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LES APPARITIONS DE NOËL.

quels sont ceux qui doivent vivre et quels sont ceux qui doivent mourir ? Il se peut qu’aux yeux de la Providence vous soyez moins digne de vivre que des millions de créatures semblable à l’enfant de ce pauvre homme. Grand Dieu ! entendre l’insecte sur sa feuille déclarer qu’il y a trop d’insectes vivants parmi ceux qui ont faim dans la poussière ! »

Scrooge s’humilia sous cette réprimande de l’Esprit et baissa les yeux, tout tremblant ; mais il les releva bientôt en entendant prononcer son nom.

« Maintenant, disait Bob, je veux vous proposer la santé de M. Scrooge, celui à qui nous devons ce repas.

— Lui, en vérité ! s’écria Mrs  Cratchit, je voudrais le tenir ici, je le régalerais d’une vérité de ma façon.

— Ma chère, dit Bob, les enfants… le jour de Noël…

— Il faut, en effet, que ce soit Noël pour proposer la santé d’un homme aussi dur, aussi avare, aussi odieux que M. Scrooge. Vous savez s’il est tout cela, Robert : vous le savez mieux que personne, mon pauvre ami !

— Ma chère, répéta Bob, le jour de Noël !

— Pour l’amour de vous et pour Noël, je consens, puisque vous le voulez, à boire cette santé, répondit Mrs  Cratchit ; je lui souhaite donc une longue vie, une bonne fête de Noël et une bonne année. Il doit être