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LES APPARITIONS DE NOËL.

honneur, il a prétendu que Noël était une bêtise : ah ! ah ! ah ! et il le pensait.

— Deux fois honte à lui, Fred, répondit la nièce indignée de Scrooge… Parlez — moi des femmes ; elles ne font rien à moitié ; elles y vont toujours bon jeu bon argent. » La nièce de Scrooge était jolie, très-jolie, avec une charmante figure, des joues à fossettes, un air éveillé et étonné, une bouche rose qui appelait le baiser, un menton gracieux et des yeux d’une vivacité agaçante.

« C’est un drôle de corps, en effet, dit le neveu de Scrooge, et qui pourrait être plus amusant encore… mais il porte la peine de ses défauts et je n’ai rien à dire contre lui.

— Je suis sûre qu’il est très-riche, Fred, n’est-ce pas ? au moins vous me le dites.

— Et qu’importe sa richesse, ma chère ! quel usage en fait-il ? à quoi lui sert-elle ? il n’a pas même la satisfaction, ah ! ah ! ah ! de penser que nous en ferons un jour meilleur usage que lui.

— Il m’impatiente ! poursuivit la nièce, et les sœurs de la nièce et toutes les autres dames là présentes exprimèrent la même opinion.

— Quant à moi, reprit le neveu, je n’ai pas le courage de lui en vouloir ; je le plains plutôt : qui souffre de ses humeurs noires ? lui tout le premier ; il s’est mis en tête de nous faire mauvais visage et de ne pas venir