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LE CRICRI DU FOYER.

devant lui en cueillant des fleurs dans les champs ; des Dots timides et pudiques auxquelles sa propre image souriait avec tendresse, et qui ne le repoussaient qu’à demi ; des Dots nouvelles mariées descendant à sa porte et prenant possession des clés du logis ; de petites Dots devenues mères, servies par des Slowboys fictives, portant des enfants au baptême ; des Dots déjà plus mûres, mais encore jeunes et fraîches, qui surveillaient d’autres petites Dots, leurs filles, dansant à des bals rustiques ; des Dots bonnes-mamans entourées de bandes de petits enfants vermeils ; des Dots, aïeules ridées, qui s’en allaient appuyées sur des béquilles. John vit aussi apparaître de vieux voituriers avec de vieux Boxers aveugles couchés à leurs pieds ; de nouvelles voitures conduites par de jeunes voituriers (on lisait Peerybingle frères sur la bâche) ; des vieux voituriers malades soignés par des mains délicates, et des tombeaux d’anciens voituriers recouverts d’un gazon vert, dans le cimetière. Le Cricri montrait à John toutes ces choses si visiblement — quoique ses yeux fussent fixés sur la flamme du foyer — que John sentit son cœur plus léger ; il se sentit heureux, et il remercia ses dieux domestiques, sans plus se soucier de Gruff et Tackleton que vous ne vous en souciez vous-mêmes.

Mais quel était ce jeune homme que le même Cricri féerique plaça tout-à-coup près du tabouret de Dot, et qui y resta debout et seul ? Pourquoi rester ainsi auprès