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LES APPARITIONS DE NOËL.

ser les fêtes de Noël tous ensemble et nous amuser… oui, nous bien amuser !

— Vous êtes devenue une femme, vous, petite Fanny ! » s’écria l’écolier. Elle frappa des mains et se mit à rire, puis elle leva le bras pour tâcher de lui toucher la tête ; mais se trouvant trop petite, elle rit encore et se redressa sur la pointe des pieds pour l’embrasser. Enfin elle commença à l’entraîner vers la porte avec un empressement enfantin, et lui, il se laissait conduire, heureux de la suivre.

Une voix terrible cria dans la salle : « Descendez la malle du jeune M. Scrooge : » alors apparut le maître de pension lui-même, qui daigna regarder le jeune M. Scrooge avec une condescendance farouche, et le troubla en lui secouant la main. Ensuite il l’introduisit avec sa petite sœur dans la salle d’étude la plus froide du monde, où même les mappemondes contre la muraille et les globes terrestres dans l’embrasure des croisées avaient une température glaciale. Là s’étant fait apporter un flacon de vin clair et une grosse galette, il régala le frère et la sœur en les servant lui-même. « Allez, dit-il à un maigre domestique, allez offrir un verre de vin au postillon. » Le postillon fit répondre qu’il le semerciait, mais qu’il préférait ne pas boire si c’était le même vin qu’il avait déjà goûté une autre fois. Pendant ce temps-là on avait attaché la malle sur l’impériale de la chaise de poste : les enfants dirent adieu