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LES APPARITIONS DE NOËL.

« Qu’y a-t-il donc ? Eh ! Mrs Dilber, dit-elle ensuite, chacun a le droit de prendre soin de soi-même. Eh ! c’est ce qu’il avait toujours fait, lui !

— C’est vrai, c’est bien vrai, répondit la buandière, nul homme plus que lui.

— Et pourquoi êtes-vous là à regarder comme quelqu’un qui aurait peur, ma chère ? lequel de nous trois vaut mieux que les autres ? Nous n’allons pas, j’espère, nous faire les cornes, eh ! je suppose.

— Non, certes, répondirent Mrs Dilber et le croquemort. Non, nous l’espérons bien.

— Eh bien, donc, suffit ! Qui est-ce qui est à plaindre de perdre quelques nippes comme celles-ci ? ce n’est pas un mort, je suppose.

— Non, certes, interrompit Mrs Dilber, en riant.

— S’il avait voulu les conserver après son trépas, le vieil écrou, poursuivit l’autre, pourquoi n’était-il pas plus généreux pendant sa vie ? S’il l’eût été, il aurait eu quelqu’un pour le veiller lorsqu’il a fallu lutter contre l’agonie, au lieu d’être tout seul pour rendre le dernier soupir.

— Vous n’avez jamais rien dit de plus vrai, repartit Mrs Dilber, vous venez de prononcer son jugement.

— Je regrette que mon paquet ne soit pas plus lourd, poursuivit la première femme, et il l’aurait été, vous devez me croire, si j’avais pu mettre la main sur quelque chose de plus. Ouvrez, ouvrez, vieux Joe, et voyons