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serve ; comme il ne dépense pas ton revenu, mais celui des contribuables, ou plutôt comme son revenu n’est qu’un prélèvement sur le revenu particulier, qu’il ignore dans quelle proportion est la part qu’il prend avec celle qu’il laisse, et qu’il doit craindre que celle qu’il laisse ne suffise pas aux besoins particuliers, ce qui entraînerait là ruine de la fortune publique, il doit se tenir en garde contre les dépenses du luxé.

Le mal qui peut en résulter serait bien plus grave et ses effets plus rapides, si le pouvoir détournait à des dépenses de luxe les fonds destinée aux dépenses nécessaires et utiles de l’état. Il est évident qu’alors on tomberait dans un épouvantable désordre, et que l’état marcherait à une décadence dont on ne peut pas calculer les résultats. C’est cependant ce qui est arrivé plus d’une fois, et ce qui a élevé contre le luxe des préventions si fortes et quelquefois si justes.

Je fie crains pas de dire cependant que quand les peuples sont en état de payer des tributs suffisant pour autoriser le pouvoir à satisfaire son goût pour le luxe, cet emploi de la fortune publique n’a pas des effets plus fâcheux que le luxe des particuliers, et qu’il a des avantages beaucoup plus étendus. Effectivement le luxe des particuliers n’est utile qu’à ceux qui en jouissent ; il fuit avec eux, et rarement en reste-t-il quelques traces.

Il n’en est pas de même du luxe du pouvoir social ; on l’établit en général sur un plan vaste,