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CHAPITRE XX.

Contenant l’histoire de l’oncle du commis-voyageur.

Mon oncle, gentlemen, dit le commis-voyageur, était le gaillard le plus jovial, le plus plaisant, le plus malin qui ait jamais existé. Je voudrais que vous l’eussiez connu, gentlemen… Mais non, en y réfléchissant, je ne le voudrais point ; car, suivant le cours de la nature, si vous l’aviez connu, vous seriez ou morts ou si près de l’être, que vous auriez renoncé à courir le monde, ce qui me priverait de l’inestimable plaisir de vous parler en ce moment. Gentlemen, je voudrais que vos pères et vos mères eussent connu mon oncle, il leur aurait plu étonnamment, principalement à vos respectables mères. J’en suis sûr et certain. Si parmi ses nombreuses vertus il y en avait deux qui prédominaient, j’oserais dire que c’était son punch et ses chansons à boire. Pardonnez-moi de me laisser aller ainsi au mélancolique souvenir du mérite qui n’est plus ; vous ne verrez pas tous les jours de la semaine un homme comme mon oncle, gentlemen.

J’ai toujours regardé comme fort honorable pour mon oncle d’avoir été compagnon et ami intime de Tom Smart, de la grande maison de Bilson et Slum, Cateaton-Street, City. Mon oncle voyageait pour Tiggin et Welps ; mais, pendant longtemps, il fit à peu près la même tournée que Tom. Le premier soir où ils se rencontrèrent, mon oncle se prit d’une fantaisie pour Tom, et Tom se prit d’une fantaisie pour mon oncle. Ils ne se connaissaient pas depuis une demi-heure, lorsqu’ils parièrent à qui ferait le meilleur bol de punch, et le boirait le plus vite. On jugea que mon oncle avait gagné, pour la façon ; mais pour ce qui est de boire, Tom l’emporta environ d’une demi-cuiller à sel. Ils prirent alors un autre bol chacun, pour boire mutuellement à leur santé, et furent toujours amis dévoués, depuis lors. Il y a une destinée dans ces sortes de choses, gentlemen ; c’est plus fort que nous.

En apparence personnelle, mon oncle était une idée plus court que la taille moyenne, il était aussi une idée plus gros ;