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d’amélioration et de perfectionnement pour la société civile.

On n’est pas dans une situation beaucoup plus avantageuse, dans les pays où les routes n’offrent à l’homme d’autres ressources pour le transport de ses produits, que les bêtes de somme. Les secours qu’il tire de leur force ; de leur docilité, et souvent de leur adresse, sont infiniment restreintes et limitées. Quelle innombrable quantité de bêtes de somme ne faudrait-il pas, pour transporter le blé et le vin nécessaires à l’approvisionnement d’une population de 250,000 individus, et cependant, plusieurs départemens de la France sont dans ce cas. Si donc il n’y avait jamais eu pour arriver à ces départemens, que des routes praticables pour des bêtes de somme, ces départemens n’auraient jamais été ni peuplés, ni cultivés. Aussi, les nombreuses caravanes qui depuis tant de siècles traversent l’Afrique et l’Asie, n’ont-elles pu faire pénétrer l’agriculture, l’industrie et le commerce dans l’intérieur des terres, et la civilisation es"restée à peu près au même état où elle était dans les premiers âges du monde. Ce genre de transport n’a jamais servi qu’à la circulation des produits qui ont une grande valeur sous un petit volume, et sont plus propres à satisfaire la vanité et le luxe de quelques individus riches et puissans, qu’à stimuler l’activité des classes laborieuses, et à féconder les sources de la richesse.