Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/375

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
67
LES APPARITIONS DE NOËL.

par-dessus le mur de la cour de derrière et l’ail volé pendant qu’on se régalait de l’oie… À cette fatale supposition, les deux petits Cratchit devinrent blêmes ! toutes sortes d’horreurs furent supposées en une minute.

Mais quelle vapeur parfumée… il approche. C’est lui, c’est le pouding porté par Mrs Cratchit, qui sourit toute glorieuse en regardant ce délicieux pouding, si ferme, si rond, semblable à un boulet de canon, noyé dans un quart de pinte d’eau-de-vie incandescente et décoré d’une petite branche du houx de Noël !

Oh ! quel merveilleux pouding ! Bob Cratchit déclara que c’était selon lui le chef-d’œuvre de Mrs Cratchit, le plus admirable pouding qu’elle eût fait depuis leur mariage. Mrs Cratchit répondit qu’à présent qu’elle n’avait plus ce souci sur le cœur, elle avouerait qu’elle avait eu quelques doutes sur la quantité de farine : chacun eut un mot à dire ; mais nul ne se permit de remarquer que c’était un bien petit pouding pour une si nombreuse famille. Il y aurait eu blasphème à le penser.

Le dîner terminé, la nappe enlevée, un coup de balai fut donné au foyer et l’on rajusta le feu, où l’on fit un cercle, c’est-à-dire un demi-cercle autour d’une autre table sur laquelle des oranges et des pommes servirent de dessert pendant que des marrons cuisaient sur les cendres. « Allons ! dit Bob Cratchit, mes chers amis, je