. Catenula.

ARGATA. Les chevaliers de l’Argata, c’est-à-dire, du Devidoir. Bernardo Giustiniani, Hist. di tutti gl Ord. Milit. ch. 62, les compte parmi les Ordres militaires ; mais ce ne fut qu’une compagnie de quelques Gentilshommes du quartier de la porte neuve à Naples, qui en 1388 se joignirent ensemble pour défendre le port de cette ville en faveur de Louis d’Anjou, contre les vaisseaux & les galères de la Reine Marguerite. Ils s’appelèrent Chevaliers de l’Argata, c’est à-dire, en langage Napolitain, du Devidoir, parce qu’ils prirent pour marque de leur union la figure d’un devidoir, qu’ils portoient d’or en champ de gueules sur le bras, ou sur le côté gauche. Cette compagnie ne dura qu’autant que le règne de Louis d’Anjou. Quelques-uns disent que par ce devidoir ils vouloient marquer que la conquête d’un royaume se fait peu à peu, comme le fil se devide. D’autres croient plus vraisemblablement, à ce qu’il paroit à B. Giustiniani, que ce fut pour marquer le mépris qu’ils faisoient de la Reine, & du gouvernement d’une femme.

ARGÉE. s. m. Fils de Licimnius, fut emmené par Hercule, qui promit à son père de le ramener. Mais le jeune homme étant mort dans le voyage, Hercule fit brûler son corps pour en recueillir les cendres & les apporter à son père, satisfaisant autant qu’il étoit en lui, à son engagement. On dit que c’est le premier exemple de corps brûlés après la mort.

Argée. s. f. Nimphe de la chasse que les Poëtes ont feint avoir été métamorphosée en biche par le soleil, parce que courant après un cerf, elle se vanta de le prendre, quand même il iroit aussi vite que le soleil. Ce qui offensa ce Dieu.

Argée, ou bien Argées. s. f. pl. ou adj. pris substantivement. Argæus ou Argeus ; Argei, ou Argea. Figures de jonc que les Vestales jetoient tous les ans dans le Tibre le jour des ides de Mai, c’est-à-dire, le 15 de ce mois. C’est Festus & Varron qui nous apprennent cette cérémonie. Varron néanmoins dit, que c’étoient les Prêtres qui les jetoient, à moins qu’on ne veuille prendre le mot Sacerdotibus, dont il se sert au féminin, pour les Prêtresses. Il ajoute qu’on jetoit trente de ces Argées, ou figures d’homme. Plutarque, dans ses Questions Romaines, demande pourquoi on appeloit ces figures Argées ? On en rapporte deux raisons ; la première, que c’est peut-être parce que les Barbares qui habitèrent ces lieux les premiers, jetoient dans le Tibre tous les Grecs qu’ils pouvoient trouver. Car on appeloit Argées indifféremment tous les Grecs. Mais Hercule leur persuada de quitter une coutume si barbare ; & pour expier leur crime, d’instituer des sacrifices, & de jeter des figures d’hommes dans le Tibre au lieu d’hommes. La seconde est, qu’Evandre, Arcadien, & par conséquent ennemi des Argiens, pour perpétuer cette haine dans sa postérité, institua que l’on jeteroit des figures d’Argiens dans le fleuve. Voyez Plutarque au Liv. cité. Ovide, Fast. L. V. v. 625, & Rosin. Antiq. Rom. L. IV. C. 9. Il y avoit aussi à Rome des lieux appelés Arges, & des Pontifes Argées, Pontifices Argei.

ARGEIPHONTÈS. Voyez Argiphonte.

☞ ARGEMON. s. m. Terme de Chirurgie. Argema, atis ou Argemon, onis. Maladie de l’œil, espèce de taie ; tâche qui vient dans l’œil, rouge aux extrémités, & blanche au milieu.

ARGEMONE. s. f. Espèce de pavot sauvage, ainsi appelée, parce qu’elle est bonne pour guérir de petits ulcères des yeux, qu’on nomme Argemon. Argemone, Argemonia. Elle a les feuilles comme l’anémone, légèrement découpées. Ses fleurs sont rouges, & semblables à celles du pavot sauvage. Ses têtes ressemblent aussi à celles du pavot rouge ; mais elles sont plus longues & plus larges au-dessus. Sa racine est ronde & jette un suc jaune, qui est âcre, & mordicant au goût. C’est l’Argemon de Dioscoride. Il y a d’autres espèces de pavot qu’on appelle de ce même nom. Quelques-unes ont les fleurs jaunes. Elle fleurit en Juin.

☞ ARGENCES. Bourg de France, dans la basse Normandie, Diocèse de Bayeux, à trois ou quatre heures de Caën.

ARGENDAL. Petite ville du Palatinat du Rhin, en Allemagne. Argendalia. Elle est entre Simmeren & Baccarach.

ARGENS. Rivière de Provence, en France. Argenteus fluvius ; ainsi nommée à cause de la pureté de ses eaux. Elle a trois sources aux environs de Saint-Maximin & de Barjols. Elle va par Arcs & le Muy porter ses eaux dans la Méditerranée, entre le petit golfe de Grimaud & celui de Napoule.

ARGENT. s. m. Métal qui tient le second rang entre les

Tome I.
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