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LE CRICRI DU FOYER.

cela coûterait encore davantage, dit le petit homme. Rien autre, John ?

— Une petite boîte, répondit le voiturier, et la voici.

— À Caleb Plummer, dit le petit homme en épelant l’adresse, pour lui être remis en en bon or… De l’or, John, ce n’est pas pour moi.

— En bon ordre, reprit le voiturier. Épelez le mot entier.

— C’est juste, dit Caleb, en bon ordre ; et cependant, John, si mon garçon, qui était allé dans l’Amérique du Sud, avait vécu, vous pourriez bien avoir réellement de bon or à me remettre. Vous l’aimiez comme un fils, John. N’est-ce pas ? Mais pourquoi cette question ? Je le sais de reste : « À Caleb Plummer, pour lui être remis en bon ordre. » Oui, oui, c’est une boîte d’yeux de verre pour les poupées que fait ma fille. Ah ! John, si c’étaient des yeux pour elle !

— Je le désirerais de tout mon cœur pour la pauvre aveugle, s’écria le voiturier.

— Je vous remercie, dit le petit homme. Vous parlez en ami. Penser qu’elle ne pourra jamais voir ces poupées qui sont là tout le jour fixant sur elle leurs yeux de verre ! Ah ! c’est là un chagrin ! Que vous dois-je pour vos frais et dépens, John ?

— Vous l’apprendrez à vos dépens ! si vous le demandez, dit John. — Eh ! Dot ; j’ai été sur le point d’en faire un bon, n’est-ce pas ?