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LES APPARITIONS DE NOËL.

au maître de pension et montèrent en voiture : ils traversèrent l’allée du jardin, les roues éparpillant les flocons de neige qui recouvraient les sombres feuilles d’une haie d’arbres verts.

« Délicate créature, qu’un souffle aurait flétrie ! dit l’Esprit ; mais quel cœur !

— Oh ! oui, quel cœur ! s’écria Scrooge ; vous avez raison, ce n’est pas moi qui dirai non !

— Elle mourut mère et laissa des enfants, je pense ? dit l’Esprit.

— Un seul, répondit Scrooge.

— En effet, dit l’Esprit… votre neveu. »

Scrooge éprouva un embarras visible, et répondit brièvement : « Oui. »

Il n’y avait qu’un moment que l’Esprit et Scrooge avaient quitté le pensionnat, et ils se trouvaient déjà dans les rues populeuses d’une ville où des ombres de passants allaient et venaient, où des ombres de voitures se disputaient le pavé, où régnait enfin tout le tumulte d’une ville. Il était visible à l’étalage des boutiques que c’était encore Noël, mais c’était le soir, et les rues étaient éclairées.

L’Esprit s’arrêta à une porte de magasin et demanda à Scrooge s’il le reconnaissait.

« Je le crois bien, c’est ici que j’ai fait mon apprentissage. »

Ils entrèrent. À la vue d’un vieillard avec un toupet