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On eut encore recours aux annuités à courts et à longs termes, qui promettent de rembourser chaque année l’intérêt et une partie du capital (Voyez Annuités) ; on se flattait que ce mode de remboursement qui ne grevait que faiblement le revenu public, ne compromettrait ni la foi des gouvernemens, ni les besoins de leurs créanciers. On se trompa encore. Tout remboursement, quelque faible qu’il soit, dépasse l’es forces du revenu public, et les états qui n’ont pas d’autres ressources à offrir à leurs créanciers se trouvent placés entre le danger d’imposer un intolérable fardeau aux contribuables, ou d’opérer la ruine de leurs créanciers. On fut donc forcé d’abandonner les annuités comme les remboursemens à termes.

On ne fut pas plus heureux dans le mode de remboursement par forme de rente viagère qui n’est qu’une modification de l’annuité. On dut y renoncer quand on eut acquis la certitude que la chance de la rente viagère aggrave prodigieusement la condition de l’état débiteur.

On en vint enfin à ne promettre que le paiement à perpétuité de l’intérêt de la dette publique, et l’on devait d’autant plus compter sur la fidélité de cette promesse, qu’elle s’accordait parfaitement avec la nature du revenu public ; mais on apprit encore par l’expérience, ce régulateur de toutes les combinaisons humaines et sociales, que la dette publique grossit chaque année de toute l’insuffi-