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renchérissement des prix avertit le producteur que la consommation a besoin d’une plus grande quantité de produits, et les profits qu’il a faits par le renchérissement de ceux qu’il avait, lui donnent les moyens d’étendre sa production dans la proportion des besoins de la consommation.

Mais un produit ne peut être obtenu, soit primitivement, soit additionnellement, que par une augmentation du capital, du travail et de la rente du propriétaire du sol, d’où il suit que tout impôt qui nécessite une plus grande production, excite impérieusement un accroissement du capital, des salaires et de la rente de la terre, et par conséquent tout contribuable a intérêt et profit à produire tout ce que lui demande l’impôt.

N’est-ce pas là en effet ce qui se passe en Europe depuis l’établissement de la dette publique ?

Chaque année, les dépenses publiques dépassent le revenu public ; à des époques peu éloignées on emprunte pour couvrir les déficits et les arriérés, et l’on augmente les impôts pour effectuer le paiement de l’intérêt de l’emprunt et de l’amortissement du capital. L’impôt excite le contribuable à économiser et à produire davantage pour couvrir sa part contributive, et le pays se trouve plus riche de tout ce que l’impôt a augmenté la production. On peut d’autant moins élever des doutes sur ce résultat, que non-seulement l’ac-