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Ce n’est pas ici le lieu de développer la théorie des probabilités qui joue un si grand rôle dans les sciences mathématiques, et d’établir jusqu’à quel point on peut, par le calcul, apprécier les risques de mer, soit en paix, soit en guerre ; ceux des incendies, de la grêle, et de la mortalité de l’espèce humaine. Il suffit de dire qu’en dernière analyse on peut les réduire à un terme moyen, qui doit dissiper l’effroi qu’ils peuvent causer. Les progrès des sciences mathématiques sont prequ’arrivés sur ce point à la certitude, et par-là elles ont singulièrement favorisé la progression des capitaux, les grandes spéculations du commerce maritime, l’abondance des économies, et les dispositions économiques des peuples.

Mais quand les sciences mathématiques n’auraient pas à cet égard atteint le but, quand elles laisseraient encore beaucoup à désirer, leurs doctrines fussent-elles fausses et illusoires, l’assurance n’en serait pas moins recommandable, et mériterait la reconnaissance de tous ceux qui connaissent toute l’importance de la richesse dans le nouvel état politique et social.

Abandonnée à elle-même, l’assurance aurait encore la puissance de réduire au minimum la perte qui résulte des risques qu’elle prend à sa charge. Ce n’est pas qu’elle réussisse à éluder ces risques ou à les restreindre. Ce prodige est au-dessus du pouvoir des hommes ; mais elle atténue leurs désastres en les répartissant sur tous ceux