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mateur, ni pour la richesse particulière et générale.

La terre aurait la même fertilité que si elle était appropriée, sa culture ne serait ni plus ni moins dispendieuse ; le prix vénal de ses produits serait toujours fixé par l’offre et la demande ; le consommateur ne les paierait ni plus cher ni meilleur marché, et le pays ne serait ni plus ni moins riche ; où serait donc la nécessité ou futilité de la rente ? Évidemment il n’y en aurait point.

Ce n’est que lorsque l’appropriation a donné la terre aux uns à l’exclusion des autres, que ceux qui en sont privés ne peuvent la cultiver qu’avec la permission de ceux qui en sont les propriétaires et que cette permission est mise à prix, qu’on voit éclore la rente ; alors le propriétaire de la terre, maître de ses produits naturels, devient le co-propriétaire de ses produits cultivés, et sa copropriété a son principe, sa cause et son titre dans sa propriété ; du moins ils sont inséparables et se prêtent on mutuel appui. On peut d’autant moins se méprendre sur la véritable cause de la rente, qu’elle n’intéresse que le cultivateur, ne pèse que sur lui et n’est acquittée que par ses produits ; preuve irrésistible de la relation de la rente avec la propriété.

À la vérité on dit que la rente augmente le prix vénal des produits, et qu’elle est supportée toute entière par le consommateur ; mais c’est une erreur qu’il est facile de rendre palpable.