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qui le force de devenir plus laborieux et plus industrieux.

Mais que doit-on entendre par le luxe des classes laborieuses et industrieuses ? il n’y a à cet égard ni doute ni controverse. On est d’accord que, dans ce cas, le luxe consiste dans la consommation des produits qui ne sont ni physiquement, ni moralement nécessaires à l’existence de l’individu et de sa famille, mais qui les font participer à l’aisance, aux commodités et au bien-être de la vie.

Partout où la grande masse de la population, jouit de cette sorte de luxe, l’état trouve des ressources inépuisables dans la taxe des consommations de luxe, et tant qu’elles sont productives, il a la certitude qu’elles ne portent atteinte ni à l’aisance du peuple, ni aux progrès de la richesse générale.

Si donc on doit se mettre en garde contre le luxe général des états, on doit, dans le système actuel de l’économie sociale, se féliciter du luxe du grand corps du peuple, et le regarder comme le symptôme infaillible de la prospérité publique.

Quoique cet aperçu donne une idée générale du luxe et remplisse l’objet que je me suis proposé dans ce Dictionnaire, le sujet est encore si obscur dans la science, et si confus même pour de bons esprits, que je crois devoir ajouter à ce que je viens de dire, quelques développemens qui me paraissent propres à fixer l’opinion qu’on