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LE CRICRI DU FOYER.

vaient de sens que pour elle, se mit à gambader afin de le faire rire.

« Chut ! dit John. Je parie qu’on vient le réclamer. Il y a quelqu’un à la porte. Ouvrez, Tilly. » Mais avant que Tilly eût pu obéir, la porte avait été ouverte du dehors. C’était une porte primitive, un porte à loquet, que chacun pouvait ouvrir à son plaisir, et c’était le plaisir de bien des gens, je vous assure ; car tous les voisins aimaient à venir échanger quelques mots avec John le messager, quoiqu’il ne fût pas pour cela un grand parleur. La porte ouverte donna passage à un petit homme maigre, pensif et soucieux, qui semblait s’être fait une redingote avec une toile d’emballage ayant servi à couvrir quelque vieille caisse ; car, en se tournant pour refermer la porte, il fit voir au dos de ce vêtement les initiales G. T. inscrites en grandes capitales noires, et plus bas le mot FRAGILE tout entier.

« Bonsoir, John, dit le petit homme ; bonsoir, Peerybingle ; bonsoir, Tilly… bonsoir, monsieur inconnu. Comment va l’enfant, madame Peerybingle ? Et Boxer est bien aussi, j’espère ?

— Tout le monde va à merveille, Caleb, répondit Dot. Il n’y a qu’à voir l’enfant d’abord.

— Et il n’y a qu’à vous voir ensuite, dit Caleb, mais sans la regarder, car il avait un œil distrait qui semblait toujours chercher quelque chose, n’importe ce qu’il di-