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Deux causes s’opposent à ce que la consommation soit toujours au niveau de la production.

Ces deux causes dérivent l’une dé la volonté du consommateur, et l’autre de ses moyens de consommer.

Quand le consommateur n’a plus ni besoin ni désir de consommer, toute consommation ultérieure est impossible.

Fût-il même possible par dé nouveaux produits d’exciter les besoins ou d’irriter les désirs du consommateur, ce que le commerce étranger fait souvent avec succès, il faudrait encore que le consommateur eût les moyens de payer les produits qu’il veut ou désire consommer.

La consommation a donc ses limites, qui sont nécessairement celles de la production.

Ces aperçus du simple bon sens, dont l’évidence est frappante, sont révoqués en doute par quelques écrivains de l’époque actuelle.

Ces écrivains pensent qu’un produit créé offre dès cet instant un débouché à d’autres produits pour tout le montant de sa valeur, parce que le producteur, qui porte ses produits au marché pour les vendre, demande à en acheter d’autres pour la même valeur, et que là où il y a des produits à vendre et à acheter, on fait la vente et l’acquisition des uns par les autres.

Ce paradoxe est si étrange qu’on ne comprend pas qu’il ait pu faire illusion à de bons esprits.

Sur quoi repose-t-il en effet ? sur la supposi-