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tout cela… et tout amaigrie par la maladie ! Pauvre petite, petite main !… »






CHAPITRE XXV.


Après une bonne nuit passée dans cette chaumière, où le sacristain avait habité pendant plusieurs années, mais qu’il avait dernièrement quittée pour se marier et prendre son ménage, Nelly se leva dès l’aurore et descendit à la chambre où elle avait soupé la veille. Déjà le maître d’école était sorti. Elle s’empressa de bien nettoyer la pièce, et elle venait de finir ses rangements, quand l’excellent homme rentra.

Il la remercia à plusieurs reprises, et lui dit que la vieille femme qui était chargée ordinairement de ces soins veillait en ce moment comme garde-malade auprès de l’enfant dont il avait parlé la veille.

« Comment va-t-il ? demanda Kelly. J’espère qu’il va mieux ?

— Non, répondit le maître d’école secouant la tête avec mélancolie ; il ne va pas mieux. On dit même qu’il va plus mal.

— Cela me fait bien de la peine, monsieur. »

Le pauvre maître d’école parut reconnaissant de cette marque de sympathie, mais il n’en fut pas moins triste, car il se hâta d’ajouter, pour s’étourdir, qu’il y a souvent des gens qui s’inquiètent mal à propos et font le mal plus grand qu’il n’est.

« Pour ma part, dit-il avec son ton doux et patient, j’espère qu’il n’en est rien. Je ne crois pas que l’enfant soit plus mal. »

Nelly lui offrit de préparer le déjeuner, qu’ils prirent tous trois ensemble quand le vieillard fut descendu. En ce moment, le maître d’école remarqua que son hôte paraissait extrêmement fatigué et devait avoir besoin de repos.

« Si le voyage que vous avez à faire est long, dit-il, et si vous n’êtes pas trop pressé, vous pourrez tout à votre aise passer ici une autre nuit ; cela me ferait plaisir, mon ami. »

Il vit que le vieillard consultait Nelly du regard, ignorant s’il devait accepter ou refuser l’offre.

« Je serais bien aise, ajouta-t-il, d’avoir auprès de moi un